Drôle d'année que 2006. Elle est en quelque sorte symptomatique de cette seconde moitié de décennie où le rap paraît moins prépondérant, où, en trompe-l'oeil, il parait engagé sur la pente descendante. La crise du disque le rend moins triomphant, moins éclatant, l'industrie devient rétive à investir, elle espace la sortie des blockbusters. En réalité, les rappeurs importants du moment, Lil Wayne, Lil Boosie, Gucci Mane, se font une santé sur le circuit des mixtapes, mais ce n'est pas encore visible. Alors, le rap se cherche.
Vers quelle direction va-t-il se tourner ? Vers la musique de club, par exemple cet après-crunk auquel succède la snap music de Dem Franchise Boyz, ou bien encore la hyphy d'E-40, deux phénomènes importants de l'époque ? Vers la trap music de Young Jeezy, qui enchaîne après sa fabuleuse année 2005 ? Vers celle de T.I., qui n'en est plus vraiment ? Va-t-il ne plus laisser place qu'aux blockbusters de ces gens, ou à ceux de The Game, de Birdman et du Lil Wayne hors-mixtapes, l'underground de backpacker ayant lui-même perdu quelque peu de sa superbe, comme semble le symboliser la mort précoce d'un J Dilla au faîte de la vénération ?
Faut-il compter sur les vétérans Ghostface Killah ou The Roots pour maintenir le rap à flot ? Va-t-il se métamorphoser en autre chose, à la manière du projet Gnarls Barkley et de son tube "Crazy" ? Ou bien le hip-hop est-il tout simplement mort, comme le proclame le titre du dernier Nas ? Rien de tout cela, mais un peu de tout cela, comme le montreront les années à venir.
NOS 40 ALBUMS
S'il faut se faire violence et ne retenir en tout subjectivité que quarante albums rap de l'année 2006, les nôtres sont les suivants. Sans hiérarchie aucune, par ordre alphabétique.
ASTRONAUTALIS - The Mighty Ocean & Nine Dark Theaters
Pour faire suite à un You and Yer Good Ideas très prometteur mais encore lo-fi, Astronautalis confirme qu'il est la valeur montante dans le registre du folk rap intimiste. Avec l'aide du producteur Radical Face (du label Morr Music), le Floridien formé à l'école des rap battles livre avec ce disque très peaufiné ce qui pourrait bien être une œuvre de référence, dans ce sous-genre très particulier.
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Le cœur de la décennie 2000 est une période créative pour Thavius Beck. Elle est celle de Lab Waste, son duo avec Subtitle, du CD-R International Beats, sorti sous son pseudonyme du temps de Global Phlowtations, Adlib, et de ses premiers album chez Mush, dont Thru, l'un des meilleurs, rempli comme d'habitude de compositions inspirées et teinté d'électronique tarabiscotée.
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BIRDMAN & LIL WAYNE - Like Father, Like Son
Ici, Lil Wayne rend hommage à son patron, mentor et père de substitution, pendant que ce dernier nous professe ses leçons de gangstérisme. C'est pourtant bel et bien à son protégé, et non l'inverse, que Birdman doit tout sur cet album rempli de tubes, et proprement excellent. Enregistré au beau milieu de la période où Weezy est en feu, il est en vérité l'un de ses grands classiques.
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En 2006, le hip-hop indé de Blanc (et de Latino) expérimental et psychédélique à la manière d'Anticon n'est pas tout à fait mort. La preuve avec le Californien Arthur Arellanes III et le rap abstrait, tout en bizarreries et dissonances, tout en titres tronqués, malmenés et démantibulés, qu'il propose sur Bloodshoot Mama, l'un des albums les plus exemplaires offerts par cette école de rap.
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BLUE SKY BLACK DEATH - A Heap of Broken Images
C'est l'histoire d'une nouvelle naissance. L'ancien producteur de Noah23, The Orphan, renommé Kingston, produit désormais des grands noms du rap comme Guru. En duo avec Young God et sous le nom de Blue Sky Black Death, il propose ici quelques-unes de ces collaborations. Cependant, c'est sur la seconde moitié de ce double-album, l'instrumentale, qu'il s'illustre le mieux.
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BLUE SKY BLACK DEATH - The Holocaust
The Holocaust est un rappeur affilié au Wu-Tang Clan, tandis que le duo Blue Sky Black Death provient des tréfonds de l'underground hip-hop. Ces trois-là, cependant, étaient destinés à travailler ensemble. Le rap sentencieux de l'un, une suite échevelée de références culturelles pop ou savantes, convient aux instrumentaux grandiloquents et cérémonieux concoctés par les deux autres.
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JOE BUDDEN - Mood Muzik 2: Can It Get Any Worse?
Joe Budden n'a jamais été aussi pertinent que sur mixtapes. C'est par sa présence sur celles de DJ Clue? qu'il s'est fait un nom. C'est aussi avec elles qu'il connaît ses meilleurs moments, notamment cette deuxième édition de la série Mood Muzik, l'une des mixtapes qui ont changé le sens même du mot, la différence de forme et de qualité avec un album n'y étant plus perceptible.
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CASEY - Tragédie d'une trajectoire
Au terme des dix premières années de sa carrière, c'est un album abouti que délivre Casey, avec quelques bijoux comme "Chez Moi", cet hommage à sa terre d'origine martiniquaise qui défait les clichés. C'est une œuvre presque trop appliquée même, avec un style qu'elle ne cessera jamais d'affiner plus tard, sans jamais rien perdre ni de sa colère, ni de sa plume, ses deux atouts maîtres.
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CESCHI - They Hate Francisco False
They Hate Francisco False n'est plus un album de rap. C'est au contraire un disque pop rock, rempli de mélodies mélancoliques, et qui s'approche du cœur même de ce genre : les Beatles. Il demeure tout de même quelque chose du passé de son auteur, de ce phrasé rapide venu de l'école Project Blowed. Ah, et surtout, indépendamment de son genre musical, cet album est fantastique.
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Embarqué dans des problèmes de label, les frères Thornton ont tardé à apporter une suite au prisé Lord Willin' de 2002. Cette attente de quatre années a toutefois valu la peine. Construit sur un boom bap classique et austère, mais rendu étrange par la production de Pharrell, ce deuxième album est supérieur encore au précédent. Il est le parangon d'un cocaine rap parcouru d'ironie.
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Courdek est un représentant de la très méconnue scène rap de Phoenix, Arizona. Plus précisément, il est un membre du collectif Avenue of the Arts. Il en est probablement le meilleur, à en juger par cet album équilibré, à la fois électronique et organique, ouvert aux chants mais rappé de manière trépidante, personnel et introspectif sans être outrancièrement "emo".
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CURSE OV DIALECT - Wooden Tongues
Les Australiens fous et bondissants de Curse ov Dialect l'ont déjà livrée avant, cette recette. Ils ont déjà proposé ce hip-hop agrémenté de propos engagés virulents et narquois, et épicé à tous les instruments et à toutes les musiques du monde. C'est bourré de trouvailles présentées sens dessus dessous, à tel point qu'on frôle l'indigestion. Et pourtant, plus que jamais, c'est très bon.
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DEM FRANCHIZE BOYZ - On Top of Our Game
Une musique de danse peut en cacher une autre. Après le crunk, survient donc la snap music, et les Dem Franchize Boyz figurent parmi ses représentants. Comme d'habitude, le comité de défense du "vrai hip-hop" est horrifié par cette formule gangsta aux paroles creuses et destinée aux (strip) clubs. Néanmoins, avec une poignée de tubes, le quartet d'Atlanta définit la bande-son de 2006.
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DRUNKEN ARSEHOLES - Rural Pimps
Le Canada aussi, a son rappeur de la cambrousse, et pas n'importe lequel. Celui-ci est Cee!!!!!!!!, anciennement Orakull, semi-légende de l'underground local. Et DJ Moves, une autre figure culte, l'épaule à la production. Ici, ils sont les maquereaux péquenauds. Le duo, cependant, a bien davantage qu'un concept à nous offrir. Il a aussi les idées, l'attitude, le flow et le son qui vont bien.
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La Bay Area en 2006, c'est la musique énergique et dansante du mouvement hyphy, dont la parenté avec le crunk est soulignée sur cet album par la présence de Lil Jon à la production, aux côtés de Rick Rock. La Bay Area c'est aussi, comme d'habitude, encore une fois, un E-40 toujours aussi pertinent, toujours aussi débordant de vigueur juvénile, des années après ses débuts.
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Le label japonais Hue Records a fait ce qu'il fallait : opérer un tri dans la production pléthorique du beatmaker Factor, et en sortir une compilation qui ressemble pour de vrai à un bon album. C'est une seule facette du Canadien qui apparaît ici, celle qui aime la corde sensible, celle des morceaux tristes à guitare façon "Jeux Interdits". Mais c'est tant mieux, car c'est la meilleure.
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The Game, c'est la méthode Coué appliquée au rap. A force de parler de Dr. Dre, en lui dédiant le titre de son second album, en imitant ses sons et en le citant à tout bout de champ, il fait comme s'il était toujours à ses côtés. Aussi, à force de clamer bien haut qu'il est l'égal des plus grands, The Game le devient pour de bon, s'offrant une deuxième fois d'affilée un album numéro 1 aux USA.
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Ghostface Killah est le membre du Wu-Tang Clan qui n'a pas déçu dans les années 2000. A bien des égards, avec son storytelling du ghetto, sa musique de backpacker fournie par des MF Doom et des J Dilla, ainsi que ses innombrables samples de soul, il rejoue la décennie 90, il s'appuie sur ses fondamentaux. Mais ces derniers sont solides, comme le prouve le remarquable Fishscale.
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Trois ans après Seconds Away, un premier album qui, grâce aux raps d'Adeem et à la production toujours aussi délicate de Maker, a été un modèle d'équilibre et de finesse, le trio Glue récidive avec un autre disque. Les recettes et les réussites sont les mêmes, mais celui-ci se montre plus extraverti que le précédent, plus tourné vers le monde et plus riche en scratches signés DJ DQ.
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GNARLS BARKLEY - St. Elsewhere
"Crazy" a été un tube absolument incroyable, une pure merveille. Et St. Elsewhere, l'album qui a suivi, révèle quelques autres grands moments. Cependant, ce qui porte tout cela, ce n'est pas nécessairement la production ludique et le hip-hop ouvert d'esprit de Danger Mouse. Non, l'atout majeur de Gnarls Barkley avec sa voix imprégnée de soul, c'est le grand Cee-Lo Green.
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GUCCI MANE & DJ BURN ONE - Chicken Talk
En 2006, Gucci Mane nous propose sa toute première mixtape. Il lance ainsi une longue, une vraiment très longue série. Des dizaines d'autres suivront, souvent excellentes, qui populariseront la trap music amusante, accrocheuse, outrancière et absurde d'un des rappeurs les plus prolifiques et les plus influents de l'histoire. Mais celle-ci, Chicken Talk, est la mère de toutes.
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Avec cette sortie disponible en format numérique exclusivement, les frères rappeurs de Lexicon, entrevus autrefois près des Styles of Beyond, s'affranchissent de leur rap de backpacker pour donner libre cours à leurs pulsions rock. Cela aboutit à cet efficace Rapstars EP, une très bonne surprise underground avec ses tubes et son mélange des genres sexy en diable.
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LIFE REXALL - Dollar Bin Jewels
Cette compilation, à l'origine un simple tour CD, n’apporte pas entière satisfaction. Mais en piochant dans une vaste discographie, en privilégiant les titres qu'il a produits, plutôt que ceux où il rappe, Life Rexall nous embarque dans une visite guidée assez complète de la scène dont il est issue, celle des foisonnants Shapeshifters, celle du mésestimé underground rap californien.
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Le premier solo de Lil Boosie pour une major du disque est long et épuisant, ce n'est pas toujours un chef d'oeuvre de mesure et d'équilibre. Mais il est riche, il est possédé. Il témoigne une fois encore de la capacité supérieure qu'a le rappeur à concilier sa volonté de faire la fête, sa violence congénitale et sa mélancolie profonde, toutes trois alimentées par de dures expériences de vie.
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LIL BOOSIE & DJ DRAMA - Streetz Iz Mine
Les rues lui appartiennent. A Baton Rouge au moins, en 2006, c'est bel et bien le cas. Cette année-là, en plus de son premier album pour une major, Bad Azz, Lil Boosie sort une mixtape aussi mordante que le disque (ils ont plusieurs titres en commun), contribution de poids à la série des Gangsta Grillz de DJ Drama, tout autant qu'à une discographie amenée à être pléthorique.
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LIL WAYNE & DJ DRAMA - The Dedication 2
Peu de sorties ont été aussi décisives dans le rap que Dedication 2. Décisive pour son auteur, Lil Wayne, dont elle confirme la supériorité en ce milieu des années 2000, à l'aune de ses impressionnants numéros de rap, à celle aussi de commentaires politiques inédits sur "Georgia... Bush". Décisive aussi pour le format mixtape, qui profite alors des mêmes égards que les albums officiels.
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Pimpalation, c'est l'archétype de l'album d'après la prison. Au terme de la campagne "Free Pimp C", le rappeur et producteur d'UGK sort un album solo accompagné de tout ce que le rap sudiste compte de grands noms. Par les sons, par les thèmes, il revient à ses fondamentaux. Il s'auto-célébre, livrant un avant-goût de cet album de la consécration que sera Underground Kingz.
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PIMP C & DJ SMALLZ - Southern Smoke 25: The Welcome Home Party
DJ Smallz est le grand DJ à mixtapes du Sud. Et Pimp C, au moment où il sort de prison, est révéré comme un père fondateur du rap sudiste. Rien d'étonnant, donc, si The Welcome Home Party, son premier projet depuis sa libération, est le plus visible de la collection des Southern Smoke, et si cette mixtape est un échantillon marquant d'un rap sudiste alors au plus fort de son triomphe.
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Avec son premier véritable album, le co-auteur de "Jesus Walks" profite de sa nouvelle notoriété et de sa proximité avec Kanye West pour se parer des atours rutilants du rap grand public. Mais l'ancien vainqueur du Scribble Jam n'oublie pas son statut de rappeur underground, sur cet opus où s'entend son expérience de battle MC, et où se manifestent ses préoccupations sociales.
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Le parti-pris 100% organique de Do You Want More?!!!??!. L'engagement et les commentaires sociaux de Things Fall Apart. Puis l'éclectisme de Phrenology, son ouverture à d'autres genres musicaux. Game Theory condense tout cela. On retrouve les caractéristiques des meilleurs albums des Roots sur celui-ci, leur premier chez Dej Jam, et l'un des sommets de leur riche discographie.
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SOSO - Birthday Songs (Japanese Edition)
Sorti en 2002, Birthday Songs est le chef d'œuvre méconnu du Canadien soso, rappeur atypique connu seulement d'une poignée de happy few. Et en 2006, il bénéficie d'un très beau travail de réédition mené par les Japonais de Hue Records. Son atout, c'est d'ajouter quelques titres magnifiques de plus à cette musique lente, sobre et mortuaire, rap dans la forme, mais folk dans l'esprit.
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Fier, orgueilleux, rempli de singles étincelants tout autant que d'escapades R&B tirant sur la corde sensible, King porte bien son nom. Il n'est pas le meilleur album du rappeur d'Atlanta, mais le grand disque mainstream de ce fondateur de la trap music. Il marque la consécration de T.I. en qualité de roi du Sud, son intronisation comme icône rap et comme Jay-Z de cette partie-là des Etats-Unis.
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TECH N9NE - Everready: The Religion
Avec ce sixième album, Tech N9ne nous offre comme toujours un rap déraisonnablement rapide déclamé par une voix forte tantôt festive tantôt en colère, des beats puissants mâtinés d'escapades dans le rock, et quelques invités de marque. Le cocktail est tellement riche que l'auditeur finit sur les rotules, comme d'habitude, et pourtant plus satisfait et plus repu que jamais.
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C'est un album extraordinairement créatif que propose le Canadien Thesis Sahib pour sa première sortie chez Clothes Horse Records. C'est une nouvelle preuve convaincante de la convergence entre underground rap et indie rock observée au milieu des années 2000. Même si, plutôt que de laisser s'exprimer ses graines de tube, il préfère les écourter et les enchaîner à toute allure.
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En 2006, Trae sort son premier album distribué dignement, mais il est résolument fidèle à ses bases et à sa bande, le Screwed Up Click. Sur Restless, il représente Houston mieux que jamais, avec ses sons poisseux entre soul et synthétiseurs rutilants parsemés de moments screwed, avec sa posture de gangster épris de lean, de Cadillacs, de violence, et néanmoins introspectif.
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SJ the Wordburglar, c’est la frange la plus classique du hip-hop d’Halifax, celle qui n’a pas oublié que le rap, à la base, c’est juste un type qui la ramène avec ses jeux de mots sur un beat qui tape fort, éventuellement souligné par des scratches. C'est donc un rap comique basé sur les bons mots et les joutes verbales que ce boute-en-train privilégie ici, parfois au détriment des sons.
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Quoique sa carrière ait pris un temps fou pour se développer, de ses débuts à Memphis à ses albums de major en bonne et due forme deux décennies plus tard, c'est comme si Yo Gotti avait été toujours là. Le tournant décisif, cependant, c'est peut-être ce milieu des années 2000 où il bénéficie d'abord d'une distribution nationale, puis du renfort de rappeurs de gros accabit.
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YOUNG JEEZY - Thug Motivation 102: The Inspiration
Après nous avoir motivés, Young Jeezy cherche désormais à nous inspirer. La nuance est subtile, tant ce deuxième album chez Def Jam, sans en atteindre tout à fait l'excellence, ressemble au premier avec sa musique claironnante et rutilante, la grosse voix éraillée du rappeur, ses ad-libs incessants, ses histoires de drogue et de club, et ses allures de prédicateur d'un tout nouveau genre.
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YOUNG JEEZY & DJ DRAMA - Can't Ban the Snowman
On ne se débarrassera pas aussi facilement du bonhomme de neige. Pour Young Jeezy, en effet, 2006 ressemble à 2005. En préalable à son prochain album, la deuxième édition de sa série Thug Motivation, il délivre une nouvelle mixtape étincelante, où son ton triomphal de criminel s'affirme sur des morceaux rien qu'à lui, tout comme sur ceux de gloires new-yorkaises du rap.
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Après les très recommandables The Life Of Joseph W. McVey et Let The Truth Be Told, et bien qu'en prison, Z-Ro persévère avec un autre album remarquable. La musique n'est pas toujours irréprochable, elle contient quelques samples douteux, mais il y a aussi des morceaux magistraux où, de sa voix lourde et grave, le rappeur de Houston excelle encore avec son blues de survivant.
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LE CHOIX DES LECTEURS
Les lecteurs de Fake For Real eux aussi, ont été invités à lister leurs album préférés de l'année 2006. Voici donc leur verdict en dix albums, avec les frères Thornton loin devant.
- CLIPSE - Hell Hath No Fury
- PIMP C - Pimpalation
- J DILLA - Donuts
- LIL WAYNE - Dedication 2
- BOOBA - Ouest Side
- BIRDMAN & LIL WAYNE - Like Father Like Son
- GHOSTFACE KILLAH - Fishscale
- THE ROOTS - Game Theory
- GUCCI MANE - Chicken Talk
- T.I. - King
Classement arrêté le 24 juillet 2022.
TOUS LES AUTRES
Pas des chefs d'oeuvre, non, pas nécessairement. Mais tout simplement des albums rap et apparentés suffisamment notables, pour qu'on en ait voulu en dire quelques mots par ici.
2Mex a toujours manifesté une appétence pour le rock, que ce soit sur disque ou en concert. Il le montre à nouveau sur Gloria was a Kroqer. Ce petit EP ne sera jamais officiel, pour des raisons évidentes de droits. Il n'est qu’un projet récréatif et marginal. Mais il mélange adroitement les raps du Californien aux musiques des Talking Heads, Weezer, Eels, The Descendents et The Cure.
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ABZORBR - Capable of Teetering
Apparu dans le sillage d’Eyedea, le trio Abzorbr joue du rap avec de "vrais instruments" à la manière d’Oddjobs, mais dans une version plus énervée, plus rock en somme. Cet album n'est pas irréprochable, son rappeur peinant à contrôler son souffle, mais avec sa musique puissante et cathartique, il a le mérite d'offrir un nouveau visage à la tradition "live hip-hop" du Midwest.
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ACEYALONE & RJD2 - Magnificent City
Aceyalone semble courir après le temps perdu. Il cherche à renforcer une reconnaissance mille fois méritée, par exemple en s'acoquinant avec un RJD2 encore auréolé par le succès critique de son Dead Ringer. Malheureusement, l'alliance entre les beats fonctionnels du producteur et ce rappeur dont les meilleures années sont passées, n'est pas toujours des plus concluants.
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Avec ce long mix un peu laborieux, et c’était sans doute là son but, Ill Al the Anglo Saxon nous brosse un portrait assez juste de l’univers d’Avenue of the Arts. Quand il ne sollicite pas des rappeurs cousins et des amis comme Drunken Immortals ou les Visionaries, il nous fait découvrir certains des meilleurs moments du collectif de l'Arizona. Mais certains des pires, également.
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ANTIMC - Its Free but Its not Cheap
Its Free but Its not Cheap surprend peu. Ce grand patchwork sonore n'est pas toujours convaincant. C'est parfois inconséquent, ça n'est définitivement pas sérieux. Mais enfin, c'est presque toujours accrocheur et plaisant. C'est exactement ce qu'on est en droit d'attendre d'Antimc, l'éclectique producteur qui a fait de Free Kamal l'un des albums les plus réjouissants de Radioinactive.
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KENY ARKANA - Entre ciment et belle étoile
Entre ciment et belle étoile. Entre une enfance compliquée et le rêve d'un monde meilleur nourri d'idéaux altermondialistes. Voici où se situe Keny Arkana, voilà ce dont elle parle sur un premier album dont les moments les plus forts, au-delà du prêchi-prêcha militant, sont ceux où la rappeuse, plus intime, cherche à s'émanciper des traumatismes d'une jeunesse tourmentée.
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Après dix années d'activisme dans le très méconnu underground hip-hop tokyoïte, DJ Baku émerge avec ce premier album véloce, ludique et délirant. Sur ce Spinheddz, le Japonais nous propose du turntablism dans le meilleur sens du terme : créatif, composite et parcouru des sons les plus inattendus, bien sûr, mais aussi réjouissant, festif, accrocheur, et souvent même très rock'n'roll.
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Ne jamais comparer pour être heureux. Nul adage n’est plus juste, surtout s’il s’agit d’apprécier les sorties tardives du label Peanuts & Corn. A l'instar de cet album de Birdapres, elles sont moins marquantes que celles sorties cinq ans plus tôt, mais elles ne sont pas négligeables pour autant. C'est toujours du rap solide et honnête, servi par le travail appliqué du producteur mcenroe.
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BOTANICA DEL JIBARO & MOONCIRCLE PROJECT - Calderas of Mind
Pavées de bonnes intentions, les collaborations rap transatlantiques n’ont pas toujours été des réussites. Sur Calderas of Mind, pourtant, il semble que les rappeurs aux idées larges de Dresde et de Miami se soient trouvés, que les Allemands de Mooncircle Project et les Floridiens de Botanica del Jibaro, tous ouverts sur les musiques électroniques, soient sur la même longueur d'onde.
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S'il vous faut découvrir un bon disque de rap allemand, pourquoi ne pas essayer celui-ci ? Le troisième album de ce Bougaloo issu du groupe Bettie's Blues et apparu à l'occasion d'une collaboration avec les Floridiens de Botanica del Jibaro, dévoile une petite tonalité électronique et un sens du détail qui permettent à tout auditeur de passer sans peine la barrière de la langue.
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BRONZE NAZARETH - The Great Migration
Un nom tellement grotesque qu’il en est génial, des morceaux gros plein de soul, des pianos et des violons répétitifs, une nouvelle chambre à visiter, le cash qui rules toujours everything. Bon retour à la maison, bienvenue chez Bronze Nazareth, un sous-produit du Clan adoubé par RZA, un disciple venu du Michigan et, pour notre grand plaisir, quasiment plus Wu-Tang que l’original.
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Un mix qui recycle des morceaux de choix, mais qui les gâche quelque peu par la bavardise de notre Canadien préféré. Voilà comment se présente Strong Arm, un projet distribué gratuitement sur le site du rappeur et annoncé comme une suite à la série Language Arts. Assurément, cette sortie ne restera pas dans les annales. Et pourtant, elle représente tellement bien l'art de Buck 65...
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COMPILATION - Hue And Laugh And Cry
Les Japonais sont étonnants. Ils sont les rois de la réédition et de la compilation, et parfois leurs passions musicales sont inattendues. C'est le cas pour Shin Ohsaki du label Hue Records. Ce disque, Hue And Laugh And Cry, regroupe des morceaux de cette scène alternative internationale qu'on appellera emo rap, folk rap ou indie rap, selon l'humeur. Et sa sélection démontre un goût sûr.
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COMPILATION - Trampled: The Elefant Traks Remix Album
Révélés ces dernières années par Mush Records, les rappeurs australiens de Curse ov Dialect ne sortent pas de nulle part. Il existe là-bas, aux antipodes, toute une scène adepte du même hip-hop éclectique et politisé, représentée par Hermitude, TZU, Combat Wombat, et d'autres, dont cette collection de remixes sortie par les gens de The Herd apporte un échantillon engageant.
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A l'opposé de son producteur The Orphan, qui a su donner un nouveau tour à sa carrière avec Blue Sky Black Death, il ne reste plus grand chose, en 2006, du relatif succès critique connu par Noah23 à l’époque de Quicksand. Cependant, ce n'est pas une raison pour se désintéresser du rappeur halluciné de Guelph, comme le démontre ce projet affriolant conçu avec le beatmaker Chris Crunk.
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Avec toutes ses photos de culs (au sens premier du terme), la pochette assez répugnante du disque de CX Kidtronic nous donne une idée assez fidèle du contenu : pour son premier album, ce vétéran au très large spectre d'influences et de collaborations (de Ramm:Ell:Zee et Saul Williams à Agallah de Purple City) nous a livré un fouillis tout crasseux de rap électronique échevelé et tapageur.
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SCOTT DA ROS - One Kind of Dead End
Deux mots s’imposent pour qualifier ce premier album du patron du label montréalais Endemik Music : ténébreux et ambitieux. Les compositions de Scott Da Ros nous plongent corps et âme dans la noirceur la plus totale. Pas sûr pour autant qu’elles impressionnent toujours autant qu'elles le souhaiteraient, les titres les plus marquants étant pour l'essentiel ceux déjà sortis en maxi.
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Invités prestigieux, efforts promotionnels conséquents, musique furieuse. Fred et JB Hanak n'ont pas mégoté avec cet album de dDamage, le disque rap (mais malgré tout rock'n'roll, mais malgré tout techno) qu'ils avaient promis de longue date. Mais quand s'arrête l'esbroufe, quand le son se dépouille et que l'artillerie lourde se retire, les deux frères nous rappellent qu'ils ont du talent.
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Un producteur français de musique électronique invite sur un album tonitruant un florilège de rappeurs issus de l'internationale underground tels que les Californiens Inoe Oner, Sach, Subtitle et Existereo, le Floridien Bleubird, les Australiens de Curse ov Dialect et notre Donkishot national. Et dans l'ensemble, sur les morceaux rappés tout comme sur les instrumentaux, ça déménage.
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ELLAY KHULE / THE RIFLEMAN - In My Own World
Il est toujours aussi difficile d’affranchir le rap d’Ellay Khule de la scène, il est toujours aussi ardu de domestiquer ce phrasé de folie, de l’habiller des sons adéquats et de le porter sur album. Des producteurs aussi doués qu'Omid et Nobody s'y sont déjà cassé les dents. Joe Dub, pourtant, se sort plutôt bien de ce délicat challenge, sur cet album enregistré en commun avec le Rifleman.
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Il est varié, l'underground rap canadien des années 2000. En plus des backpackers et des nostalgiques de la décennie précédente, il y a de véritables représentants du vrai rap, le plus insolent et le plus tape-à-l’œil, celui des branleurs qui n'ont pas la langue dans leur poche. Emotionz, l'un des représentants les plus éminents du collectif Fresh Coast, est l'un de ceux-là.
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FACTOR - Famous Nights and Empty Days
Si le but d’une compilation, c’est de présenter de quelqu'un, c'est d’être l’échantillon représentatif de tel ou tel artiste et de montrer l'étendue de sa palette stylistique, alors Famous Nights and Empty Days est exemplaire. Ce long disque, qui exploite le vaste réseau bâti par le producteur à travers le temps, est un parfait résumé de tout ce que Factor peut faire, du meilleur au pire.
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FAT JON & STYROFOAM - The Same Channel
Cette rencontre entre Styrofoam et Fat Jon, du groupe hip-hop Five Deez, n'aboutit pas au mélange des genres attendu. C’est juste un joli disque de pop électronique de plus pour le Belge, tout comme pour le label Morr Music. Le rap est bel et bien là, franc et direct. Mais il n'est qu’un appui, un faire-valoir. Ce qui n’empêche pas The Same Channel d'avoir quelques bons moments.
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HOLLY RIGGS - Familiar Circumstance
Proche des Sol.illaquists of Sound, Holly Riggs donne dans une rap poetry à mi-chemin entre Ursula Rucker et Ladybug de Digable Planets. C'est aussi du "rap conscient", qui se prononce sur la condition féminine, la religion, la société, le racisme et le sens de la vie. Cependant, ce n'est pas pontifiant. Au contraire, c'est frais, varié et personnel. C'est anodin, certes, mais c'est honorable.
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IMMIGRATE US - Our Own Nostalgia
Ce second album des Nippons d'Immigrate Us, des proches des rappeurs indé américains Ancient Mith et Demune (tous deux ici présents), est tout comme son prédécesseur avec son mélange de morceaux en anglais, en japonais ou instrumentaux. Il est pompeux, inutilement sombre, et parfois bien fade, mais avec un petit contingent de titres rappés assez convaincants.
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THE INSECTS - Free the Hard Way
Pour leur première sortie sous ce nom, ces deux insectes venus d’Arizona que sont le producteur Foundation et le rappeur Brad B, proposent un échantillon gratuit et finalement assez représentatif de la scène rap dont ils sont issus. Cet album est classique, la créativité et la prise de risque y sont limités, il n'a pas de tube, mais ce hip-hop d'honnête facture a tout de même un goût de revenez-y.
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JERMISIDE & BRICKBEATS - The Red Giants
En 2006, s'il faut persévérer avec le rap classique et nostalgique dont le Midwest semble être le refuge, si malgré tout il faut continuer à s’intéresser à ce hip-hop coincé dans le New-York des années 90, qui tourne à la formule et qui confine au cliché, alors peut-être les quelques bons titres offert par Jermiside et Brickbeats sur leur premier album commun font-ils l’affaire.
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KILL THE VULTURES - The Careless Flame
The Careless Flame confirme que pour Alexei Casselle, alias le rappeur Crescent Moon, la reconversion est pleinement réussie, artistiquement parlant. En peaufinant la formule étrennée avec son premier album, une musique abrasive et inédite, située quelque part entre jazz, punk et hip-hop, son groupe Kill the Vultures crée un style encore inédit, une sorte de blues pour le nouveau siècle.
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En marge de la scène de Saskatoon, elle-même déjà très périphérique, le Canadien d'origine chinoise Leo Shia, alias LEO37, s’amuse de manière familiale à mélanger rap et jazz sur un ton léger et insouciant. Après Winter l'année d'avant, cela aboutit en 2006 au bien-nommé Summer, un petit disque badin, ensoleillé et sans prétention conçu pour ravir les amateurs de "live hip-hop".
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Le troisième album de M. Fusion, à l'origine un projet de remixes, est comme les précédents. Avec l'aide de quelques autres, ce producteur proche des Shapeshifters continue à délivrer aux rappeurs de son entourage (son compère Die, mais aussi Akuma, Subtitle, Awol One, Existereo, Radioinactive...) toute une panoplie colorée de sons sans prétention, mais indéniablement réjouissants.
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"Sooooo 2000", pour reprendre la formule bien sentie de quelqu’un. Oui, Mr. Lif, c’est "sooooo 2000". Mais à partir du moment où plus rien n’est attendu d’un disque Def Jux, un label bloqué au hip-hop underground de la fin des années 90, si l'on oublie un temps ses poncifs politiques, le deuxième album du nasillard à lunettes ne nous apporte plus que des bonnes surprises, non ?
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LILEA NARRATIVE - Nouvelle Chair
Liléa Narrative est un producteur basé à Caen, qui s'adonne au hip-hop instrumental tel qu'il est pratiqué du côté de chez Ninja Tune, et d'artistes de rap indé et expérimental comme le New-Yorkais Tes, invité ici, découvert sans doute par l'intermédiaire de cette filière anglaise. Ces influences, le Caennais les digère bien, comme le démontre cet album rempli de titres accrocheurs.
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LODECK - Derived from Empty Bottles
LoDeck, l'ours biélorusse mal léché, ce proche de la Atoms Family, de Sonic Sum et de Blockhead qui a autrefois émoustillé la petite communauté rap underground avec le projet Bash It, se rappelle à notre souvenir avec ce projet en forme de mixtape. Déclamé par un loser magnifique en état d'ébriété, ce dernier n'est pas l'oeuvre majeure de l'intéressé, mais il a ses moments.
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REMY MA - There's Something About Remy: Based On A True Story
Remy Ma, c'est la plus irascible des rappeuses, la plus agressive, la plus sauvage. Son premier album le démontre, qui mélange des séances d'égo-trip remplies d'un vocabulaire fleuri à de gros titres destinés à bastonner dans le club. La New-Yorkaise est si ingérable, que sa violence l'enverra bientôt en prison, et que cet album demeurera pour longtemps son seul et unique.
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Ce n'est pas une mixtape, ce n'est pas un album, c'est quelque chose entre les deux. Ainsi Mcenroe a-t-il présenté ce projet. Le Canadien n’a pas voulu placer la barre trop haut pour cette sortie. Il ne nous a pas permis de la comparer à l’impeccable Disenfranchised, sorti trois ans plus tôt. Et pourtant, Mastermind est une autre sortie fort sympathique du mésestimé label Peanuts & Corn.
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METROPOLIS NOW - Metropolis Now
Metropolis Now, c'est l’alliance de Kay the Aquanaut, Def 3 et Forgetul Jones, trois artistes Side Road Records dont le maître des lieux, évidemment, a assuré la production. Côté sons, c'est donc du pur Factor, c'est une nouvelle fois du hip-hop classique délivré au mètre avec ses boucles paresseuses, mais avec parfois, quelques fulgurances, quelques éclairs de génie et d'inspiration.
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Dans l’abondante discographie de Factor, se côtoient l’excellent et l’infâme. Mais sur ce premier album de NoBS Allowed, un voisin de Saskataoon dont le patron de Side Road Records signe les beats, rien de cela. Aucun trait de génie, aucun passage rédhibitoire : des nombreux disques qu’il a produits, ce No Phukkin Clu de facture classique et sans surprise est l'un des plus homogènes.
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Les groupes Cavemen Speak et Shadow Animals, c'est un modèle d’activisme et de productivité, mais ce n'est pas toujours des disques inoubliables. Il se pourrait bien, pourtant, que le folk-rap de chambre proposé sur ce modeste Lemon Tea, sorti discrètement par Nomad et par les Japonais de Hue Records, soit l’une des meilleures choses que ces Belges iconoclastes aient enregistrée.
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Ni honteux, ni extraordinaire, pas totalement banal, mais desservi par une production qui manque parfois d'imagination, le premier album du Californien Penuckle se perd en toute logique dans la masse des sorties du très vaste underground hip-hop. Il y a tout de même un tube au moins sur The Sun Beckons..., une petite merveille reggae rap intitulée "Study Music (Get Ready)".
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DUDLEY PERKINS - Expressions (2012 A.U.)
Depuis deux albums, Declaime a repris son vrai nom et il est devenu un chanteur soul / funk. Sur Expressions, il déploie toute la panoplie : chansons d’amour douces, odes au Tout-Puissant, invitations à taper des mains. Mais avec ces sons signés Madlib et qui tiennent plus de la formule que du génie, Expressions n'est guère plus qu’un sympathique disque d’adult rap de plus.
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QWEL & MEATY OGRE - Freezer Burner
Deux ans après The Harvest, la grande oeuvre de Qwel, Freezer Burner est le second volet d’une série d’albums dédiés aux quatre saisons. La comparaison avec son prédécesseur dessert cet album, ses moments rap chrétien ont de quoi laisser circonspect. Mais au bout du compte, ce disque mâtiné de sons rock est un bon cru pour le rappeur de Chicago et le producteur Meaty Ogre.
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RADIOINACTIVE - Soundtrack to a Book
Limité à dix plages, dont sept titres effectifs, cette petite sortie se présente comme un petit frère de Free Kamal, l'éclectique et le réjouissant album que le Californien a sorti en 2004. Il est moins satisfaisant, mais il contient tout de même deux autres tubes, "Radiator" et ce très accrocheur "Refrigerator". C'est une sortie mineure de Radioinactive, mais c'est du Radioinactive tout de même.
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RECYCLONE & SOSO - Stagnation and Woe
Recyclone, référence de la très active scène hip-hop d'Halifax à la fin des années 90, a su domestiquer son rap halluciné pour s'accorder aux beats sobres et ténus de soso. Quant à ce dernier, il lui a apporté les sonorités abrasives de circonstance. Stagnation and Woe, leur projet commun, a ses hauts et ses bas. Mais avec lui, le rappeur et le fan se sont très bien compris.
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Port of Miami, le premier Rick Ross, un blockbuster déjà, est tout juste passable. C'est surtout l'efficacité du single "Hustlin'", présent ici en deux versions, qui en fait un événement. Ce disque historique n'en est pas moins l'avant-goût de ce que Rick Ross livrera ensuite avec plus d'éclat et de maîtrise : un rap de baron de la drogue fantasmé, grotesque, exagéré, mais magnifique.
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Comme d’autres dans le hip-hop, le Galapagos4 du milieu des années 2000 s'est converti aux chants et aux mélodies. Il y a de bonnes choses parmi les ballades de Tuff Love, certes. Mais à peu de choses près, ce Royce nouvelle mouture se montre terne et falot. Il est aussi conventionnellement indie rock que la plupart des artistes du label de Chicago sont résolument classic rap.
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SEVEN STAR - Alternate Invention
Alternate Invention est le second opus de Seven Star, de la galaxie Counterflow / Botanica del Jibaro. Tout en rap introspectif, "conscient" et délicat, amené sur un groove lent et douillet, il ne présente aucune aspérité. Et c’est là son défaut tout autant que son point fort. Subtil, tout en retenue, cette sortie peut paraître successivement, en fonction de l’humeur du moment, aussi fade que plaisante.
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Réinventer Luther Campbell, donner à son 2 Live Crew un successeur, vingt ans après les débuts du booty rap de Miami. Voilà à quoi s'emploient le producteur XXXchange et le MC Naeem Juwan, avec le duo spank Rock. Ils actualisent, parfois avec bonheur, une musique dansante et festive, consacrée toute entière à ne traiter que d'un seul et unique thème : du cul, du cul, du cul.
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STEREO TYPED - Stereophonic Travelers
Des trois premiers albums sortis par Avenue of the Arts, Stereophonics Travelers n'est pas le plus réussi. Long, monolithique et sans tube, il récite trop respectueusement le bréviaire d'un certain hip-hop underground. Mais cela ne signifie pas qu’il soit quantité négligeable. Il est en fait aussi honnête que les autres albums sortis à ce jour par le collectif basé autour de Phoenix, Arizona.
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Le rap psychédélique de Subtle, c’est trop lourd, trop chargé, trop indigeste. Cela fait vivement regretter le temps de Themselves, quand Dose One et Jel, réduits à un duo, savaient être concis et mieux canaliser leur créativité débordante, quand ce n'était pas encore cette mélasse. Malgré tout, il y a sur cet album de 2006 quelque chose de supérieur aux sorties précédentes.
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Parce qu’il est trop long, parce que les deux rappeurs qui s’y activent sont lassants, parce que leurs phrasés sont invariables et sans charme, cet album des Canadiens de Tapwater devrait en décourager certains. Cependant, ils pourraient passer à côté de l’essentiel : les beats, les boucles, qui prolongent quelques instants les saveurs du hip-hop new-yorkais du milieu des années 90.
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Quatrième long format pour les truculents rappeurs de London, Ontario. Les Canadiens ont désormais intégré le label Backburner, mais leur formule demeure quasiment inchangée. C'est toujours cet esprit old school endiablé, ce hip-hop ludique riche en refrains, ces scratches dynamiques et ces samples organiques. C'est toujours pareil. Et franchement, qui peut s'en plaindre ?
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Rappeur et producteur d'Orlando, compagnons de label de la rappeuse Holly Riggs, X:144 et DJ SPS nous offrent un rap à l'exact opposé du sien. Le leur, tout au contraire de sa poésie candide, est fougueux, il est électrique. Avec son phrasé implacable, avec ses décharges de guitares et de synthés, il est tellement "qui-n’en-veut" que, parfois, l'irritation le dispute à l'efficacité.
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YOUNGBLOOD BRASS BAND - Is that a Riot?
Du hip-hop joué par une fanfare. Voici la formule étrange que défend le Youngblood Brass Band depuis ses origines dans les années 90 : un mélange inédit de cuivres rutilants, de percussions soutenues et de raps hargneux. Comme le montre cet album, l'un de leurs plus visibles, le résultat est inégal, mais aussi détonant, inattendu et pas si saugrenu qu’on aurait pu le craindre.
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ZION I & THE GROUCH - Heroes in the City of Dope
MC Zion et le producteur Amp Live, alias le duo Zion I, et The Grouch des Living Legends, soient trois figures de l'underground hip-hop californien, liguent leurs forces le temps de cet album. Et l'alliance fonctionne, grâce notamment à la production, sur ce projet où le "rap conscient" attendu accorde quelques concessions au son hyphy qui règne alors atour de leur Bay Area locale.
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ZUCCHINI DRIVE - Being Kurtwood
Sur ce premier album, les Belges et le Suédois de Zucchini Drive, avec leurs copains, proposent une jolie musique super bien fichue qui laisse difficilement prise à la critique. Pourtant, il y a quelque chose de trop propre et de trop appliqué sur ce Being Kurtwood. Quelque chose de pas si naturel, dans cette adaptation européenne d'Anticon, dont les raps paraissent souvent superflus.
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