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GUNPLAY & DJ FLETCH - Inglorious Bastard

Albums rap

GUNPLAY & DJ FLETCH - Inglorious Bastard

Une mine patibulaire, une allure de brute épaisse, une tenue de soldat, un char d'assaut, des têtes de mort et un paysage de désolation, le tout présenté par un protégé de Rick Ross dont la première apparition vidéo s'était faite devant une montagne de cocaïne. Une double référence à des films de nazis dans le titre, ainsi qu'une croix gammée (l'intéressé en aurait même tatoué une sur son corps…). Les paroles les plus outrancières possibles beuglées sans pause sur des synthétiseurs sales et grossiers. Yeah, vous l'aurez deviné : le dit Gunplay n'a pas fait dans la finesse avec sa mixtape Inglorious Bastard (The Prelude to Valkyrie). Et c'est tant mieux.

GUNPLAY & DJ FLETCH - Inglorious Bastard

Avec ce projet sorti début 2011 avec DJ Fletch, le rappeur de Miami semble vouloir repousser encore plus loin toutes les limites en matière de gros rap scandaleux plein de testostérone. Ca commence fort, avec bruits de mitraillette, musique façon B.O. emphatique au possible, appels au meurtre et aspiration à la richesse. Et juste après, pour montrer dans quelle catégorie il boxe, Gunplay entre en confrontation directe avec un autre expert en artillerie lourde, Waka Flocka Flame, sur un "Rollin'" tout en sons sautillants et en sirènes.

Une fois passée cette entrée époustouflante, ça se poursuit sur le même rythme, ça ne redescend jamais. Tout du long, ce sont des synthés haut perchés et dévastateurs, des beats aussi lourds et cuirassés qu'un panzer, des refrains de thugs, agrémentés des thèmes gangsta habituels, drogue et délinquance (glorifiées), sexe (animal, cru, machiste), fascination pour l'argent, violence et flingues, interprétés seul par Gunplay, de sa voix de bête furieuse, en compagnie de Rick Ross et des amis de Triple C, voire avec ce bon vieux Diddy.

Rien de cela n'est vraiment neuf, me direz-vous. Ce n'est jamais subtil, et ce n'est sûrement pas à mettre entre toutes les oreilles. Certes. Mais tout du long, grâce à de vrais hymnes de barbares de l'acabit de "Walking on Water", de "On My Lap", et du mémorable "Pump That Fee Up", et en dépit d'un détournement du "Miss Me" de Drake (franchement, on préfère Gunplay quand il recycle le "Hard In Da Paint" de Waka Flocka, sur "4 Loko"...) et d'un "All On You" final moins enlevés et convaincants que le reste, ce n'est rien que terriblement efficace. Et pour ceux qui l'ignoreraient encore, "efficace", c'est le plus proche synonyme du mot "bien".

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