Pour célébrer la sortie le 18 mai 2017, de son anthologie consacrée aux mixtapes, Fake For Real vous révèle sa sélection. Cette dernière est consacrée exclusivement à l'espace nord-américain et à la période de 2000 à 2015, quand la mixtape est passé de joujou à DJ à objet pour rappeurs, quand ce format est devenu un album alternatif plutôt qu'un véritable mix. Cette liste vous présente 100 oeuvres à retenir (pas toujours les mêmes que celles traitées dans le livre), retenues sur un critère de qualité. Par ailleurs, dans l'espace réservé au bas de cet article, vous pourrez nous faire part AUSSI de vos propres favoris, qui seront révélés plus tard.
Plus grand chose, après 2010, ne sépare une mixtape d'un album. Pour opérer une distinction, aussi artificielle soit-elle, nous nous sommes donc fondés sur ce que déclarent leurs auteurs. Ainsi, quelques sorties distribuées à la manière des mixtapes (le XXX de Danny Brown, par exemple, est un bon cas d'école), mais annoncées officiellement comme étant des albums en bonne et due forme, ont été exclues de cette sélection. Pour la même raison, nous ne nous aventurons pas au-delà de 2015, dans cette ère du streaming où les formats se confondent.
Dans un premier temps, cette sélection se focalisera sur les années 2007 à 2015.
# 100. LIL WAYNE - Sorry 4 The Wait (2011)
Pour s'excuser de la sortie tardive du quatrième épisode de la série Tha Carter, Lil Wayne faisait patienter ses fans avec une nouvelle mixtape. A cette époque, en 2011, ses meilleures années étaient derrière lui. Peu à peu le rappeur de La Nouvelle Orléans perdait de sa superbe. Sorry 4 The Wait, cependant, une sortie dans la lignée de No Ceilings, serait sa dernière mixtape remarquable.
# 099. SOSAMANN - Trap'd Out 2 (2015)
Les membres de la Sauce Factory ont, au milieu des années 2010, incarné la relève de la longue tradition rap de Houston. Si quelques caractéristiques de la ville texane étaient bel et bien présentes chez eux, comme leur passion pour la codéine, c'est pourtant et plutôt la trap music d'Atlanta qu'ils évoquaient, comme Sosamann sur cette mixtape, l'une des meilleures du collectif.
# 098. KING LOUIE - Tony (2014)
La drill music n'a jamais vraiment donné de grands albums. C'est, substantiellement, un genre à mixtapes. Et King Louie, le pionnier de cette musique associée aux quartiers les plus dangereux de Chicago, a excellé dans cette discipline, comme il le prouvait encore avec ce projet, son plus noir et son plus poisseux, articulé autour d'un "Live & Die in Chicago" d'anthologie.
# 097. RICH BOY - Bigger Than the Mayor (2008)
Ce qui était notable avec Bigger Than the Mayor, à une époque où la limite entre album et mixtape était encore établie, c'est qu'il comptait peu de déchets. Il n'était qu'un en-cas, censé nous faire patienter avant la sortie du second opus du rappeur de l'Alabama, Break the Pot. Et pourtant, avec le recul, ce projet délivré avec le renfort des hommes du moment pourrait bien être son meilleur.
# 096. FUTURE & DJ ESCO - 56 Nights (2015)
Au terme de sa chevauchée fantastique de 2014-2015, pendant laquelle il s'est remis en selle avec une trilogie de mixtapes, Future proposait 56 Nights. Conçue avec un DJ Esco sorti tout juste des geôles de Dubaï, et produite de façon minimaliste par Southside, elle était peut-être la plus sombre de toutes, et annonçait la réussite que serait le prochain album du rappeur d'Atlanta, DS2.
# 095. BLUE SKY BLACK DEATH & NACHO PICASSO - Exalted (2012)
Drôle d'alliance que celle qui, à Seattle, a uni Nacho Picasso, un rappeur au flow lancinant de défoncé, au duo Blue Sky Black Death, des producteurs issus de la scène rap indé à qui il est arrivé de collaborer avec des poids lourds. Celle-ci, pourtant, a fonctionné. Sur une série de mixtapes, la musique ampoulée des uns a convenu à merveille au phrasé lent, nasillard et narquois de l'autre.
# 094. THEOPHILUS LONDON - This Charming Mixtape (2009)
Theophilius London, c'est l'exemple même de ce rap pour défilé de modes né du succès de Kanye West. Ca en est l'aboutissement, avec cette mixtape où il réinterprète tous les genres imaginables (l'electro pop de Kraftwerk, le gospel, Whitney Houston, Bill Withers, la musique africaine d'Amadou et Mariam, etc.), et où il regroupe le tout sous une pochette inspirée par Elvis Costello.
# 093. MAX B - Public Domain 6: Walking the Plank (2009)
Des mixtapes, Max B a en proposé tant et tant qu'il est ardu d'en déterminer la meilleure. La sixième édition de Public Domain, toutefois, a une saveur particulière. Sortie juste après le jugement qui l'enverrait pour longtemps en prison, sa pièce centrale, "I Never Wanna Go Back", était une superbe complainte où le rappeur partageait son angoisse d'une nouvelle incarcération.
# 092. JUICY J & LEX LUGER - Rubba Band Business 2 (2011)
C'est en marge, que Juicy J s'est d'abord fait connaître, avec Three 6 Mafia, avant de triompher dans les années 2000. Et quand il s'est agi de continuer en solo, c'est aussi en marge, plus ou moins, qu'il a donné le meilleur de lui-même. Ses mixtapes, en effet, ont souvent été supérieures à ses albums, notamment sa série des Rubba Band, sortis avec le producteur du moment, Lex Luger.
# 091. LIL B - 6 Kiss (2009)
Avec I'm Thraxx, 6 Kiss fut la première grande mixtape de Lil B, le BasedGod, cet ancien rappeur du groupe californien hyphy The Pack qui se réinventait en incroyable messie rap, s'imaginait en gourou du développement personnel, mélangeait avec folie raps extrêmes et sons bizarres, et qui inventait le cloud rap au passage. Les années 2010, quelque part, sont nées avec cet OVNI.
Mixtape indisponible
# 090. ALLEY BOY - Purgatory (2011)
Au Sud, on a la métaphore biblique facile. Et avec Purgatory: The Story of Judas, une mixtape sortie au cours de sa période la plus faste, avec l'appui de DJ Drama, Alley Boy l'a maniée à son tour. Celui qui tirait son nom des couloirs de sa prison jouait ici son propre rôle, celui du pécheur impénitent des rues d'Atlanta, pétri de violences et de frustrations, sur une trap music viscérale.
# 089. FUTURE - Monster (2014)
Les meilleurs moments de la carrière de Future ont toujours été précédés d'une nuée de mixtapes d'anthologie. Ce fut le cas en 2014 et 2015. Entre le décevant album Honest et le bien mieux reçu DS2, le rappeur d'Atlanta allait se lancer dans une chevauchée fantastique, avec une nouvelle série de projets gratuits remarquables, dont ce premier volet que fut le sombre Monster.
# 088. YOUNG JEEZY - The Real Is Back 2 (2011)
C'est par une mixtape, Trap or Die, que Young Jeezy s'est fait connaître. Et d'autres projets essentiels de sa discographie en seront aussi, jusque dans cette période de l'après-2010 où, toujours épaulé par DJ Drama, il restait habité par la même faim, par la même fièvre, et où il avait trouvé pour le seconder un protégé de poids, Freddie Gibbs, présent ici sur pas moins de quatre titres.
# 087. MAX B - Public Domain 2: Rise of the Silver Surfer (2007)
En 2007, Max B venait de lancer une longue collection de mixtapes qui ne s'arrêterait plus qu'avec sa très longue incarcération. C'est grâce à quelques sorties comme celle-ci, Rise of the Silver Surfer, la seconde édition des Public Domain, alors qu'il n'était encore connu qu'en tant que membre du ByrdGang de Jim Jones, que le New-yorkais allait donc construire sa légende.
# 086. RICH GANG - The Tour, Part 1 (2014)
Le rapace Birdman avait repéré ses nouvelles proies. Et celles-ci, comme toujours, étaient les bonnes. Derrière le projet Rich Gang se cachaient deux rappeurs en forme d'Atlanta, Rich Homie Quan, et surtout un Young Thug dans ses meilleures années, en voie de transition entre son rap déjanté des débuts, et la formule plus calme, sobre et accessible qui serait celle de Barter 6.
# 085. KODAK BLACK - Heart of the Projects (2014)
A 18 ans à peine, Kodak Black s'affichait en disciple floridien de Lil Boosie. Sa voix était proche, et il donnait lui aussi dans un rap de délinquant triste imprégné de considérations sociales. Il allait exceller dans ce registre, dès cette deuxième mixtape, qui montrait que l'enfant des projects de Pompano Beach avait déjà tout d'un grand, qu'il serait un rappeur majeur des années 2010.
# 084. MIKE WILL MADE IT - #MikeWiLLBeenTrill (2013)
Mike Will, en 2013, c'était le producteur du moment. Peu après ses débuts dans l'ombre de Gucci Mane, c'est avec Miley Cyrus qu'il paradait, produisant son album Bangerz et s'offrant ainsi une notoriété (très) grand public. Et même quand il nous offrait des morceaux moins connus que ses tubes, il convainquait, comme avec la compilation de collaborations de cette mixtape.
# 083. GUCCI MANE - Trap Back (2012)
Trap Back, s'intitulait cette mixtape sortie entre deux incarcérations, comme pour signifier, pour Gucci Mane, un retour aux fondamentaux de sa trap music excessive. Et c'était réussi. A l'heure où l'homme d'Atlanta montrait des signes d’essoufflement, alors qu'on s'avançait dans une décennie qu'il aura davantage influencée que vraiment marquée, il nous offrait sa dernière grande mixtape.
# 082. ICE BURGANDY - Progress Involves Risk Unfortunately (2012)
Tout le 1017 Brick Squad ne venait pas d'Atlanta. Au sein de la bande, figurait aussi un résident d'Inglewood découvert par Waka Flocka. Son troisième projet, Progress Involves Risk Unfortunately, serait l'une des mixtapes d'anthologie sorties par le collectif, grâce au travail du producteur Purps, et au rap décontracté du Californien, plus maîtrisé et habile que celui de ses confrères.
# 081. THE UNDERACHIEVERS - Indigoism (2013)
The Underachievers prouvaient qu'il y avait encore du bon hip-hop new-yorkais dans les années 2010. Associés au mouvement Beast Coast, leur son était ancré dans le classicisme rap de la décennie 90, mais plus psychédélique, il était aussi plus moderne. Des envies d'expérimentations titillaient aussi Issa Dash et Ak, mais sans que leur musique ne se perde, ni qu'elle ne cesse d'être accrocheuse.
# 080. NICKI MINAJ - Beam Me up Scotty (2009)
Avant que n'apparaisse Nicki la superstar, il y eut la Nicki des mixtapes, la protégée de Lil Wayne qui, sur une série de trois projets, démontra qu'elle était avant tout une rappeuse. Beam Me up Scotty est la plus importante. Elle fut sa rampe de lancement, son marchepied vers une fructueuse carrière commerciale, celle où, déjà, s'entendaient ses envies d'élargir sensiblement son registre.
# 079. KID CUDI - A Kid Named Cudi (2008)
Vers la fin des années 2000, Kanye West trouvait un petit frère. Comme lui, et peut-être même avant lui, Kid Cudi était éclectique, il s'ouvrait aux autres musiques, et il troquait l'égo-trip pour des confessions poignantes. Ce n'était plus tout à fait du hip-hop, c'était de la variété internationale, celle qu'avec d'autres, Drake en tête, une bonne part du rap deviendrait la décennie suivante.
# 078. 2 CHAINZ - T.R.U. REALigion (2011)
C'est sur le tard, au début de la décennie 2010, que l'ancien Tity Boi est devenu une star. Et cette nouvelle naissance, le rappeur d'Atlanta désormais connu sous le nom de 2 Chainz la doit pour une bonne part au circuit des mixtapes. Il y a souvent été plus convaincant que sur album. Il y a livré le meilleur de sa trap music loufoque, comme avec T.R.U. REALigion, sa plus emblématique.
# 077. KEVIN GATES - By Any Means (2014)
Un an après les remarquables The Luca Brasi Story et Stranger than Fiction, Kevin Gates enfonçait le clou. Son style de rap, entre rudesse et sentiments, entre violence et vulnérabilité, donnait lieu à d'autres titres d'anthologie sur une nouvelle mixtape. Réussie, accessible, By Any Means confirmait que le rappeur de Baton Rouge serait l'un des plus grands de la décennie 2010.
# 076. VINCE STAPLES - Shyne Coldchain Vol 2 (2014)
Alors qu'il venait de rejoindre Def Jam, l'ancien affilié à Odd Future Vince Staples virait au rap "conscient". C'est ce que montrait cette mixtape en forme de EP, enregistrée avec l'aide du vétéran No I.D. Ici, le rappeur nous parlait de racisme et de son père criminel, et il nous donnait un excellent avant-goût de son album à venir, un Summertime '06 qui aura sans doute été son œuvre majeure.
# 075. SHY GLIZZY - Fxck Rap (2012)
Fxck Rap est l'un des projets qui a révélé Shy Glizzy, le rappeur le plus singulier, le plus régulier et le plus attachant de Washington D.C. Pour plusieurs années, il allait nous abreuver de grandes mixtapes où, à l'image de celle-ci. Passant de l'auto-apitoiement à la forfanterie, il saurait jouer à merveille du contraste entre sa voix bizarre, son gabarit chétif, et son attitude crâne de petite frappe.
# 074. 100s - IVRY (2014)
100s (appelé plus tard Kossisko) est un drôle d'artiste, qui n'a cessé de se réinventer. Avec cette mixtape sortie sur Fool's Gold, le label d'A-Trak, le Californien se présentait une nouvelle fois comme un pimp. Mais au lieu la musique austère de son premier projet, Ice Cold Perm, IVRY était rempli de sons funky, clinquants, chatoyants, collant encore mieux à son personnage de maquereau magnifique.
# 073. ALLEY BOY - War Cry (2013)
Alley Boy prétend qu'il conçoit ses mixtapes comme ses albums. Difficile à croire : elles n'ont pas la diversité qui est l'apanage des sorties commerciales. Au contraire, War Cry n'est que ce qu'il annonce, un cri de guerre, émanant d'une jungle urbaine, où la tricherie et l'hypocrisie règnent, où tout est mal et noir. Mais c'est justement là qu'est sa force, dans ces assauts unilatéraux.
# 072. GUNPLAY - Bogota Rich: The Prequel (2012)
En ces années-là, Gunplay avait le feu sacré, il était possédé. Dans la foulée de Inglorious Bastard et de Off Safety, ses grandes mixtapes de 2011, le Floridien rempilait avec Bogota Rich. Ce n'était censé être qu'un avant-goût de l'album prévu chez Def Jam. Mais bien plus qu'en 2015, quand Gunplay le sortirait enfin, c'était le bon moment pour apprécier à pleine mesure son rap barbare.
# 071. MEYHEM LAUREN - Respect the Fly Shit (2012)
Mixtape très réussie de Meyhem Lauren, Respect the Fly Shit est aussi un excellent aperçu de l'état du rap new-yorkais au début des années 2010, rassemblant plusieurs de ses éminents représentants, alors tous présents au festival SxSW d'Austin, Action Bronson, AG Da Coroner, Heems, Smoke DZA, Roc Marciano, Sean Price, Thirstin Howl III, et Harry Fraud, le producteur du moment.
# 070. FUTURE - True Story (2011)
True Story, c'est l'une des grandes mixtapes par lesquelles s'est fait connaître l'un des rappeurs les plus importants et décisifs des années 2010. Elle contenait aussi, dans leurs versions les plus originales et les plus pures, quelques-uns des morceaux les plus époustouflants de Future, par exemple "Magic" et "Tony Montana", auxquels son très réussi premier album, Pluto, devra beaucoup.
# 069. GUCCI MANE - The BurrPrint: The Movie 3D (2009)
L'innovation, c'est surfait. Ce qui importe aux gens, c'est de goûter encore et encore au même plaisir, avec ce minimum de variations qui entretient l'intérêt. C'est ce qu'avait compris Gucci Mane en 2009, l'une de ses grandes années, en ajoutant toujours plus de mixtapes à sa discographie, dont celle-ci, où il excellait encore avec ses rengaines trap et son matérialisme au comble de l'absurde.
# 068. LIL BOOSIE - Da Beginning (2008)
Da Beginning était bien mal nommée. Cette mixtape, en effet, ne marquait en rien les débuts de Lil Boosie. En 2008, il était déjà une star à Baton Rouge. Avec ses sons produits par BJ, producteur maison de Trill Entertainment, avec sa musique poisseuse et son discours plein de désillusion qui lorgnait vers le blues, elle n'en marquait pas moins une nouvelle étape dans l'épopée du rappeur.
Mixtape indisponible
# 067. GUNPLAY - Inglorious Bastard (2011)
Appuyée par toute l'artillerie qu'affectionnait le Floridien (mine patibulaire, références guerrières et imagerie nazie), Inglorious Bastard fut une mixtape manifeste. En 2011, ce proche de Rick Ross usait de sa grosse voix enflammée, et son rap de brute dévastait tout sur son passage. Ce blitzkrieg ne sera pas suivi du triomphe promis. Mais cette année-là, le rap appartenait à Gunplay.
# 066. GUCCI MANE - Mr. Zone 6 (2010)
Après une année 2009 qui, du fait de la qualité et de la quantité de sa production, aura été la sienne (et malgré un nouveau passage en prison), Gucci Mane remettait le couvert comme si de rien n'était avec une nouvelle mixtape d'anthologie. Avec elle, il n'était plus possible de nier le caractère irrésistible de ses ritournelles mélodiques, de sa trap absurde et de son agilité verbale.
# 065. GUCCI MANE - The Movie (2008)
Le rappeur à mixtapes par excellence rencontrait le DJ à mixtapes par excellence. The Movie était la première collaboration entre Gucci Mane et DJ Drama, et bien sûr, c'était une réussite. Dédiée au deal de drogue, au luxe et à ses exploits sexuels, le tout avec un humour absurde, c'était du pur Guwop, mais avec des invités qui montraient qu'il était en train de changer de stature.
# 064. LIL DURK - Signed to the Streets (2013)
Avec cette mixtape sortie avec l'appui de DJ Drama, Lil Durk rattrapait le train de la drill music de Chicago, lancée à toute allure depuis l'année précédente, mais qu'il avait manqué pour cause de problèmes judiciaires. Par la même occasion, il faisait subir une nouvelle mue à cette musique nihiliste, émanation des quartiers les plus violents de Chicago, en usant avec génie de l'Auto-Tune.
# 063. CUNNINLYNGUISTS - Strange Journey Volume One (2009)
Strange Journey était une mixtape à l'ancienne, un fatras d'inédits, de morceaux live, de remixes et de versions réécrites d'anciens titres des CunninLynguists, les représentants rares à Atlanta du rap de backpacker. Et cette sortie, construite autour du thème de la vie en tournée, navigant de l'humour à l'introspection, n'était pas loin d'être aussi solide que les albums du groupe.
# 062. MAX B & FRENCH MONTANA - Coke Wave (2009)
Les ennemis de mes ennemis sont mes amis. C'est leur inimitié commune pour Jim Jones, en effet, qui a uni Max B et French Montana. C'est elle aussi qui les a fait opter pour le format mixtape, notamment sur ce classique de 2009. Celle-ci fut un jalon dans leurs carrières, le Marocain de New-York gagnant ensuite sa place dans le grand cirque du rap, pendant que l'autre croupirait en détention.
# 061. LIL WAYNE - Da Drought 3 (2007)
Au milieu des années 2000, d'après ses dires, Lil Wayne était le plus grand rappeur en vie. Et il était difficile de le démentir. Il l'illustrait sur le circuit des mixtapes, notamment avec Da Drought 3, où il sublimait les morceaux originaux, tubes ou obscurités. Il excellait tant que cette mixtape fleuve recueillerait bientôt des égards autrefois réservés exclusivement aux albums.
# 060. TRAVIS PORTER - Who Is Travis Porter? (2009)
Avant Migos, avant Rae Sremmurd, d'autres gens encore ont contribué à rendre joyeuse et loufoque la trap music d'Atlanta. Il y eut le maître bien sûr, Gucci Mane, mais aussi Travis Porter, trois adolescents qui n'avaient pas encore l'âge d'entrer dans les strip clubs, mais qui en proposaient néanmoins la bande-son optimale, actualisant avec humour et jubilation le rap scabreux de 2 Live Crew.
# 059. MOUSE ON THA TRACK & LIL CALI - Just Because (2009)
Le producteur clé de Baton Rouge, s'acoquinait le temps d'une mixtape avec un second couteau de la bande à Webbie et à Lil Boosie. Il n'y avait donc rien du blues et des commentaires sociaux occasionnels de ce dernier, sur Just Because. Cela n'était que l'expression presque parfaite du gangsta rap dansant et trépidant caractéristique de la ville, de sa nouvelle musique de carnaval.
# 058. YOUNG THUG - Barter 6 (2015)
Le premier album de Young Thug ne sortirait que quelques années plus tard. Officiellement, Barter 6 n'était donc encore qu'une mixtape, même si elle fût l'oeuvre de la reconnaissance, voire celle de la consécration, pour le rappeur d'Atlanta. Sous la protection de Birdman, il prenait la place de Lil Wayne, son idole, pour nous offrir une œuvre qui apprivoisait son excentricité naturelle.
La suite, bientôt...
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