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DRUNKEN ARSEHOLES - Rural Pimps

Albums rap

DRUNKEN ARSEHOLES - Rural Pimps

Les Drunken Arseholes maîtrisent leur concept. De la cambrousse, Cee!!!!!!!! a retenu cet incroyable accent paysan. Au pimp, il a emprunté l’attitude, l’aplomb et l’irrévérence. Celui qui se faisait appeler autrefois Orakull a beau rapper comme s’il sortait de sa cahute au beau milieu des prairies canadiennes, il n’oublie pas d’impressionner avec son flow. Et pour ne rien gâcher, il est accompagné aux beats par DJ Moves, collaborateur de Birdapres, de Tachichi et d’autres, et, pour utiliser l’expression la plus grillée de la presse musicale, secret le mieux gardé de la production hip-hop canadienne. Contrairement au Picard noir dénommé Kamini qui cartonne ces jours-ci en France, les Trous du Cul Ivrognes n’ont pas que l'idée, celle d'emmener le hip-hop dans les champs. Ils ont aussi le phrasé, la musique et la créativité qui font de ce nouvel album, après What'Reya Gay, l’un des objets rap canadiens à retenir de l’an passé.

DRUNKEN ARSEHOLES - Rural Pimps

La première moitié de Rural Pimps tue. Après, ça s’essouffle un peu, mais les onze premiers titres de cet album (plus "Make it 88") sont globalement irréprochables. Tant dans les paroles que dans les sons, Cee!!!!!!!! et Moves creusent cette histoire de maquereaux de la campagne ("Rural Pimps Themes", le beat de "F.T.C."), ils la détaillent dans le titre final, mais ils ne s’y cantonnent pas. Accompagnés ou non d’autres légendes méconnues de la scène rap canadienne (Kaboom et ce bon vieux Kunga219, entre autres), ils peuvent aussi s’en prendre à la police ("Kill the Police", "When Cops Die"), se lancer dans un délire géopolitique à la Curse ov Dialect déclamé à cent à l’heure sur une instru tubesque ("Global Shindig"), rappeler quelques vérités sur cette immense esbroufe qu’est la religion ("Jesus Christ never Existed"), donner dans le porno ("Xplodin Vaginas") ou, sur une musique impeccablement paresseuse, rendre hommage aux deux plus grandes passions mâles : les femmes et la bière ("Women & Beer"). Les Drunken Arseholes peuvent absolument tout tenter, c’est (presque) toujours aussi bien.

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