Maybach Music Group :: 2012 :: rickrossdeeperthanrap.com
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Rich Forever, en vérité, n'a pas grand-chose d'une mixtape. Il est trop propre, trop bien produit, trop bien mixé, d'une qualité trop professionnelle. Ensuite, question invités, c'est le grand luxe, avec des stars établies comme Nas, Diddy, Pharrell, Drake, ou plus récentes comme 2 Chainz, French Montana et Future, sans oublier les chanteurs John Legend et Kelly Rowland, ni bien sûr Meek Mill, Wale et Stalley, les poulains de Rick Ross au sein de Maybach Music. Enfin, à l'inverse de toutes ces sorties gratuites qui s'empilent à un rythme infernal sur le Web, contrairement même à l'immense majorité des albums de rap depuis toujours, celle-ci se montre remarquablement homogène, sans grand déchet malgré sa longue durée.
Oh, cela demeure du pur Rick Ross. De sa voix grasse et chaude, et comme l'indique le titre de la mixtape, le rappeur explore sa veine habituelle, celle du m'as-tu-vu s'imaginant en baron de la drogue, étalant un style de vie nouveau riche fantasmé, manifestant une passion exclusive pour un argent bien mal acquis, et ravalant les femmes au rang de chair à saucisse ("I pay for that pussy, I go shopping for hoes" : classe). C'est la vieille posture habituelle, éclatante, matérialiste, immorale et insolente, mais dans son expression la plus aboutie, avec un Rick Ross qui n'a jamais dégagé autant d'allant, d'inspiration et d'assurance, et appuyé mieux que jamais par les beats de tueurs que lui ont concoctés une palanquée de producteurs, Lex Luger, J.U.S.T.I.C.E League et tant d'autres.
Presque tous les titres sont irréprochables, et certains sont géniaux, comme ces rouleaux-compresseurs que sont "MMG Untouchable" avec son synthé virevoltant, le conquérant "Yella Diamonds", l'atmosphérique "Triple Beam Dreams" où l'on croise un Nas en forme, l'instru façon film de fantôme de "Last Breath", l'enlevé "I Swear To God", le presque dissonant "King Of Diamonds". Rien ici n'est en trop, pas même les roucoulements R&B de John Legend ou les emphatiques nappes de synthé de "Rich Forever", même pas les faux violons grossiers et le refrain en Auto-Tune d'un maître du genre, Future, sur "Ring Ring". C'est du lourd, c'est du grandiloquent, mais ça sied parfaitement au personnage incarné par Rick Ross : rude, intouchable, étincelant, démesuré. Fermement installé sur le toit du monde.
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