Dans la lignée de groupes comme Oddjobs, Abzorbr passe le rap du Midwest à la moulinette des vrais instruments, basse et batterie en premier lieu. Cependant, ils n'en ont pas les passages contemplatifs. Ils sont moins jazzy, plus hargneux, plus cathartique, avec une énergie rock / rap qui lorgnerait plutôt du côté de Rage Against The Machine, le côté adolescent attardé en moins. Basé dans le Minnesota, composé de Chris Keller (alias Kristoff Krane) aux raps et des frères Casey et Graham O’Brien aux instruments et à la production, le trio est apparu il y a peu dans le sillage d’Eyedea, avec lequel ils ont monté le projet Face Candy. Et ce Capable of Teetering sorti en 300 exemplaires seulement est un premier album relativement prometteur.

ABZORBR - Capable of Teetering

Le disque n’a ni l’originalité, ni la force, révélées il y a peu par leurs voisins de Kill the Vultures. La succession de passages calmes et explosifs qui marque chaque titre s’avère répétitive. Avec ces percussions omniprésentes et sans retenue, elle en rend difficile l’écoute d’une seule traite. Et même si ses raps sont changeants et multiformes, le MC a parfois du mal à contrôler son souffle, ce qui est à peu près aussi rédhibitoire en matière de rap que pour le chant lyrique.

Mais à plusieurs reprises, le trio se montre aussi puissant qu’il cherche à l’être, par exemple sur "Sleepy Dreamer", un très bon titre introductif servi par une furie de percussions et de claviers. C'est encore le cas sur le pesant "Thorn Picks Rose" ou sur le crescendo final de "Something’s Missing". Même s'il ne réussit pas totalement cet album, Abzorbr gagne sa place dans la liste des groupes rap notables du Midwest et donne une furieuse envie de les découvrir sur scène.

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