Quelques années après en avoir publié une première version, et pour compléter notre livre sur le sujet, il était temps, comme promis, de mettre à jour la liste des 100 albums importants de la vague indé, cette mouvance qui a traversé le rap dès la fin des années 90, puis au début du nouveau siècle. Voici donc cette nouvelle mouture, amendée et actualisée. Elle est désormais étendue à 150 albums.

COMPANY FLOW - Funcrusher Plus

Cet article est un complément au livre Rap Indépendant, sorti le 22 mai 2014. Pour en savoir plus sur le mouvement indé, sur son histoire, sur ses acteurs, ous pouvez vous le procurer dans toutes les bonnes librairies, ainsi qu'en ligne.

De quel rap indé est-il question avec cette liste ?

Du rap qui, porté par des labels indépendants, s'est voulu une alternative au bling bling triomphant de la fin des années 90. Cette tendance est apparue vers 1996, avec Fondle'em à New-York, à la suite du Project Blowed à Los Angeles, avec les Hieroglyphics et la Hobo Junction près de San Francisco, et d'autres ailleurs en Amérique. Dans les années 2000, Def Jux, Anticon, Rhymesayers, Strange Famous et Fake Four ont été quelques un de ses labels emblématiques.

Ne listez-vous aucun album sorti sur une major de l'industrie du disque ?

Comme son homonyme rock, le rap indé est devenu un genre en soi, plus qu'une façon de sortir des disques. Si un album nous paraît relever d'une esthétique indé, mais qu'il est sorti sur une major, nous ne nous privons pas de le citer. A l'inverse, beaucoup d'albums sortis en indépendant ressemblent aux grosses machines du hip-hop, ou bien ils sont d'une autre nature (ceux du Dirty South, par exemple). Ils ne figurent donc pas dans cette liste.

Comment ce rap indé se caractérise-t-il donc, si ce n'est pas par les labels ?

C'est un ensemble éclectique, qui comprend un grand nombre d'artistes différents, souvent même antagonistes, unis seulement par leur rejet du rap dominant. On peut y distinguer trois tendances de fond, qui s'opposent, se complètent ou se confondent, selon les lieux, les époques ou les artistes.

  • Les puristes. Ceux qui ont voulu ramener le hip-hop à une époque antérieure, celle d'avant le rap bling bling, celle d'avant les outrances du gangsta, voire plus loin encore, celle des origines old school.
  • Les expérimentateurs. Ceux qui ont poussé le rap dans ses retranchements et retrouvé le goût de l'improvisation, s'inspirant de la liberté formelle du jazz ou des musiques électroniques.
  • Les introspectifs. Ceux qui ont renversé la logique égotiste du rap, ceux qui se sont montrés intimes et fragiles, flirtant à l'occasion avec le folk et l'indie rock, dans les thèmes comme dans les sons.

A ceux là, s'ajoutent encore quelques francs-tireurs et iconoclastes inclassables.

Cela paraît bien large... A quelles limites s'est-on arrêté ?

  • En termes de période : la sélection couvre une large période, qui va de l'ère indé à proprement parler (1996-2003/05), jusqu'à 2014 et à ses héritiers. Les précurseurs du rap indé sont cités, mais séparément.
  • En termes de styles : nous nous sommes cantonnés au rap stricto sensu, même si certains cultivent de fortes influences folk, rock ou soul.
  • En termes de lieu : nous nous limitons aux scènes rap indé d'Amérique du Nord, Etats-Unis et Canada. Les cousins de Grande-Bretagne, d'Australie, du Japon, de France ou d'ailleurs ne seront pas listés ici.

Quels critères ont été retenus pour cette sélection ?

Des critères esthétiques, exclusivement. Et donc personnels, subjectifs et ouverts à contestation. Si certains artistes jugés importants en raison de leur influence, de leur notoriété ou de leur cote critique manquent à l'appel, il y a de fortes chances que cela soit délibéré, l'auteur les ayant jugés surestimés. L'autre raison possible, c'est que l'auteur, loin d'être omniscient, ne les connait tout simplement pas. Ceux là, nous comptons sur vous pour nous les signaler.

Puis-je moi-même partager ma vision sur le rap indé ?

Oui, avec plaisir. En utilisant le champ "commentaires" à la fin de cet article.


NB : les sélections de Fake For Real, n'ont aucune autre intention que d'affirmer, quoiqu'avec force, des choix purement subjectifs. Rien n'étant jamais définitif ni gravé dans le marbre, elles sont souvent revues et corrigées. A chaque mise à jour significative, l'article est à nouveau mis en avant, à la date du moment.


150 INCONTOURNABLES DU RAP INDE

Voici donc une sélection éminemment personnelle de ce que, à notre sens, il faut retenir du rap indé. N'hésitez pas à contester. Il y a un espace "commentaires" pour cela, sur cette page, comme sur chaque chronique de disque.


# 150. VIKTOR VAUGHN - Vaudeville Villain (2003)

VIKTOR VAUGHN - Vaudeville Villain

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Au-delà du tour de force Operation Doomsday, MF Doom a poursuivi sa carrière avec une production discographique abondante, toujours reçue avec bienveillance par la critique. Plutôt que tous ces Special Herbs moyens sortis à tire-larigot, cependant, Vaudeville Villain, concept album signé chez Sound Ink sous le nom de Viktor Vaughn, pourrait bien être son disque à retenir des années 2000.


# 149. THESIS SAHIB - Loved Ones (2006)

THESIS SAHIB - Loved Ones

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A peu de choses près, l'éclectique Loved Ones aurait pu être le meilleur disque rap indé de l’année 2006, mais il n’en est que les snippets. Le volubile Canadien Thesis Sahib, par ailleurs membre de Bending Mouth et des Swashbuckling Napoleons, avait préféré écourter chacune des graines de hit qui composent cet album, le rendant ainsi frustrant, tout en préservant son rythme et sa fraicheur.


# 148. NORMAN - Polarity (2003)

NORMAN - Polarity

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Les rappeurs nombreux et prolifiques d'Oldominion en ont sorti, des titres remarquables. Malheureusement, ce collectif phare du Nord-Ouest américain a rarement assuré sur la longueur d'un album. Retenons toutefois ce disque concept du duo formé par Barfly et Onry Ozzborn, à équi-distance parfaite du rap indé arty et d'un hip-hop plus street, comme l'ont toujours été ces gens.


# 147. STYLES OF BEYOND - 2000 Fold (1998)

STYLES OF BEYOND - 2000 Fold

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Deux Angelinos, protégés de Divine Styler, livraient en 1998 ce premier album fort prisé par la scène indie rap naissante, en ces années où un boom bap outrancièrement sombre, poisseux et porté sur la sci-fi était de mise, où l'underground était en transition entre le rap hardcore à la new-yorkaise et des choses plus expérimentales. Un disque certes daté, mais toujours appréciable.


# 146. GREEK - 9 Steps to Scott Baio Fame (2003)

GREEK - 9 Steps to Scott Baio Fame

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Un an après un très solide The Preferred Remedy, le facteur fou de Philadelphie resservait les plats. Il renouait avec son rap exubérant de loser énervé, via ce court album fort de quelques titres gratinés, plein de hargne et de dégoût pour soi comme pour les autres, où son modèle était un acteur oublié de la série Happy Days et où il prétendait n'être rien de moins le nouveau Michael Jackson.


# 145. TOOLSHED - Illustrated (2003)

TOOLSHED - Illustrated

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Un an après leur très bon Schemata, les Canadiens de Toolshed remettaient ça. Les rappeurs de London, Ontario, enrichissaient même leur live hip-hop par une palette plus large d'instruments (cuivres, orgue, flûte), ils invitaient quelques figures clés du hip-hop indé (Awol One, Sleep, Mcenroe, et l'habitué Thesis Sahib) pour un disque dans le même ton que celui d'avant, et presque aussi réussi.


# 144. SONTIAGO - Steel Yourself (2007)

SONTIAGO - Steel Yourself

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Abandonnée par Sole pour fonder Anticon à la fin des années 90, la scène rap de l’Etat du Maine a continué sa route. Plutôt que Moshe ou Nomar Slevik, on en retiendra Sontiago, épouse à la ville de JD Walker des Live Poets, dont le rap féminin personnel offrait en instinct et en spontanéité de quoi faire de son second album, sorti chez les Canadiens d'Endemik Records, une grande réussite.


# 143. JESSE DANGEROUSLY - Humble & Brilliant (2011)

JESSE DANGEROUSLY - Humble & Brilliant

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S’il fallait ne retenir qu'un nom du rap nerdcore, ce sous-genre qui assumait pleinement ce statut de geeks dans lequel leurs détracteurs enfermaient parfois les rappeurs indé, Jesse Dangerously est celui-ci. Précisément parce que ce ressortissant éminent de la riche scène d'Halifax, plus malin, plus drôle et plus musicien que les autres, allait bien au-delà de cette simple étiquette.


# 142. PARK-LIKE SETTING - School Day 2, Garbage Day 4 (2000)

PARK-LIKE SETTING - School Day 2, Garbage Day 4

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Pour cette autre sortie de la grande époque de Peanuts & Corn, Mcenroe, John Smith et DJ Hunnicut donnaient dans le concept-album. Ils filaient à loisir, sur ce très long disque, la métaphore scolaire, donnant à chacun de leurs morceaux le thème et l'intitulé d'un cours, géographie, astronomie ou autre. Et comme toujours chez ce label, avec les paroles comme avec les sons, c'était subtil et fin.


# 141. ARSONISTS - As the World Burns (1999)

ARSONISTS - As the World Burns

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Il faut être honnête, et reconnaitre que le premier album des Arsonists était à moitié raté. Il lui manquait de la constance et de l'unité, pour répondre pour de bon aux attentes placées en lui. Et pourtant, il avait l'essentiel : en plus de quelques nouveaux titres réussis, les excellents singles sortis précédemment sur Fondle'Em, ainsi que leurs faces B, tous impérissables et intouchables.


# 140. CUNNINLYNGUISTS - Strange Journey Volume One (2009)

CUNNINLYNGUISTS - Strange Journey Volume One

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Même sur mixtape (ou sur tour CD, on ne sait pas trop), les CunninLynguists assuraient. Ce projet compilait tout un tas de titres, inédits, et versions live, remixées et retravaillées d'anciens morceaux, mais il y avait une cohérence, les plus grands rappeurs indé du Sud faisant état ici des joies et des vicissitudes d'un groupe de rap en tournée, sur un mode tantôt humoristique, tantôt mélancolique.


# 139. AD - Misguided Recordings (2002)

AD - Misguided Recordings

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Formé de deux frères du Wisconsin, AD et Jack Cracker, le duo The Crest a été l’un de ces multiples groupes anonymes qui grouillaient dans le Midwest, auteurs de quelques titres corrects et appréciés des fans acharnés, mais pas toujours capables d'audaces. Cet album solo du rappeur AD, cependant, était arraché miraculeusement de l'anecdotique par une production soignée de Myron Maker.


# 138. GLUE - Seconds Away (2003)

GLUE - Seconds Away

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Adeem, le rappeur, était du New Hampshire. Maker, le producteur, venait de Chicago. Quant à DJ DQ, sa base était à Cincinnati. Les trois membres des excellents Glue avaient beau être issus d'endroits différents, ils allaient réaliser ensemble une alchimie rare, comme en témoignait leur premier album, Seconds Away, l'une des oeuvres les plus longues en bouche de la mouvance indé.


# 137. THE GOODS - The Goods (1997)

THE GOODS - The Goods

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C'était juste avant que l'on entende parler de la scène d'Halifax. Le producteur Gordski, un membre du Hip Club Groove, s'acoquinait avec le rappeur Kunga219, pour un premier album de hip-hop puriste assaisonné de turntablism. Ce n'était pas encore le disque le plus aventureux proposé par ces gens, mais ces bien-nommés The Goods prouvaient ici leur maîtrise parfaite des codes du hip-hop.


# 136. JOE RATH - Don't Be a Martyr (2004)

JOE RATH - Don't Be a Martyr

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Brièvement apparu avec la vague des Internet MCs des années 2000, Joe Rath, un rappeur de Clifton, New Jersey, n'a sorti pour de bon qu'un EP et deux albums, avant de raccrocher puis de disparaitre. Vraiment dommage. Car son Don't be the Martyr a été parmi ce qu'il s'est fait de mieux à l'époque, en matière de rap intimiste et sensible à guitare, de hip-hop aux faux airs de folk ou de pop / rock.


# 135. DIE YOUNG & DEESKEE - Ravish (2004)

DIE YOUNG & DEESKEE - Ravish

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Avec Ravish, Die Young, le Chainsmoker à la voix de rockeur torturé, s'associait au producteur et patron de LA2theBay, Deeskee, pour un album concept sur le thème des vampires, agrémenté de guitares, de piano et de musique de film d'horreur. C'était alors un disque court, sympa et sans prétention, et pourtant l'une des pièces les plus plaisantes de la discographie des Shape Shifters.


# 134. DALEK - Absence (2005)

DALEK - Absence

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Les albums précédents de Dälek avait eu leurs moments, mais trop souvent, l'ennui y dominait encore. Avec Absence, cependant, le duo de Newark atteignait le palier supérieur. Il livrait son disque le plus compact, le plus brutal et le moins respirable. Au risque de virer à la formule, il ne proposait plus que la quintessence de son son. Et cette musique, lourde et assourdissante, faisait très mal.


# 133. LOOTPACK - Soundpieces: Da Antidote (1999)

LOOTPACK - Soundpieces: Da Antidote

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Beaucoup plus qu’à ses raps linéaires et à son thème à sens unique, davantage qu’à ce boom bap timidement expérimental qui vaudra à Madlib une réputation de génie dans les années 2000, c’est grâce à quelques beats parmi les plus relevés jamais sortis par le producteur que Soundpieces doit son titre d'album emblématique de la première vague indé, à la toute fin des années 90.


# 132. DOSE ONE & BOOM BIP - Circle (2000)

DOSE ONE & BOOM BIP - Circle

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Avec son hip-hop expérimental et tarabiscoté, Circle porte la marque de son époque, il a vieilli. Toujours est-il qu'entre le néo prog rock ennuyeux dans lequel a sombré Dose One depuis avec Subtle et ce vieux disque presque oublié, il n'y a pas photo. En comparaison, il est frais, il est cool, cet album pondu en son temps avec Boom Bip par le rappeur fantasque à la fameuse voix de canard.


# 131. SAUL WILLIAMS - The Inevitable Rise and Liberation of Niggy Tardust (2007)

SAUL WILLIAMS - The Inevitable Rise and Liberation of Niggy Tardust

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Comme d'autres acteurs du Nuyorican Poets Cafe, Saul Williams a été un slammeur avant d'être un rappeur. Or, destiné en premier lieu à la scène, le slam passe souvent mal l'épreuve de l'enregistrement. C'est ce que prouve la discographie de Williams, globalement décevante, hormis cet album solide et étonnant, sous influence rock, produit par Trent Reznor de Nine Inch Nails.


# 130. MOVES & BIRDAPRES - Alleged Legends (2001)

MOVES & BIRDAPRES - Alleged Legends

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Tout allait tellement bien chez Peanuts & Corn, autour de l'an 2000, que tous les albums sortis chez eux étaient des réussites, même quand ils étaient extérieurs au collectif Break Bread, et produits par d'autres que Mcenroe. C'était ainsi le cas de cette collaboration entre Moves, le DJ d'Halifax, et Birdapres, le MC de Vancouver, qui sonnait comme un pur produit du label de Winnipeg.


# 129. KOOL KEITH - Sex Style (1997)

KOOL KEITH - Sex Style

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OK, ce n'était plus Dr. Octagon, et Kutmasta Kurt, qui produisait Sex Style, n'était pas un beatmaker aussi original que Dan the Automator. Le premier disque sorti par Kool Keith après Dr. Octagonecologyst n'était pourtant pas mal du tout. Surtout, on n'était presque jamais allé aussi loin dans le dirty rap, on avait rarement fait aussi délectablement bizarre, en matière de dérèglement sexuel.


# 128. BINARY STAR - Masters of the Universe (2000)

BINARY STAR - Masters of the Universe

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Malgré des Tragic Epilogue ou des The Taste of Rain plus aventureux, la sensation underground hip-hop de l'an 2000 aura été ce disque du duo Binary Star, en provenance du Michigan. Logique pour cet album solide et bien fichu, dont le relatif conformisme nourri au boom bap, aux scratches, au beau sample et à la posture du sage de la rue, caressait dans le sens du poil le fan hardcore de rap.


# 127. KNOWSELF & MOVES - Pseudo Freedom in the Age of Manipulation (1999 / 2004)

KNOWSELF & MOVES - Pseudo Freedom in the Age of Manipulation

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A l'instar des Sebutones et de Recyclone, ses collègues d'Halifax, Knowself donnait dans un rap froid, cérébral et obtus. Remplie d'obscures considérations politico-religieuses déclamées par une voix grave sur une musique impénétrable, cette réédition de la cassette culte Everything is Under Control sortie en 1999 est l'une des sorties emblématiques de cette scène canadienne de la fin des 90's.


# 126. SUBTITLE - I'm Always Recovering from Tomorrow (2003)

SUBTITLE - I'm Always Recovering from Tomorrow

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Subtitle a le défaut des créatifs. Ca jaillit trop. A cause de cela, il n'a jamais pu livrer sur la longueur un album convaincant, il a noyé son talent dans des exercices inutiles, même quand son phrasé robotique était canalisé par son compère Thavius Beck au sein de Lab Waste. Reste quelques bonnes sorties, dont cet EP comprenant quelques uns de ses titres les plus hallucinés.


# 125. NOLTO AND FACTOR - Red All Over (2005)

NOLTO AND FACTOR - Red All Over

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Avec les productions du Canadien Factor, a souvent dominé une impression de roue libre, de laisser-aller, de formule, dont a parfois pâti son abondante discographie. Certains des disques qu'il a produits ont toutefois été de franches réussites, comme ce concept album, présenté comme un journal, et signé par ce rappeur blanc sans prétention et à jolie voix qu'a été son complice Nolto.


# 124. 2MEX - B-Boys in Occupied Mexico (2001)

2MEX - B-Boys in Occupied Mexico

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Avec Afterlife, les Shape Shifters, les Visionaries, Of Mexican Descent, les Mindclouders, les Brainbusters, les Look Daggers et d'autres, ou encore en solo, le gros 2Mex a tant donné, il a habité de son phrasé saccadé tant de titres, qu'il n'a jamais vraiment pris le temps d'enregistrer une grande oeuvre, un opus magnus. Son premier album, cependant, est ce qui s'en rapproche le plus.


# 123. SCOTTY HARD - The Return of Kill Dog E (1999)

SCOTTY HARD - The Return of Kill Dog E

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Dans la famille du hip-hop expérimental, WordSound a pleinement tenu sa place du milieu des années 90 à nos jours, avec notamment les disques de Spectre, le fondateur du label, de Sensational, son rappeur emblématique ou du fantaisiste Paul Barman. L'album le plus marquant sorti de ce côté là de la scène indé, c'est cependant le premier du producteur canadien Scott Harding, alias Scotty Hard.


# 122. THAVIUS BECK - Thru (2006)

THAVIUS BECK - Thru

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Les puristes retiendront de Thavius Beck ses travaux sur en tant qu'Adlib, avec ou sans le collectif Global Phlowtations. D'autres aimeront le seul album de Lab Waste, son duo avec Subtitle. Mais s'il faut retenir ses disques sous son vrai nom, sortis chez Mush et chez Big Dada, Thru est l'un des meilleurs exemplaires, mi rappé, mi instrumental, de son hip-hop électronique, expérimental et froid.


# 121. SAGE FRANCIS - Sick of Waiting Tables… (2000)

SAGE FRANCIS - Sick of Waiting Tables…

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Sage Francis a eu une existence avant que l'album Personal Journals ne le révèle au-delà de la sphère indé. Quelques temps plus tôt, il avait entamé une suite de mixtapes, celle des Sick of.... Cet exemplaire, sorti sur CD-R autour de 2000, est semble-t-il le premier. Il compilait trois années de morceaux divers, enregistrés en concert, en studio ou à la radio. Et il est le meilleur et le plus riche de la série.


# 120. FERMENTED REPTILE - Let's Just Call you "Quits" (1999)

FERMENTED REPTILE - Let's Just Call you "Quits"

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Plutôt que de bouleverser le hip-hop, comme certains collègues indé, Pip Skid, Gruf et Mcenroe préféraient poursuivre l'aventure jazz rap du début des années 90. Mais en se l'appropriant, et y posant des paroles militantes, ces blancs-becs des prairies canadiennes le renouvelaient, ils lui apportaient une suite naturelle, tout autant qu'ils posaient les fondements du son Peanuts & Corn.


# 119. AESOP ROCK - Float (2000)

AESOP ROCK - Float

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Depuis Appleseed (1999), la cote d'Aesop Rock avait tellement grandi que Float avait été l'un des albums les plus attendus de l'an 2000 dans l'underground. Attente satisfaite : avec ce disque pour Mush, où son rap intello s'enrichissait de son plus variés que jamais, et où trois autres rappeurs indé phares (Slug, Vastaire, Dose One) le renforçaient, Aesop Rock installait définitivement son statut.


# 118. SIAH & YESHUA DAPOED - The Visualz (1996 / 2008)

SIAH & YESHUA DAPOED - The Visualz Anthology

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Une autre sortie Fondle'em, un autre indispensable de l'underground hip-hop new-yorkais. Avec le EP The Visualz, réédité et enrichi plus tard, Siah, Yeshua et le producteur Jon Adler sortaient six titres d'un jazz rap ciselé où, derrière le boom bap académique et des paroles anti-wack MCs, perçaient des vélléités poétiques. Malheureusement, mis à part quelques sorties solo, ce disque fut sans lendemain.


# 117. PIGEON JOHN - Sings the Blues (2005)

PIGEON JOHN - Sings the Blues

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Malgré ses faits d'arme au Good Life Café, Pigeon John ne s'était pas fait remarquer tant qu'il était resté au sein de LA Symphony. Mais en solo, avec son rap malin, sensible et drôle, il révélait une musique à son image, métissée, inclassable, notamment sur ce troisième album, dont le seul défaut était de ne pas être aussi dépouillé que le EP où il avait d'abord proposé les mêmes titres.


# 116. ASTRONAUTALIS - The Mighty Ocean & Nine Dark Theaters (2006)

ASTRONAUTALIS - The Mighty Ocean & Nine Dark Theaters

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Lancée par Anticon, la convergence du folk, de la pop et du rap a rapidement fait des émules, au point de devenir dans les années 2000, synonyme même de rap indé. Dans ce monde de suiveurs, seuls quelques uns ont excellé dans cet exercice. Le Floridien Astronautalis fut de ceux-là, notamment sur son second album, produit avec délicatesse et attention par Radical Face de Morr Music.


# 115. JEAN GRAE - Attack of the Attacking Things (2002)

JEAN GRAE - Attack of the Attacking Things

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Jean Grae, c'était la branche respectable, féministe, bohème et "consciente" du rap indé. Autant dire que cela aurait pu être pénible et barbant. Mais non, la New-yorkaise n'est pas tombée dans ce piège. Ce premier album, attendu de longue date depuis les débuts en 1996 de l'ancienne What? What? au sein de Natural Resource, malgré quelques beats peu relevés s'était montré solide et engageant.


# 114. NEILA - Only This One Counts (2011)

NEILA - Only This One Counts

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Proche de Deeskee, de son LA2theBay et de l'underground californien, Neila aura sorti à intervalles réguliers un nombre conséquent d'albums notables dans un style de rap adulte, traitant de thèmes sociaux, ou de ses bonheurs et déboires amoureux. C'est au milieu d'une passe difficile, souffrant d'un cancer des cordes vocales, qu'elle livrera le plus fort de tous, de loin son plus intense.


# 113. MICRANOTS - Return of the Travellahs (1996 / 2003)

MICRANOTS - Return of the Travellahs

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C'est via l'halluciné Obelisk Movements, en 2000, que Kool Akiem et I Self Devine ont gagné leur place dans le panthéon indie rap. Les Micranots, pourtant, avaient déjà roulé leur bosse bien avant ce disque. Quatre années auparavant, ils avaient sorti un remarquable Return of the Travellahs sur cassette, auquel le label Rhymesayers offrirait plus tard une nouvelle chance sur CD.


# 112. AWOL ONE & DADDY KEV - Number 3 on the Phone (2002)

AWOL ONE & DADDY KEV - Number 3 on the Phone

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Number 3 on the Phone n'est pas le disque le plus éclatant d'Awol One. A l'inverse du percutant Souldoubt qu'il avait sorti juste avant, cet album était plus calme, plus laid-back. Cependant, on y retrouvait aussi le meilleur d'Awol One, et de sa personnalité duale, capable de rodomontades comme d'autodénigrement. Et il contenait aussi "Carnage Asada", peut-être le plus intense des titres de l'Awolrus.


# 111. ABSTRACT RUDE + TRIBE UNIQUE - P.A.I.N.T. (2001)

ABSTRACT RUDE + TRIBE UNIQUE - P.A.I.N.T.

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Il y avait de tout sur cet Abstract Rude. Du doux et du mordant, de lumineux et du sombre, de l'exploit solitaire comme du freestyle de masse, et une bonne partie de la scène Project Blowed. De ce fait, peu nombreux sont ceux qui apprécient ce disque pour les mêmes titres, rares sont ceux qui aiment pour les mêmes raisons cet album qui, par excès de remplissage, rate de peu le statut de classique.


# 110. D-STYLES - Phantazmagorea (2002)

D-STYLES - Phantazmagorea

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Retour aux fondamentaux du deejaying, et goût pour l'expérimentation : à coup sûr, le turntablism était en phase avec les mouvements de fond qui travaillaient l'underground hip-hop autour de l'an 2000. Les albums issus de cette tendance n'étaient pas toujours écoutable, ceci dit, hormis une toute petite poignée, notamment ce très malin Phantazmagorea signé par D-Styles des Beat Junkies.


# 109. C.V.E. - Not Like Those (2010)

C.V.E. - Not Like Those

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Not Like Those, c'était enfin ça : le grand disque qu'on n'attendait plus, plus de quinze ans après que le Good Life Café et la compilation Project Blowed nous aient révélé l'existence de Chillin' Villain Empire. Un album où, plus que jamais, Riddlore et NgaFsh virevoltaient au micro, mais avec une production digne de ce nom. Seul et unique regret : que ce disque n'ait pas existé en sortie régulière.


# 108. NOAH23 - Fry Cook on Venus (2011)

NOAH23 - Fry Cook on Venus

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En 2011, des années après être surgi du fond du gouffre, le rappeur fou de Guelph, Ontario, est toujours bien en vie. Noah23, qui comme beaucoup a trouvé refuge sur le label Fake Four des frères Ramos, s'est même adouci, sortant comme beaucoup de ses compagnons de label un disque à forte sonorité indie rock, et l'une des pièces les plus accessibles de sa discographie.


# 107. J DILLA - Ruff Draft (2003 / 2007)

J DILLA - Ruff Draft

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J Dilla a peu profité de sa grosse cote critique, l'artiste également connu sous le nom de Jay Dee étant mort prématurément au milieu de la décennie 2000. Qui plus est, à vrai dire, son esprit ouvert et aventureux masquait en fait des productions parfois indigentes, à l'exception peut-être de ce Ruff Draft, plus lo-fi, plus brut, plus convaincant et moins complaisant que ses autres sorties.


# 106. SAGE FRANCIS - Copper Gone (2014)

SAGE FRANCIS - Copper Gone

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Retour gagnant pour Sage Francis, après quatre années d'absence, où il s'était notamment consacré à la gestion de son label, Strange Famous. A près de 40 ans, le rappeur de Providence revenait aux sources et il démontrait à nouveau toute sa verve, toute sa colère, toute son intensité, sur des sons composés par une dream team de beatmakers indé, Reanimator, Alias, Buck 65 et Cecil Otter de Doomtree.


# 105. SOSO - Not for Nothing (2013)

SOSO - Not for Nothing

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Plus de dix ans après ses débuts, Soso est encore là, et il est toujours aussi déprimé. Trainant plus que jamais son spleen et son rap contemplatif sur des paysages sonores désolés, le Canadien a fait traverser l'Atlantique à sa musique, sortant ce très bon album tardif sur une structure de Clermont-Ferrand, et confirmant ainsi la cote d'amour dont il bénéficie en France.


# 104. NECRO - I Need Drugs (2000)

NECRO - I Need Drugs

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C'était un disque facile que nous proposait en l'an 2000 Necro, le producteur de Non-Phixion, avec son horrorcore puissance 10 et ses détournements de LL Cool J et de Dionne Warwick. Mais quel plaisir de goûter à ce rap régressif et à son déferlement de gore, de bile, de sexe, de drogues et de propos sacrilèges, à l'heure où triomphait la bonne conscience triste des missionnaires de l'indé.


# 103. THE SHAPE SHIFTERS - Adopted by Aliens (2000)

THE SHAPE SHIFTERS - Adopted by Aliens

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En l'an 2000, les fantasques Shape Shifters allaient sortir deux albums. Si le premier, Know Future, est leur grande oeuvre, on recommandera plutôt Adopted to Aliens aux non initiés. Comme toujours, nos Californiens y accommodaient les raps plastiques hérités du Project Blowed à la nerd culture, mais selon un format moins perturbant que les longs posse cuts interminables de l'autre.


# 102. RADIOINACTIVE - Pyramidi (2001)

RADIOINACTIVE - Pyramidi

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Le premier véritable album solo de l'ex Log Cabin Radioinactive, sorti en plein apogée du rap bizarre et déjanté à la Anticon, a sans doute été son plus difficile et son plus radical, avec ses raps incompréhensibles, ses skits et ses thèmes musicaux égyptiens. Les fans de rap ordinaires n'y trouvaient plus leurs petits. Pourtant ce disque, aux frontières de l'indigeste, n'était pas sans plaisirs.


# 101. KILL THE VULTURES - The Careless Flame (2006)

KILL THE VULTURES - The Careless Flame

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Dans le Midwest, Oddjobs avait été l'un des plus éminents représentants du rap indépendant. Mais ce qui suivrait sa séparation serait plus passionnant encore. Emmené par Crescent Moon, Kill the Vultures inventerait une musique inédite, mélange abrasif et violent de hip-hop, de jazz et de punk, dont ce second album et son titre d'entrée, le fabuleux "Moonshine", allaient être le point d'orgue.


# 100. MAINTENANCE CREW - Eternal Sunshine of the Simple Mind (2005)

MAINTENANCE CREW - Eternal Sunshine of the Simple Mind

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Le Maintenance Crew n'appartenait pas à la frange la plus novatrice du rap indé. Chez ces Chicagoans, le compteur était resté bloqué au rap des années 90. Mais avec eux, la formule redevenait aussi percutante qu'aux premiers jours, ils nous faisaient oublier les plagiaires qui nous avaient dégoûtés de ce genre, et nous ramenaient aux meilleures heures du jazz rap new-yorkais.


# 099. J-ZONE - Pimps don't Pay Taxes (2001)

J-ZONE - Pimps don't Pay Taxes

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Il l'a dit lui-même, dans le livre qu'il a écrit 10 ans après ce disque, son meilleur : J-Zone était trop décalé. Privilégiant l'humour et des beats accrocheurs à la noirceur que l'underground rap privilégiait alors, sarcastique et misogyne dans un milieu indé qui se croyait en mission contre les dérives du rap, le New-Yorkais n'a pas su transformer en carrière le succès critique rencontré par cet album.


# 098. ORKO THE SYCOTIK ALIEN - Atoms of Eden (2003)

ORKO THE SYCOTIK ALIEN - Atoms of Eden

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Projet d’arrière-garde que cet album drum’n’bass, un genre qui ne captivait plus grand monde en 2003. The Orphan, futur Blue Sky Black Death, y offrait pourtant au rappeur Orko, de Global Phlowtations, un album plus abouti que ses milliards de CD-R et que son projet raté avec Bigg Jus, ainsi que des sons frénétiques à la hauteur de son flow, de ses paroles engagées et de sa posture afro-futuriste.


# 097. THE GROUCH, DADDY KEV & D-STYLES - Sound Advice (2003)

THE GROUCH, DADDY KEV & D-STYLES - Sound Advice

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Autour de 2003, le producteur Daddy Kev, secondé par le turntablist D-Styles, décidait d'allier free jazz et hip-hop, produisant trois albums dans cette lignée pour trois grands noms du West Coast Underground, Awol One, Busdriver et The Grouch. C'est ce dernier, pourtant le plus conventionnel du trio, qui se tirait le mieux de l'exercice, grâce à un disque aussi court, que dense et réjouissant.


# 096. 3 MELANCHOLY GYPSYS - Grand Caravan to the Rim of The World (2005)

3 MELANCHOLY GYPSYS - Grand Caravan to the Rim of The World

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Ne vous laissez pas avoir par cette pochette très "rap français". Dans cet énorme réservoir de ratés qu'est la discographie des Living Legends, ce disque du trio Eligh, Murs et Scarub se distingue. Annoncé et attendu depuis plusieurs années, l'album remplissait ses promesses, grâce aux productions toujours impeccables d'Eligh, et malgré, comme souvent, une longueur démesurée.


# 095. HAND HELD ASPECTS - From Point A To H (2002)

HAND HELD ASPECTS - From Point A To H

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Fingerprint Records fut l'un de ces innombrables labels nés dans la foulée de la vague rap indé qui, moins notoire et moins iconoclaste qu'un Def Jux ou un Anticon, n'en a pas moins sorti à intervalles réguliers une poignée de disques tout à fait recommandables, dont ce deuxième album des Hand Held Aspects, riche d'un hip-hop sans prétention, mais frais, enthousiaste et passionné.


# 094. TOOLSHED - Schemata (2002)

TOOLSHED - Schemata

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Avec son hip-hop aussi rythmé et malin qu'au temps de la old school, inspiré par la créativité du West Coast Underground, mais aussi très musical, riche en instruments et doté d'un feeling live rare, le groupe canadien Toolshed a vite trouvé sa formule à lui. Il s'y est cantonné avec réussite, tout au long d'une carrière dont Schemata est l'une des manifestations les plus remarquables.


# 093. NOBODY - Soulmates (2000)

NOBODY - Soulmates

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L'un des producteurs de choix de l'underground californien livrait son premier album. Quelques titres étaient rappés, bénéficiant de la présence de grands noms de la vaste famille Project Blowed, comme Freestyle Fellowship, Abstract Rude, Medusa et 2Mex. Mais c'était sur les autres plages, des instrumentaux délicats, que Nobody faisait le meilleur étalage de sa finesse et de son génie musical.


# 092. THE CHICHARONES - When Pigs Fly (2005)

THE CHICHARONES - When Pigs Fly

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Et si le grand disque de Josh Martinez, le trublion de la scène d'Halifax, et de Sleep, un membre fondateur du collectif Oldominion, était celui qu'ils avaient sorti en commun sous le nom des Chicharones ? Et si ce chouette When Pigs Fly, plein d'entrain, d'humour et de mélodies était finalement leur grande réussite, en plus d'être l'exemple accompli d'une collaboration indé transnationale ?


# 091. SONIC SUM - The Sanity Annex (1999)

SONIC SUM - The Sanity Annex

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Malgré la carrière postérieure de Rob Sonic chez Def Jux, Sonic Sum pourrait être l'oublié de la scène apparue autour du Nuyorican Poets Café. Avec son goût pour l’abstraction et l’expérimentation, avec aussi son instrumentation live, leur album The Sanity Annex est pourtant l'un des meilleurs témoignages de cette rap poetry futuriste et hallucinée, de mise chez les indés autour de l'an 2000.


# 090. KOMADOSE - Beta One (2002)

KOMADOSE - Beta One

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Copier n'est pas toujours trahir. Telle pourrait être la leçon à retenir de ce disque typique du rap indé du début de la décennie 2000, sorti par une pléiade d'artistes méconnus (seul, parmi eux, K-the-I??? fera carrière), dédié à poursuivre l'aventure que Company Flow avait entamé quelques années plus tôt, et qui, avec son rap industriel suffocant, y parvenait particulièrement bien.


# 089. ZEST THE SMOKER - Death at… 27 (2009)

ZEST THE SMOKER - Death at… 27

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C'était un titre d'anthologie, intitulé "Interruptions", produit par Peanut Butter Wolf et que l'on retrouverait sur le My Vinyl Weighs a Ton de ce dernier, où il surclassait d'ailleurs toutes les autres plages. Le rappeur qui s'exprimait sur ce bijou s'appelait alors Zest the Smoker, et il lui fallut près de dix ans pour sortir ce premier album, une merveille méconnue de rap noir, lourd et oppressant.


# 088. CYNE - Time Being (2003)

CYNE - Time Being

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La clique Botanica del Jibaro / Counterflow / Beta Bodega était une jolie brochette d'artistes latinos basés à Miami, adeptes d'un rap carré et engagé, mais aussi fortement impliqués dans la scène électronique locale. Généralement plus à l'aise avec le format court, ils livraient sans doute, par l'intermédiaire de Time Being, premier album du quartet Cyne, leur meilleur disque sur long format.


# 087. AWOL ONE & FACTOR - Only Death can Kill You (2007)

AWOL ONE & FACTOR - Only Death can Kill You

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Awolrus est un personnage essentiel du rap indé, sans conteste. C’est une star, à son échelle. Mais il est ardu de lui trouver un chef d'œuvre. Serait-ce Souldoubt, l'album des tubes ? Number 3 on the Phone, pour le fabuleux "Carnage Asada" ? Slanguage, sa virée free jazz avec Daddy Kev ? A moins que ce ne soit en fait ce Only Death Can Kill You discret, mais constant, produit par le Canadien Factor.


# 086. ALL NATURAL - No Additives, No Preservatives (1998)

ALL NATURAL - No Additives, No Preservatives

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Parfois purement boom bap, d'autres fois plus audacieux, All Natural était un bon groupe de rap de la fin des années 90, typique de la portion "middleground" de l'indé, c'est-à-dire underground, mais traditionnaliste, et en croisade contre les wack MCs. Ces Chicagoans montraient aussi que l’essor des indés était souvent, aussi, celui de scènes éloignées des capitales habituelles du hip-hop.


# 085. SIXTOO - Almost a Dot on the Map (1996-2002 / 2004)

SIXTOO - Almost a Dot on the Map

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A mesure qu'il évoluait et que sa carrière progressait, Sixtoo reniait tous ses travaux passés. En 2004, toutefois, avant de s'embarquer chez Ninja Tune et d'abandonner le rap, il jetait un dernier regard sur son passé et il compilait sur Almost a Dot on the Map ce qu'il considérait comme les meilleurs titres de sa période Halifax, juste après les Sebutones et juste avant la notoriété.


# 084. HAIKU D'ETAT - Haiku D'Etat (1999)

HAIKU D'ETAT - Haiku D'Etat

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Sur ce disque au nom abscons qui mêlait envies de révolution et aspirations de poètes, Aceyalone et Mikah 9 de Freestyle Fellowship, ainsi qu'Abstract Rude, emmenaient leurs flows de virtuose dans une longue échappée vers l'avant-garde, vers la Jamaïque, ou plus loin encore vers l'Orient. Peut-être tenait-on là la dernière et la plus tardive des grandes œuvres du Project Blowed.


# 083. THE CANKLES - Goddamn! (2005)

THE CANKLES - Goddamn!!

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Une bonne pincée de turntablism, des virées dans les guitares et l’électronique, des beats funky et les raps truculents de Kid Static. En 2005, les Cankles ajoutaient un peu de couleur, de créativité et de bon esprit façon Native Tongues à un hip-hop de Chicago devenu bien tristounet. L’une de ces bonnes surprises sorties de nulle part que nous a parfois révélées le rap des marges.


# 082. TOMMY V - Travel Size Drawing Board (2014)

TOMMY V - Travel Size Drawing Board

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C'est un disque sorti sur le tard, quand tout était fini : la scène indé West Coast Underground dont il était issu, ses amis les Shape Shifters, son quartet Toca. Pourtant, ce Tommy V était une réussite. Avec son mélange de rap, de pop et de n'importe quoi, le rappeur de Los Angeles ranimait avec succès l'esprit d'une époque où tout était permis, même et surtout les mélanges les plus improbables.


# 081. KNO - Death Is Silent (2010)

KNO - Death Is Silent

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Les CunninLynguists ont suivi la même pente que l'ensemble de la scène indé : ils sont passés d'un projet revivaliste, à mi-chemin du boom bap des années 90 et de l'esprit festif de la décennie 80, à une formule plus composée, plus intime, assez proche en fait d'un certain indie rock. C'est en tout cas ce que tendrait à prouver Death Is Silent, le grand disque fragile, noir et mélancolique du producteur Kno.


# 080. DARKLEAF - F... The People (2002)

DARKLEAF - F... The People

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Il y n'y eut pas un, mais plusieurs raps indé. Un, par exemple, qui voulait revenir aux temps enjoués et insouciants de la old school, celui de Jurassic 5. Ou un autre qui, au contraire, explorait une veine expérimentale, froide et ténébreuse, comme celui de Darkleaf. Deux raps tellement antinomiques qu'on n'aurait jamais cru que les deux groupes mentionnés étaient, à l'origine, issus du même collectif.


# 079. BORED STIFF - Explainin' / Timeless (1995-1997 / 2008)

BORED STIFF - Explainin' / Timeless

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Bored Stiff est l'oublié des groupes fondateurs du West Coast Underground, lesquels n'ont déjà pas toujours eu l'exposition qu'ils méritaient. Pour éviter de disparaître totalement de l'écran radar, il s'est tout de même rappelé de temps en temps à notre souvenir, par exemple avec cette compilation recommandée de leurs deux premiers EPs, sortis dans les années 90, et tous deux cultes.


# 078. ACEYALONE - A Book of Human Language (1998)

ACEYALONE - A Book of Human Language

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Aceyalone n'a pas livré un classique, All Balls don't Bounce, mais deux. Sorti en indé sur le label du Project Blowed, poussant loin le concept, se présentant à la manière d'un livre, et doté d'une production que certains ont jugé fade, alors qu'elle était au contraire tout à fait adéquate, A Book of Human Language était une autre démonstration de volubilité et de musicalité signée Acey.


# 077. BUSDRIVER - Temporary Forever (2002)

BUSDRIVER - Temporary Forever

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Fort de son flow sidérant et de son talent d'improvisateur, Busdriver a été une attraction de la scène indé. Mais il a été aussi la victime de son talent. Car jamais, un disque n’a réussi à domestiquer ce phrasé de folie, jamais il n’a su trouver les beats capables de lui aller. A part peut-être sur le disque du buzz, Temporary Forever, son premier album à bénéficier d’une production digne de ce nom.


# 076. NOAH 23 - Jupiter Sajitarius (2004)

NOAH23 - Jupiter Sajitarius

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Adepte d'un rap psychédélique, arty et obtus à l'extrême, tant par les beats que par les paroles, Noah23 a parfois été victime de son éclectisme, sortant des albums pas loin d'être indigestes. Jupiter Sajitarius, cependant, a le mérite d'être plus homogène et limpide que les autres, y compris que ce Quicksand généralement considéré comme l'oeuvre majeure du rappeur fou de Guelph.


# 075. JEEP JACK - A Jeep Jack Affair (2000)

JEEP JACK - A Jeep Jack Affair

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Ce disque dévoilait une joyeuse bande de rappeurs de Boston, apparue dans l'effervescence de la vague indé de la fin des années 90. Si le producteur Jeep Jack a su nous laisser quelques disques, dont cette compilation remplie de titres jubilatoires, on regrette encore que l'impeccable rappeur Microft Holmes, dont les interventions étaient ici les plus saillantes, n'ait jamais pu sortir un vrai album.


# 074. THIRD SIGHT - The Golden Shower Hour (1998)

THIRD SIGHT - The Golden Shower Hour

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Le rap de dystopique de science-fiction n'était pas l'apanage des seuls Company Flow. Du côté de la Baie de San Francisco aussi, on broyait du noir, et on savait donner dans un rap ténébreux, menaçant et hostile, comme le prouvait le trio Third Sight avec ce premier album, un classique underground. Tout juste assaisonnait-on le tout d'un turntablism typique des lieux, et signé D-Styles.


# 073. EXISTEREO - Dirty Deeds & Dead Flowers (2003)

EXISTEREO - Dirty Deeds & Dead Flowers

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Des guns, des roses, des titres foutraques, des invités à la pelle et Paul McCartney. N'allez pas trouver une quelconque logique à ce disque éclectique assemblé à la va-vite par l'un des Shapeshifters les plus charismatiques. Retenez juste que ce disque et son successeur Crush Groove sont ce qu'Exist a fait de mieux, et qu'ils sont à peu près aussi jubilatoires que frustrants.


# 072. MICRANOTS - Obelisk Movements (2000)

MICRANOTS - Obelisk Movements

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Issus de Californie, proches de la clique Rhymesayers, mais cultivant un son que n'aurait pas renié Co-Flow (cet album sortira d'ailleurs sur Sub Verse, le label de Bigg Jus), le rappeur I Self Divine et le DJ Kool Akiem, des Micranots, nous faisaient ici une démonstration saisissante de rap hardcore, de percussions, de synthé et de scratches offensifs, de hip-hop engagé puissant et pré-apocalyptique.


# 071. GREEK - The Preferred Remedy (2002)

GREEK - The Preferred Remedy

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L'un de ces OVNIS, l'une de ces anomalies que seul le rap du gouffre était à même de nous révéler. Où comment Jimmy Greek, facteur le jour à Philadelphie, se transformait la nuit en un rappeur exubérant, déglingué et asocial, déclamant à qui mieux mieux ses ego-trips extrêmes, crachant son mépris pour les femmes et partageant ses frustrations de citoyen lambda, plein de verve et plein de furie.


# 070. MAKER - Honestly (2003)

MAKER - Honestly

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Vu de loin, compte-tenu des fréquentations de ce producteur alors inconnu, la musique de Maker s'annonçait comme du sous-Galapagos4. Mais Honestly, premier volet d'une carrière faste auprès des rappeurs Adeem et Qwel, prouvait le contraire. Sans s'écarter de l'indie rap de facture classique qui sévissait en ces lieux, Maker se distinguait comme l'un des beatmakers les plus fins de Chicago.


# 069. LATYRX - The Album (1997)

LATYRX - The Album

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L'album commun entre Lateef the Truth Speaker et Lyrics Born était une compilation, et donc il était nécessairement inégal. Mais ses meilleurs titres n'étaient rien de moins que visionnaires et prodigieux, dévoilant deux MCs complémentaires, à la fois trop audacieux pour les fans de rap habituels, et trop rap pour ceux qui les avaient découverts de par leur proximité avec DJ Shadow.


# 068. POWER STRUGGLE - Arson at the Petting Factory (2005)

POWER STRUGGLE - Arson at the Petting Factory

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Des deux groupes à être issus d'Oddjobs, Kill the Vultures est celui qui a le mieux sorti son épingle du jeu, rencontrant même un relatif succès critique dans notre pays. Power Struggle, l'aventure engagée par Deeltax, le DJ, et Nomi, le MC, fusion furieuse entre un rock et un rap également abrasifs, valait cependant tout autant le détour, comme le prouvait ce puissant Arson at the Petting Factory.


# 067. PEANUT BUTTER WOLF - My Vinyl Weighs a Ton (1999)

PEANUT BUTTER WOLF - My Vinyl Weighs a Ton

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Si, après avoir pris le train en marche, vous voulez savoir à quoi ressemblait le rap indé, alors en pleine émergence, à la fin des années 90, My Vinyl Weighs a Ton est le disque idéal. Après avoir œuvré dans l'ombre pendant des années, Peanut Butter Wolf sortait enfin son premier album, où il compilait des dizaines de contributions avec des rappeurs et DJs clés de la Bay Area et d'au-delà.


# 066. SOSO - Tenth Street and Clarence (2005)

SOSO - Tenth Street and Clarence

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Le rappeur et producteur Soso s'est totalement approprié le hip-hop, il en a fait une musique à sa sauce, dont les paroles dépressives racontent la vie triviale et triste de la lower middle-class blanche nord-américaine, dont les soundscapes lugubres transcrivent sur disque la froideur désolée des grands espaces canadiens. Témoin ce disque, sinon son meilleur, en tout cas son plus abouti.


# 065. EXISTEREO - Crush Groove (2004)

EXISTEREO - Crush Groove

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Le second album solo d'Existereo était une réplique parfaite du premier, il était comme lui : bordélique, éclectique, chargé à ras-bord d'idées. Comme le précédent, peut-être même encore mieux que lui, il montrait aussi que le rappeur, sans rien renier du côté fou-fou-fou des Shape Shifters, était sans doute le membre le plus accessible du collectif californien, le plus digeste.


# 064. ASTRONAUTALIS - This Is Our Science (2011)

ASTRONAUTALIS - This Is Our Science

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Pour Astronautalis, cet album chez Fake Four Inc. aura été le bon. Moins inégal que certains de ses prédécesseurs, plus puissant que d'autres, ce This Is Our Science qui navigue entre métaphores maritimes et passages introspectifs, et qui passe sans heurt du rap au chant, est celui où le Floridien a perfectionné sa formule propre, faite d'une fusion entre les deux indie, le rock comme le rap.


# 063. MIKE LADD - Welcome to the Afterfuture (1999)

MIKE LADD - Welcome to the Afterfuture

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Le son d'une époque, celle où le hip-hop traversait sa phase progressive, où il cherchait à aller au-delà. Et donc, un album qui a vieilli, qui porte la marque de son temps. Toutefois, n'oublions pas ses atouts : les textes inspirés de Mike Ladd, ce spoken word qui sait ne pas être lassant ; et quelques instants de pur génie, comme ce joyau qu'est toujours l'aérien et majestueux "Planet 10".


# 062. AESOP ROCK - Appleseed (1999)

AESOP ROCK - Appleseed

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Avant de sortir des albums sur les labels les plus éminents du rap indé, Aesop Rock s'était d'abord fait connaître en sortant sur son propre site Web des albums autoproduits. Appleseed a été le second d'entre eux. Le long de ses huit titres, le rappeur aux paroles intellos et au flow sur-articulé y était au meilleur de son art, notamment sur un splendide "Odessa" final en compagnie de Dose One.


# 061. SEBUTONES - 50/50 Where It Counts (1998)

SEBUTONES - 50/50 Where It Counts

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A la fin des années 90, l'improbable ville d'Halifax était devenue la nouvelle Mecque de l'underground hip-hop. Ce statut, la capitale de la Nouvelle-Ecosse le devait, entre autres, à Sixtoo et à Buck 65, deux rappeurs, DJs et producteurs qui, en 1998, avaient livré ensemble un disque culte de rap froid, sombre et expérimental, avant de s'envoler chacun de son côté pour une riche carrière solo.


# 060. EDAN - Primitive Plus LP (1999 / 2002)

EDAN - Primitive Plus LP

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Le EP Primitive, à l'origine de cet album, portait bien son nom. Edan Portnoy, en effet, faisait du rap comme autrefois, du hip-hop comme si les années 90, avec leur production riche, leurs histoires de gangster et leurs influences R&B, n'avaient jamais existé. Old school, lo-fi et rétro-futuriste, le rappeur, producteur, DJ et graphiste inaugurait dans le même temps l'ère des hommes à tout faire.


# 059. EPIC - Local Only (2004)

EPIC - Local Only

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Epic était une anomalie du rap. Canadien timide aux cheveux blancs égaré dans un monde de jeunes machos, il peaufinait sa formule sur ce second album produit à nouveau par Soso : celle d'un rappeur adroit, sincèrement épris de hip-hop et apte à s'en approprier les codes, mais dans un mélange inextricable d'admiration sincère et de sarcasmes, d'honnêteté et d'autodérision.


# 058. MOS DEF & TALIB KWELI - Are Black Star (1998)

MOS DEF & TALIB KWELI - Are Black Star

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Rap indé et rap "conscient" ont souvent fait cause commune, du fait de leur hostilité partagée pour une bonne part du rap grand public. Aussi l'essor de Rawkus a-t-il coïncidé avec celui de Mos Def et de Talib Kweli, unis pour le projet Black Star, rare exemple réussi d'un rap qui se veut adulte et responsable, cherchant à poursuivre le long chemin de l'homme noir vers sa libération.


# 057. CUNNINLYNGUISTS - Will Rap For Food (2001)

CUNNINLYNGUISTS  - Will Rap For Food

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Au début des années 2000, Deacon et Kno, alors les seuls membres des CunninLynguists, transplantaient aux frontières du Dirty South un hip-hop qui était tout le contraire du rap local, laissant la part belle aux scratches et à la maîtrise du sample, ainsi qu'à l'art de la parole. Avec ce premier disque réussi et bientôt collector, ils entamaient l'un des plus beaux parcours de l'indé.


# 056. EDAN - Beauty and the Beat (2005)

EDAN - Beauty and the Beat

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Non content d'avoir réactualisé le rap old school avec Primitive Plus, Edan Portnoy en faisait de même avec le rock psychédélique sur son second album. Il s'emparait de ses guitares et de ses cordes extravagantes, et, avec maestria, il concoctait l'un des rares disques crossover capables de respecter, de réinventer et de régénérer, à parts égales, chacun des deux genres dont il s'inspirait.


# 055. DOPESTYLE 1231 - KutMasta Kurt Presents Dopestyle 1231 (2004)

DOPESTYLE 1231 - KutMasta Kurt Presents Dopestyle 1231

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Oubliez Deltron 3030. Oubliez encore ce Return of Dr. Octagon sorti en 2006. Le véritable successeur du fondamental Dr. Octagon de Kool Keith, The Automator et Q-Bert, date de 2004. Il est l'oeuvre de MC Dopestyle et de Tom C, un duo de la Bay Area parrainé par KutMasta Kurt, qui reprenait sur cet album la formule qui avait fait le succès de Ecologyst, dans une version plus horror movie.


# 054. BIZZART - Bloodshot Mama (2006)

BIZZART - Bloodshot Mama

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Issu du spoken word, le Californien Arthur Arellanes III a évolué avec le temps vers le rap abstrait de Bloodshoot Mama, un rap où se téléscopaient acoustique et synthétique, où se succédaient dissonances et passages quasi new age, où aucun titre ne tenait en place. Il proposait, comme son pseudonyme l'indiquait, un hip-hop à la fois bizarre et arty, l'un des meilleurs qui soient dans ce registre.


# 053. THEMSELVES - Them (2000)

THEMSELVES - Them

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Dose One est devenu une figure respectée, notamment pour ses aventures au sein du combo Subtle. Mais son talent de MC insolite et de poète possédé n'a jamais été aussi visible que sur ce premier disque commun avec Jel, dont la pochette hard rock montrait que nos deux hommes allaient chercher à bousculer les habitudes du hip-hop, sans encore, à ce stade, s'en affranchir et le renier.


# 052. ANTIPOP CONSORTIUM - Arrhythmia (2002)

ANTIPOP CONSORTIUM - Arrhythmia

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Arrhythmia ? Pas le meilleur album d’Antipop Consortium, non. Mais celui qui a été le mieux été marketé, celui qui, sorti chez Warp, est aujourd’hui le plus disponible. Celui, surtout, qui comprend leurs titres les plus tubesques, et qui se montre encore aujourd’hui le plus abordable. Celui qu’il faut conseiller à tous les néophytes qui souhaiteraient apprivoiser ce groupe indispensable.


# 051. RED ANTS - Omega Point (2008)

RED ANTS - Omega Point

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Modulok et Vincent Price des Red Ants, dans les années 2000, n'avaient pas grand chose en commun avec leurs collaborateurs de Plague Language. Issus de la banlieue cosmopolite et défavorisée de Toronto, le duo préférait s'approprier le rap engagé et apocalyptique de la fin des années 90, avec des sonorités industrielles lourdes et efficaces, cousines de celles d'un Dälek.


# 050. BRAILLE - Lifefirst: Half the Battle (1999)

BRAILLE - Lifefirst: Half the Battle

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Il y eut, au sein de la galaxie indé, une composante rap chrétien. Braille en fit partie, qui consacra cet album, enregistré à 17 ans, à sa relation au Christ. Plus tard, il rencontrera une forme de reconnaissance, allant jusqu'à côtoyer James Brown. Mais Jamais il ne ferait aussi bien que ce premier disque produit par une dream team de beatmakers, parmi lesquels Sixtoo, MoodSwing9 et Deeskee.


# 049. DARC MIND - Symptomatic of a Greater Ill (1997 / 2006)

DARC MIND - Symptomatic of a Greater Ill

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La sortie de l'album des New-Yorkais de Darc Mind avait été prévue pour 1997, mais ce n'est que dix ans plus tard qu'il voyait le jour, grâce à Anticon. Avec ce disque transitoire, à mi-chemin entre le classic rap du milieu de la décennie 90 et la froideur industrielle du premier hip-hop indé, le label à la fourmi, qui n'avait plus grand chose de rap à l'époque, rappelait quelles avaient été ses racines.


# 048. TOCA - Toca (2007)

TOCA - Toca

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Longtemps, ce disque de Toca a été l'Arlésienne de l'indé. Maintes fois annoncé, il tarda à être disponible. Mais en 2007, l'attente fut récompensée. Xololanxinxo, Tommy V. et les frères Ramos livraient enfin cet album multigenre et multilingue attendu, un disque qui, au-delà de son rap inventif à la Project Blowed, brassait avec succès 40 ans de musiques populaires, rock, funk, reggae et plus encore.


# 047. NOBS - Workin' (2004)

NOBS - Workin'

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Apparu dans le sillage de Brad Hamers, Nobs aurait pu rester dans le trente-sixième dessous de l'underground, et se perdre parmi tous ces rappeurs blancs emo, révoltés contre le monde. Mais peu de temps après un Musicide en demi-teinte, il émigrait pour le très bon Fingerprint Records et il y livrait sa grande œuvre, un Workin' portant sur le thème du travail, et admirablement produit.


# 046. RADIOINACTIVE & ANTIMC - Free Kamal (2004)

RADIOINACTIVE & ANTIMC - Free Kamal

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Il aurait pu continuer comme ça, Radioinactive. Il aurait pu sortir d'autres disques lo-fi (Fo' Tractor) ou plein de remplissage (Pyramidi) qui ne rendaient pas justice à son talent. Mais avec l'aide d'AntiMC, il a fini par le produire, son album plein de hits et de hip-hop globe-trotter aux idées larges, l’un des seuls issus de l'aventure Shape Shifters capables de séduire pour de bon ta grande sœur.


# 045. CYPHA 7 - Got Struggle! (2004)

CYPHA 7 - Got Struggle!

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Ce fut malheureusement le parcours classique d'un groupe Afterlife. Malgré leur proximité avec Shock G, Shaheid et Akim de Cypha 7 ne parvinrent jamais à capitaliser sur leur talent. Ce n'est pas une raison pour oublier leur second album, un Got Struggle! sorti sur CD-R, introuvable aujourd'hui, et pourtant un disque réussi et très musical, dans la pure tradition du Project Blowed.


# 044. CLOUDDEAD – cLOUDDEAD (2001)

CLOUDDEAD - cLOUDDEAD

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Paroles fantaisistes et absconses, compositions alambiquées découpées en mouvements, lorgnant autant vers l'ambient et le post-rock que vers le hip-hop : l'étrange projet cLOUDDEAD est sans doute celui qui symbolise le mieux la révolution Anticon, même si Odd Nosdam, Why? et Dose One, tous issus du label le plus emblématique du rap indé, sortaient en fait ce premier disque chez Mush.


# 043. MIKE LADD - Easy Listening 4 Armageddon (1997)

MIKE LADD - Easy Listening 4 Armageddon

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Mike Ladd, c’est l’une des voix les plus singulières de la première vague rap indé, de ce hip-hop qui commençait à explorer les chemins de traverse. L’habitué du Nuyorican Poets Café, universitaire à la ville, offrait dès son premier album, peut-être le meilleur, un spoken word expérimental et halluciné qui, à l’approche de l’an 2000, choisissait de philosopher avec ironie sur la fin du monde.


# 042. QUASIMOTO - The Unseen (2000)

QUASIMOTO - The Unseen

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On a fini par en faire trop sur Madlib. Il a été présenté trop tôt comme un génie, et ses disques ont été évalués à l'aune de ce statut, sans que l'on examine vraiment si cela était justifié. Et de fait, cela ne l'était pas. Le beatmaker a été l'un des acteurs les plus surcotés de l'underground. Reste pourtant cet Unseen, premier bénéficiaire d'une faveur critique, alors encore tout à fait légitime.


# 041. X-ECUTIONERS - X-Pressions (1997)

X-ECUTIONERS - X-Pressions

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Au début du mouvement rap indé, grand cas était fait du turntablism, cet art de bâtir de véritables compositions à partir de scratches et d'autres manipulations du vinyle, le domaine des DJs. Ce genre, peu l'ont aussi bien représenté que les quatre New-yorkais des X-Ecutioners, ex X-Men, tout spécialement avec cet album collectif, l'un des premiers dans ce style, aussi l'un de ses sommets.


# 040. BUCK 65 - Man Overboard (2001)

BUCK 65 - Man Overboard

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S'il ne fallait retenir qu'un artiste rap indé, ce serait Buck 65, qui en a représenté toutes les facettes. Et s'il ne fallait garder que son disque le plus emblématique, ce serait Man Overboard, avec ces titres qui commençaient à ressembler à de vraies chansons, avec ce rap sous lequel perçaient déjà des envies rock, avec cette charge émotionnelle, partagée par un rappeur marqué par le décès de sa mère.


# 039. COMPANY FLOW - Little Johnny from the Hospitul (1999)

COMPANY FLOW - Little Johnny from the Hospitul

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Deux ans après Funcrusher Plus, Bigg Jus, son meilleur rappeur, avait quitté le groupe à l'amiable. Réduit alors à son DJ, Mr. Len, et à son producteur, El-P, Company Flow sortait son disque instrumental, une suite de pièces abstraites tordues et jouissives, où le hip-hop était tellement maltraité, où il était si méconnaissable, que le duo n'osa le sortir qu'en vinyle en son propre pays.


# 038. HIEROGLYPHICS - Third Eye Vision (1998)

HIEROGLYPHICS - Third Eye Vision

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Del, les Souls of Mischief, Casual, et les autres membres des Hieroglyphics, avaient déjà, dès le début des années 90, proposé une autre voie que le rap gangsta à leurs collègues californiens. Débarqués de leur label, ils allaient aussi leur démontrer que l'on pouvait avancer en indépendant, en montant leur propre structure, Hiero Imperium, où ils sortiraient ce très bon album collectif.


# 037. RESTIFORM BODIES - Sun Hop Flat (2001)

RESTIFORM BODIES - Sun Hop Flat

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Les dadaïstes du rap, ses vrais excentriques, ceux qui ont poussé à son comble l'entreprise de déconstruction du hip-hop lancée par leurs amis d'Anticon, c'est eux. Et parmi leurs nombreuses sorties collectives ou solo de Telephone Jim Jesus, Bomarr Monk et Passage, le CD-R artisanal Sun Hop Flat se distingue, se montrant aussi riche en moments exquis qu'en passages abscons et délirants.


# 036. PENNY - The Clockforth Movement (2002)

PENNY - The Clockforth Movement

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Signée chez les Canadiens arty de Plague Language, mais pur produit West Coast Underground avec son phrasé versatile et ultra-rapide, Penny Dahl la Californienne conciliait le meilleur de ces deux mondes sur ce premier album irrésistible. Malheureusement pour nous, la carrière de la rappeuse restera quasiment sans suite. Ce qui ne rend que plus précieux encore ce court Clockforth Movement.


# 035. THE SHAPE SHIFTERS - Know Future (2000)

THE SHAPESHIFTERS - Know Future

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Un grand n'importe quoi. Deux heures et plus de nerd culture et de délires conspirationnistes déclamés par ce collectif à rallonge emmené par Circus, descendants abâtardis du Project Blowed, et par leurs invités. Deux CDs complets de beats qui ne ressemblent à rien, et de sons parasites. Et pourtant, le disque ultime des Shape Shifters, l'un des plus accomplis et des plus passionnants.


# 034. ATMOSPHERE - Overcast! (1997)

ATMOSPHERE - Overcast!

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En plein Midwest, un groupe qui croyait prolonger l'esprit street et battle du hip-hop, le renouvelait en fait. Le "moi" en restait le sujet principal, mais l'ego-trip se muait en introspection, ouvrant la voie à des dizaines de rappeurs indé plongés dans leurs états d'âme, et dont peu, finalement, aurait le charisme et le talent de Slug, la seule personne qui compte vraiment derrière le projet Atmosphere.


# 033. SOSO - Birthday Songs (Japanese Edition) (2002 / 2006)

SOSO - Birthday Songs - Japanese Edition

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Il est le seul à avoir réussi ça, à avoir pu sortir un rap aussi intime et à fleur de peau, à s'être mis à nu ainsi, à avoir joué à ce point du pathos, à avoir flirté de si près avec le ridicule, sans jamais y sombrer. Pour preuve Birthday Songs, le premier disque vraiment solide sorti par soso, qu'il vaut encore mieux posséder dans la classieuse version japonaise sortie quatre ans après l'originale.


# 032. INOE ONER - Governments Greatest Hits (2003)

INOE ONER - Governments Greatest Hits

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Ce n'était qu'une sortie officieuse, un CD-R qui n'a jamais connu autre chose que la confidentialité. Pourtant, c'est sur cet album que le rappeur Inoe One et qu'Adlib, le producteur, futur Thavius Beck, livreraient quelques uns de leurs meilleurs titres enregistrés autour de l'an 2000. A posséder, ne serait-ce que pour "Da Ole Me", l'un des meilleurs titres rap de tous temps. Oui, carrément.


# 031. ANTIPOP CONSORTIUM - Shopping Carts Crashing (2001)

ANTIPOP CONSORTIUM - Shopping Carts Crashing

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Un disque en édition limitée, sorti quelques mois seulement après Tragic Epilogue, la grande oeuvre du trio, sur un obscur label japonais. Voilà qui aurait dû n’être qu’un objet sans grand intérêt, réservé aux seuls fans hardcore. APC, cependant, n'a jamais été un groupe quelconque, et ce Shopping Carts Crashing d'une inventivité folle était, tout autant qu'un album secondaire, un vrai indispensable.


# 030. THIRSTIN HOWL III - Skilligan's Island (2002)

THIRSTIN HOWL III - Skilligan's Island

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Ancien gang de voleurs de fringues, les Lo-Life s'étaient convertis à un rap truculent où ils célébraient leur exploits de petits malfrats, proclamaient leur passion pour Ralph Lauren et s'affrontaient à coup de propos salaces dans un mélange inextricable d'anglais et d'espagnol. De tout cet univers délirant, cette compilation de leur membre le plus éminent est sans doute le meilleur témoin.


# 029. MCENROE - Disenfranchised (2003)

MCENROE - Disenfranchised

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En 2003, après quatre années magiques où le label Peanuts & Corn avait sorti coup sur coup plusieurs grands disques de rap underground, on pouvait penser que le surproductif mcenroe avait épuisé ses meilleurs beats. Que nenni. Il les réservait au contraire à ce Disenfranchised qui, malgré un rap moins éclatant que celui de certains camarades de jeu, allait être l'un des sommets du label.


# 028. LUCKYIAM.PSC - Justify the Mean$ (2002)

LUCKYIAM.PSC - Justify the Mean$

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Si ce disque est à extirper de la discographie pléthorique des Living Legends, ce n'est pas seulement grâce au rap bonhomme de Luckyiam.PSC. C'est du fait, aussi, surtout, de la production subtile de l'homme le plus inspiré et le plus artiste du collectif, Eligh, qui exécutait ici et à la perfection ce qu'il est exigé d'un bon beatmaker : s'effacer derrière son MC pour mieux sublimer sa prestation.


# 027. BUCK 65 - Square (2002)

BUCK 65 - Square

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Le tout premier album de Buck 65 pour une major ressemblait encore beaucoup aux précédents. A la manière d’une mixtape, plus que d'un véritable opus, le Canadien y enchaînait des idées astucieuses et quelques beats d’anthologie, et il les habillait de ses pensées, sur une suite de quatre longues plages sans titre. Son dernier disque rap avant le grand saut pop rock, et une nouvelle réussite.


# 026. JOHN SMITH - Blunderbus (Or, in Transit) (2001)

JOHN SMITH - Blunderbus (Or, in Transit)

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Cet album solo du rappeur John Smith, son premier, son meilleur, est aussi l’un des sommets du label Peanuts & Corn. Avec son mélange d'introspection et d'humour, et comme toujours les beats jazzy et haute-couture d'un Mcenroe, Blunderbus est un autre témoin de cette période bénie de 1999 à 2003, où chaque sortie de ce discret mais précieux label canadien frisait l'irréprochable.


# 025. DALEK - Abandoned Language (2007)

DALEK - Abandoned Language

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S'il ne faut retenir qu'une pièce de la discographie fournie de Dälek, Abandoned Language est celle-ci. Aussi puissant que son prédécesseur, Absence, aussi bruyant et engagé, mais moins irrespirable, il signait l'entrée définitive du groupe dans le cercle restreint des grands artistes, de ceux capables de se renouveler dans la continuité et de signer dans leur carrière plusieurs très grands disques.


# 024. SLUMPLORDZ - Present SunnMoonSekt (1999 / 2001)

SLUMPLORDZ - Present SunnMoonSekt

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Ce n'était à l'origine, en 1999, qu'une vilaine cassette, enregistrée avec un son crade et minimal. Cependant, aussi radical que le plus expérimental des projets indé, et aussi agressif que le gangsta rap le plus extrême, le premier album de SunnMoonSekt, un duo issu des Slumplordz d'Oakland, a fini par faire son chemin, par être réédité, et il est aujourd'hui un classique underground méconnu.


# 023. BUCK 65 - Vertex (1997 / 1999)

BUCK 65 - Vertex

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Pour tous ceux qui, via son maxi The Centaur sorti chez Anticon, découvraient en 1999 cet album de Buck 65 (le disque était alors déjà vieux de deux ans, mais il était le premier à franchir les frontières du Canada), il était évident, à l’écoute de ce hip-hop insolite, malin, expérimental et parsemé de scratches pesants, que l’on tenait là un artiste amené à faire date. Le disque de la révélation.


# 022. BRAD HAMERS - The Cut-Ups of a Paper Woman (2004)

BRAD HAMERS - The Cut-Ups of a Paper Woman

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Quelques années plus tôt, Anticon avait ouvert la voie au rap de Blanc intimiste et arty. Mais c'est Brad Hamers, d'abord avec Phlegm, puis avec Two Ton Sloth, ou en solo comme sur cet album, qui exploitera au mieux un rap poétique et très personnel, bâti exclusivement sur ses états d'âmes. Comme quoi, forcer sur le pathos peut parfois être fait avec justesse, talent, magnificence et réussite.


# 021. SANDPEOPLE - Honest Racket (2007)

SANDPEOPLE - Honest Racket

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Dans la série des collectifs hip-hop à rallonge, dans le Nord-Ouest, on connaît bien sûr Oldominion. Le meilleur album de la scène indé locale, cependant, pourrait bien venir d'un autre, basé à Portland, à savoir Sandpeople, grâce au travail d'orfèvre effectué par ses producteurs Sapient et Simple, et à une bande de rappeurs emmenés par un ancien vainqueur du Scribble Jam, iLLmacuLate.


# 020. MCENROE - The Convenience EP (2002)

MCENROE - The Convenience EP

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Annonciateur de Disenfranchised, l'album généralement considéré comme la grande oeuvre de Mcenroe, ce Convenience EP n'était pas mal non plus. Moins personnel que le prochain, moins crossover, mais aussi, du fait de la présence d'autres rappeurs, moins pénalisé par le rap du Canadien, souvent jugé moins bon que celui de ses compagnons, il l'égale largement, il est son parfait complément.


# 019. DJ SHADOW - Endtroducing... (1996)

DJ SHADOW - Endtroducing...

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La visibilité et la postérité de ce disque là ont dépassé de très loin le hip-hop. Nul album, cependant, n'a mieux annoncé l'émancipation du rap de son contexte social de naissance, l'ouverture sur les autres genres et la volonté de faire œuvre, trois caractéristiques fondamentales du rap indé à venir. Comme l’annonçait le titre même du disque, DJ Shadow mettait ici fin à une ère, et il en ouvrait une autre.


# 018. CANNIBAL OX - The Cold Vein (2001)

CANNIBAL OX - The Cold Vein

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Le seul album de Cannibal Ox a marqué l'apothéose du rap indé. Parce qu'il est sorti au sommet de la hype, à l'époque où le genre était le mieux exposé. Parce que pour El-P, qui l'a produit, il a été le disque de la transition entre Company Flow et Def Jux. Parce qu'il a su séduire au-delà des frontières du hip-hop. Parce que, album très attendu en 2001, il s'est montré à la hauteur des espérances.


# 017. BLACKALICIOUS - Nia (1999)

BLACKALICIOUS - Nia

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Et si, avant tout autre disque, la plus grande œuvre du collectif Quannum / Solesides avait été ce premier album de Chief Xcel et du Gift of Gab ? Car après deux excellents EP, dont le très prisé Melodica, le duo livrait avec Nia la quintessence de son rap ouvert et festif, à la fois inventif et accessible, d'un hip-hop parvenu à l'âge adulte sans que cela soit pour autant synonyme de fadeur.


# 016. AESOP ROCK - Skelethon (2012)

AESOP ROCK - Skelethon

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Rien ne devrait vieillir autant que le rap intello d'Aesop Rock, sensation underground autour de 1999 et 2000, qui passera par trois labels indés parmi les plus emblématiques, Mush Records, Def Jux, et Rhymesayers. Son meilleur disque, pourtant, il pourrait bien l'avoir sorti très tardivement, en 2012, en troquant les productions de Blockhead, voire d'El-P, pour les siennes propres.


# 015. JEDI MIND TRICKS - The Psycho-Social, Chemical, Biological, and Electro-Magnetic Manipulation of Human Consciousness (1997)

JEDI MIND TRICKS - The Psycho-Social, Chemical, Biological, and Electro-Magnetic Manipulation of Human Consciousness

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La cote des Jedi Mind Tricks était presque aussi élevée que celle de Company Flow, à la fin des années 90, à l’époque de ce premier album culte qui poussait à son paroxysme les sons hérités du Wu-Tang Clan et du RZA, qui les plongeait dans un bain d'éther, et qui demeure, en dépit des errances "rap de thug" de la suite et des postures de Vinnie Paz, un sommet de hip-hop gothique et grandiloquent.


# 014. EIBOL - Karma Kingdom (2005)

EIBOL - Karma Kingdom

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Avant ce disque, le label new-yorkais Fingerprint Records, quoique tout à fait méconnu, était déjà l'un des plus constants et des plus notables de l'underground rap. Mais avec Karma Kingdom, son principal animateur, Eibol, enfonçait le clou. Il signait un album rien de moins que jouissif, mené tambour battant, d’une diversité, d’une inventivité et d'une vitalité plus entendues depuis l'ère old school.


# 013. ADLIB - International Beats (2005)

ADLIB - International Beats

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La preuve la plus nette du talent d'Adlib ne se trouve pas chez Global Phlowtations, le collectif dont le Californien est issu. Ni au sein de Labwaste, son duo avec Subtitle. Ni encore sur ses sorties chez Mush et Big Dada sous le nom de Thavius Beck. Mais plutôt sur la première version de International Beats, une suite d'instrumentaux haletants, sortie exclusivement en CD-R et en format numérique.


# 012. DJ SHADOW - The Private Press (2002)

DJ SHADOW - The Private Press

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The Private Press sortait bien trop tard. Fait du même bois qu'Endtroducing..., il ne pouvait plus avoir le même impact. Malgré un accueil bienveillant de la critique, il fut rapidement oublié, pour que ne soit plus cité que le premier album de Josh Davies, encore et encore. Et pourtant, si ce second album chiadé comme jamais, avait été en fait sa véritable grande œuvre, son disque le plus abouti ?


# 011. GRUF - Druidry (2001)

GRUF - Druidry

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Sur une suite de productions denses et délicates concoctées par Mcenroe, Gruf the Druid, le rappeur d'origine amérindienne de l'écurie Peanuts & Corn, ex Frek Sho, déclamait sur un ton clair ses préoccupations d'ordre éthique et écologique. C'était du rap conscient, certes, et du quasi spoken word, mais d'une retenue, d'une originalité, d'une subtilité et d'une musicalité très rares en la matière.


# 010. SAGE FRANCIS - A Healthy Distrust (2005)

SAGE FRANCIS - A Healthy Distrust

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Personal Journals, le précédent album du volubile Sage Francis, avait offert les faveurs d’un public et d’une critique extérieurs au hip-hop à ce rappeur capable de flirter avec une sensibilité rock, tout en restant un MC d’une aisance redoutable. Son opus magnus, cependant, serait le suivant, un Healthy Distrust plus monolithique que son prédécesseur, mais aussi plus dense et plus intense.


# 009. OMID - Beneath The Surface (1998)

OMID - Beneath the Surface

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Beneath the Surface était présenté comme une compilation, mais il ne fallait pas s'y tromper. Cette collection de titres précieux, qui révélait une nouvelle génération de rappeurs issus de l'école Project Blowed, était avant tout l'œuvre d'un homme, Omid Walizadeh, que cet album indispensable et très musical consacrait comme l'un des tout meilleurs beatmakers de l'underground californien.


# 008. JUGGAKNOTS - Re:Release (Clear Blue Skies) (1996 / 2003)

JUGGAKNOTS - Re:Release

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New-York, milieu des années 90. Pendant que Co-Flow préparait Funcrusher Plus, les Juggaknots, le groupe frère, sortait sur le mythique label Fondle'em un Clear Blue Skies d'une finesse rarement égalée. Moins révolutionnaire que le premier Company Flow, moins influent, mais presque aussi excellent, ce disque n'avait pas perdu une ride quand il fut réédité en 2003 dans une version plus longue.


# 007. DR. OCTAGON - Dr. Octagonecologyst (1996)

DR. OCTAGON - Dr. Octagonecologyst

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Aucun album n'allait aussi bien annoncer la suite. Le MC, Kool Keith, un vétéran, l'un des rappeurs plus allumés des années 80, s’alliait ici au turntablist Q-Bert et à Dan the Automator, producteur alors totalement inconnu, dont les beats, étranges et psychédéliques, faisaient preuve d'une capacité de séduction telle que ce disque sorti chez Mo'Wax allait être remarqué bien au-delà des cercles rap habituels.


# 006. CESCHI - The One Man Band Broke up (2010)

CESCHI - The One Man Band Broke up

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A l'orée des années 2010, Ceschi Ramos semble porter à lui tout seul l'héritage du rap indé de la décennie précédente. Avec le label Fake Four, tout d'abord, bientôt le refuge principal des vétérans de cette scène. Et puis avec ce troisième album, produit par l'Allemand DJ Scientist, qui mêle l'éclectisme viscéral du premier aux incartades pop / rock psychédélique du second, et en fait un tout cohérent.


# 005. ELIGH - Enigma (2005)

ELIGH - Enigma

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Eligh était le moins conventionnel des Living Legends. Pour cette raison sans doute, ses disques solo ont mieux vieilli que ceux de ses compères. Son talent perçait dès la fin des années 90 sur As they Pass et Gas Dreams. Mais c'est dans les années 2000, avec ce suave, jazzy et délicat Enigma, à dominante instrumentale, que le producteur et rappeur confirmera pleinement son originalité.


# 004. MF DOOM - Operation Doomsday (1999)

MF DOOM - Operation Doomsday

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A la fin des années 90, le Zev Love X de K.M.D. s'était réinventé une nouvelle identité. Sous le masque de MF Doom, il avait sorti une poignée de singles fracassants sur Fondle'em, qui avaient abouti à cet Operation Doomsday, un grand classique du rap indé qui installerait définitivement le rappeur comme une valeur sûre, et comme le parrain de toute cette scène, alors en pleine explosion.


# 003. ANTI-POP CONSORTIUM - Tragic Epilogue (2000)

ANTIPOP CONSORTIUM - Tragic Epilogue

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A des degrés divers, toute l'œuvre d'Antipop Consortium est recommandable. Ensemble, maîtrisant à la perfection leur rap futuriste et électronique, les trois rappeurs new-yorkais n'ont jamais sorti de mauvais disque. C'est cependant Tragic Epilogue, le déclencheur, l'aboutissement de leurs premières années d'activité, qui mérite aujourd'hui encore d'être cité et distingué en premier lieu.


# 002. QWEL & MAKER - The Harvest (2004)

QWEL & MAKER - The Harvest

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En 2003, le producteur Maker avait fait des merveilles, en solo, au service de ses amis de Chicago ou avec le groupe Glue. L'année d'après, il récidivait avec ses beats délicats et peaufinés, apportant au rappeur phare de l'écurie Galapagos4 la qualité et la finesse de production qui lui avait toujours manquées, lui offrant avec l'irréprochable The Harvest son album le plus constant et le plus abouti.


# 001. COMPANY FLOW – Funcrusher Plus (1997)

COMPANY FLOW - Funcrusher Plus

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D'autres disques ont annoncé le rap indé. Mais le véritable point de départ, ce fut Funcrusher Plus. Avec son parti-pris "independent as fuck", son enregistrement lo-fi, ses paroles obtuses, ses sons austères et son ambition d'expurger le rap de tout élément "fun", le premier album de Co-Flow lâchait les fauves, il ouvrait grands les vannes dont allait sortir un hip-hop mutant et multiforme. Capital, séminal. Ultime.


LE CLASSEMENT DES LECTEURS

Nos lecteurs, eux-aussi, ont eu le droit de désigner leurs albums rap indé préférés, pendant les longs mois où nous avons égrené cette liste de 150 disques.

Le résultat de leurs votes figure ci-dessous. Avec cette liste, nous avons voulu nous restreindre aux mêmes critères de date, de géographie et de style que pour la sélection principale. Aussi quelques disques, qui ont pourtant recueilli de nombreux suffrages, ceux de The Nonce, Souls of Mischief, Organized Konfusion et Roots Manuva, ou encore le premier solo d'Aceyalone, n'ont-ils pas été retenus.

Le résultat final démontre, une nouvelle fois, le magistère new-yorkais sur les goûts du public français, puisqu'il faut attendre la septième place pour voir cité le premier disque sans rapport avec la Grosse Pomme. Quant au vainqueur, il est évident, il a écrasé et surpassé tous les autres, avec un écart considérable. Il s'agit, évidemment, de l'album emblématique de toute cette phase rap indé, exactement le même que celui qui a été placé en tête de notre propre liste.

COMPANY FLOW - Funcrusher Plus

  1. COMPANY FLOW - Funcrusher Plus (1997)
  2. CANNIBAL OX - The Cold Vein (2001)
  3. JUGGAKNOTS - Re:Release (1996 / 2003)
  4. DR. OCTAGON - Dr. Octagonecologyst (1996)
  5. ANTIPOP CONSORTIUM - Tragic Epilogue (2000)
  6. MF DOOM - Operation Doomsday (1999)
  7. CLOUDDEAD - s/t (2001)
  8. EDAN - Beauty and the Beat (2005)
  9. BUCK 65 - Man Overboard (2001)
  10. SONIC SUM - The Sanity Annex (1999)
  11. BUCK 65 - Square (2002)
  12. MCENROE - Disenfranchised (2003)
  13. EDAN - Primitive Plus LP (1999 / 2002)
  14. COMPANY FLOW - Little Johnny from the Hospitul (1999)
  15. OMID - Beneath The Surface (1998)
  16. BUCK 65 - Vertex (1997 / 1999)
  17. QUASIMOTO - The Unseen (2000)
  18. ACEYALONE - A Book of Human Language (1998)
  19. ANTIPOP CONSORTIUM - Shopping Carts Crashing (2001)
  20. MICRANOTS - Obelisk Movements (2000)
  21. THE GROUCH, DADDY KEV, D-STYLES - Sound Advice (2003)
  22. DELTRON 3030 - Deltron 3030 (2000)
  23. BUSDRIVER - Temporary Forever (2002)
  24. AWOL ONE & DADDY KEV - Souldoubt (2001)
  25. LAB WASTE - Zwarte Achtegrond (2005)
  26. DJ SHADOW - Endtroducing... (1996)
  27. BINARY STAR - Master of the Universe (2000)
  28. AESOP ROCK - Float (2000)
  29. JEDI MIND TRICKS - The Psycho-Social... (1997)
  30. EXISTEREO - Dirty Deeds & Dead Flowers (2003)
  31. JOHN SMITH - Blunderbus (2001)
  32. ATMOSPHERE - Overcast! (1997)
  33. 2MEX -B-Boys in Occupied Mexico (2001 / 2005)
  34. LOOTPACK - Soundpieces: Da Antidote (1999)
  35. BUSDRIVER & RADIOINACTIVE WITH DAEDELUS - The Weather (2003)
  36. J DILLA - Donuts (2006)
  37. GRUF - Druidry (2001)
  38. HIEROGLYPHICS - Third Eye Vision (1998)
  39. BRAD HAMERS - The Cut-Up Of A Paper Woman (2004)
  40. KUTMASTA KURT - Masters of Illusion (2000)
  41. MADVILLAIN - Madvillainy (2004)
  42. SAGE FRANCIS - A Healthy Distrust (2005)
  43. D-STYLES - Phantazmagorea (2002)
  44. NECRO - I Need Drugs (2000)
  45. DÄLEK - Absence (2005)
  46. VIKTOR VAUGHN - Vaudeville Villain (2003)
  47. J-ZONE - Pimps Don't Pay Taxes (2001)
  48. SIAH & YESHUA DAPOED - The Visualz (1996 / 2008)
  49. BIGG JUS - Black Mamba Serums (2002 / 2004)
  50. CESCHI - The One Man Band Broke Up (2010)