Puisque c'est un paysage complexe, morcelé et divers que nous offre le rap des années 2020, parce qu'il est encore trop tôt pour deviner quelles tendances vont l'emporter sur le long terme, parmi la production chaotique de l'ère du streaming (une diversité dont les classements ci-dessous rendent très visiblement compte), faisons-donc comme l'an passé : rendons hommage aux rappeurs assassinés. Attardons-nous sur ceux dont on sait déjà qu'ils ont changé l'histoire. La liste, en effet, ne cesse de s'allonger, de manière inexorable, d'une façon aussi effarante que routinière. En 2021, nous aurons pleuré plus particulièrement deux d'entre eux : le vrai roi de Memphis, Young Dolph, et l'une des têtes de proue de la nouvelle génération de Los Angeles, Drakeo the Ruler. Car ces deux-là ne sont ni DMX, ni Shock G, ni Biz Markie, de vieilles gloires disparues elles aussi plus tôt dans l'année, usées par les excès ou la maladie.
Bien sûr, leurs morts ne sont pas plus tragiques que les autres, mais Young Dolph et Drakeo the Ruler étaient encore deux rappeurs au cœur de l'action et en pleine possession de leurs moyens. Leurs albums récents qui figurent encore dans notre sélection le prouvent. Ils étaient encore influents, inspirant et emmenant leurs propres poulains au sein de leurs collectifs respectifs, Paper Route Empire et la Stinc Team (laquelle a perdu aussi Ketchy the Great, quelques mois plus tôt). Et ils nous ramènent à la réalité d'un genre qui, en dépit de sa prédominance, malgré une reconnaissance inégalée, n'a jamais totalement conjuré ses démons, ou plus précisément ceux de l'univers dont il est issu. Des démons que leurs propos glamours ou orgueilleux ne cachent jamais vraiment. Qu'ils révèlent en fait, pour qui sait lire entre les lignes ce que veulent vraiment dire leurs paroles et leurs postures. Ne l'oublions pas.
"Bulletproof", se déclarait Young Dolph sur l'un des ses albums. "It's fictional", disait il y a peu Drakeo sur le morceau du même nom. Malheureusement non. Ce n'est pas toujours de la fiction. Comme bien d'autres, la réalité a rattrapé ces deux êtres faits de chair et de sang.
Ce classement ne prétend en aucun cas représenter le bon goût universel en matière de rap. Il ne cherche pas non plus à tout aimer, à tout juger, à tout apprécier. Méfiez-vous comme d'une peste des imposteurs qui affirment pouvoir faire cela. Non, il s'agit simplement des goûts de l'auteur de ce blog, à l'instant "t". Si vous vous y reconnaissez, c'est bien, peut-être pourra-t-on sympathiser sur le forum Fake For Real. Si vous ne vous y reconnaissez pas, c'est bien aussi, faites juste part de vos désaccords et de vos préférences pour faire avancer le schmilblick.
NOS 5 ALBUMS DE L'ANNEE
Pas de classement, pas de préférence. Tout juste cinq albums qui, au bout du compte, pour des raisons diverses, voire contradictoires, nous auront plus marqués que d'autres en 2021.
Impérissable Chief Keef. Sur 4NEM, il rend hommage à ses grandes influences, de la Three 6 Mafia à Waka Flocka. Il nous rappelle aussi l'adolescent en feu qu'il était dix ans plus tôt, lorsqu'il a révélé au monde la drill de Chicago. Et il continue à expérimenter, habité comme jamais par le diable. Tout cela à la fois, sur un album qui est l'un des plus marquants et tonitruants de l'année.
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FREDO - Money Can't Buy Happiness
L'argent ne fait pas le bonheur, nous dit Fredo sur ce deuxième album. A présent qu'il est un rappeur à succès, l'Anglais revient sur son passé de délinquant, entre bravades de voyou et accès de mélancolie, dans un mélange de regrets et de nostalgie, avec les plongées introspectives et la jolie musique au piano qui ont déjà réussi à son acolyte Dave, ici son producteur exécutif.
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Ka n'a jamais parlé que d'une seule chose : lui-même, et à travers son expérience, celle de la communauté afro-américaine. Sur A Martyr's Reward, il le fait plus explicitement encore, à travers un long exposé de ses peines, de ses souffrances et de ses revendications. Amené par une musique toujours aussi économe, ce rap âpre, dense et pessimiste est une fois encore une réussite.
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Mach-Hommy avait quitté Griselda Records au mauvais moment. Juste après H.B.O, son projet de référence, et juste avant que le label de Buffalo n'élargisse significativement son public. Cependant, désormais rabiboché avec Westside Gunn, il rattrape son retard, avec cet album dédié à son île d'origine, Haïti, où, en plus de sa soif de succès, se perçoit celle de rendre justice à ce pays martyr.
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Le premier album officiel de Young Nudy, le très bon Anyways..., ne cherchait pas la voie de la facilité et de la séduction. Et ce n'est pas le cas non plus du deuxième, avec ses incessantes histoires de meurtres et de sexe, avec aussi son ambiance froide et horrifique. Et cette approche ne gâte rien. Au contraire, Young Nudy confirme ici qu'il est le rappeur important de son temps, à Atlanta.
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10 AUTRES ALBUMS REMARQUABLES
Et comme il n'est pas sorti que cinq grands albums en 2021, loin s'en faut, en voici dix de plus.
Baby Keem est le cousin de Kendrick Lamar. Cela s'entend sur cet album, et pas seulement parce qu'il l'appuie sur trois morceaux. C'est le même rap très versatile, c'est la même musique au spectre large, c'est aussi du gangsta rap pour les bons garçons. Toutefois, un autre modèle s'affirme sur cet opus qui se veut mélodique et dont l'auteur a le blues : le Kanye de 808s & Heartbreak.
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BENNY THE BUTCHER - The Plugs I Met 2
Deux ans auparavant, Benny the Butcher avait sorti The Plugs I Met, l'un de ses meilleurs projets. Alors en 2021, le rappeur de Buffalo a remis ça. Cependant, comme sur son album précédent, Burden of Proof, il a confié la production à un seul homme, cette fois Harry Fraud, qui offre à ce rap de bandit résigné la musique cinématique et les moments de mélancolie qui lui vont le mieux.
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BROCKHAMPTON - Roadrunner: New Light, New Machine
Par-delà l'éclectisme radical typique de Brockhampton, cet album se distingue par ses invités de marque, par son héritage rap assumé, par ses commentaires épars sur la société américaine, et notamment ses préjugés raciaux, et par une grosse charge émotionnelle. Après une longue pause, et juste avant de sortir paraît-il sa toute dernière oeuvre, le collectif aura au moins réussi celle-ci.
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L'an passé, Duke Deuce avait annoncé que le crunk n'était pas mort. Et en 2021, il prouve que lui aussi a survécu. Il montre qu'il avait davantage à vendre que "Crunk Ain't Dead" et son projet revivaliste, avec cet album aussi bringuebalant et inégal que le précédent, mais mené comme une charge militaire, riche de quelques autres hymnes très efficaces et d'un humour potache réjouissant.
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Sur tout un album, Hus Kingpin rend hommage au son de Portishead. Et au bout du compte, cela n'est pas très éloigné de ce que Roc Marciano, dans l'ombre duquel il est apparu, a l'habitude de livrer. Car en vérité, il y a toujours eu une étroite parenté entre la musique poisseuse et abyssale du groupe de Bristol, et le rap de rue new-yorkais dont tous ces gens sont les continuateurs.
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L'une des têtes d'affiche de la scène de DMV sort un autre bon album, dont la diversité prouve une nouvelle fois qu'il est un Man of Many, pour paraphraser le titre d'une de ses sorties précédentes. 10B410 est aussi ce moment, fréquent chez le rappeur des rues quand sa carrière se prolonge, où il se penche sur son propre sort, où il devient introspectif, voire, par moments, mélancolique.
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La nouvelle génération de protégés révélée par Gucci Mane est tout comme lui : bien moins affriolante qu'il y a dix ans. Parmi tous les gens de ce "New 1017", il faut toutefois distinguer le rappeur de Memphis Pooh Shiesty qui, en particulier quand il est accompagné du bon collaborateur, donne des couleurs à ses menaces de meurtre et de violence sur ce premier projet solo au long cours.
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Il est temps que la recette mise en avant par Drakeo the Ruler devienne plus populaire. Celui-ci qui s'y attelle, c'est Remble, un membre de son collectif Stinc Team. La diction est proche, mais plus intelligible, avec un sens de la formule qui transforme ses menaces de mort en grosses blagues. Forte des singles qui ont fait monter son étoile, sa première "mixtape" s'avère très séduisante.
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YOUNG DOLPH & KEY GLOCK - Dum and Dummer 2
Il s'était prétendu à l'épreuve des balles, mais en fait, ce n'était rien qu'une vantardise de plus. Young Dolph, en effet, a fini par être assassiné, le 17 novembre 2021. Cependant, le plus grand des rappeurs indépendants aura su rester pertinent jusqu'au bout, comme le montre ce second projet collaboratif avec son cousin et protégé Key Glock, supérieur encore à son prédécesseur.
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Young Slo-Be est l'un des représentants les plus éminents de la dernière scène portée aux nues par les médias spécialisés, celle de Stockton, en Californie du Nord. Et Red Mamba est l'un de ses projets les plus remarquables, l'un de ceux où il exploite le mieux, dans une ambiance froide, sur des sons lents et sourds, un rap d'autant plus glaçant qu'il se déclame sous la forme de murmures.
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LE CLASSEMENT DES LECTEURS
Moins de votants en 2021 pour le désormais traditionnel référendum des lecteurs. Mais un choix plus resserré et plus en phase qu'autrefois, sans doute, avec celui de Fake For Real.
- KA - A Martyr's Reward
- RIO DA YUNG OG x NUEZ - Life of a Yung Og
- MACH-HOMMY - Pray for Haiti
- SAMEER AHMAD - Effendi
- BOLDY JAMES - Bo Jackson
- YOUNG NUDY - Dr. EV4L
- ARMAND HAMMER & THE ALCHEMIST - Haram
- YOUNG NUDY - Rich Shooter
- MACH-HOMMY - Balès Cho
- BANDGANG LONNIE BANDS - Hard to Kill
- LIL GRAY - 10B410
- DEVIN THE DUDE - Soulful Distance
- LIL YACHTY - Michigan Boy Boat
- CHIEF KEEF - 4NEM
- JOE LUCAZZ x ELOQUENCE - Codex Gigas
- ALLBLACK - TY4FWM
- BANDGANG LONNIE BANDS & FKI 1ST - Good Gas Presents Street Dream Team
- RX PAPI - Foreign Exchange
- JPEGMAFIA - LP!
- LAYLOW - L'étrange histoire de Mr. Anderson
- NAS - King's Disease 2
- TYLER, THE CREATOR - Call Me If You Get Lost
- YOUNG DOLPH & KEY GLOCK - Dum and Dummer 2
- MIKE - Disco!
- MAXO KREAM - Weight of the World
- WIKI - Half God
- NAVY BLUE - Navy's Reprise
- BENNY THE BUTCHER - The Plugs I Met 2
- SCH - JVLIVS 2
- EVIDENCE - Unlearning Vol. 1
Classement arrêté le 31 janvier 2022.
AUTRES ALBUMS EN PAGAILLE
Voici donc une poignée d'albums choisis arbitrairement, en fonction de leur qualité d'ensemble, ou pour quelques titres remarquables. Leur seul point commun ; avoir suffisamment retenu notre attention pour bénéficier d'une critique sur ce blog.
Depuis ces années où il était le faire-valoir de 100s, AllBlack a fait son chemin. Poursuivant son ascension, TY4FWM ferait presque figure de blockbuster, sinon d'album de référence, avec le renfort d'invités de marque, des morceaux bien agencés, quelques tubes, ainsi que des sons et des thèmes qui exploitent, consacrent et célébrent une scène entière, celle d'Oakland et de la Bay Area.
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Presque dix ans après l'explosion au grand jour de la drill music de Chicago, sa scène originale, emmenée par Chief Keef, a encore des choses à dire. La preuve avec ce projet de BallOut, membre historique du Glo Gang. Ce jaillissement encore adolescent de propos hédonistes et de paroles nihilistes, ce festival de sons qui tapent et de mélodies entêtantes, frappe parfois aussi fort qu'en 2012.
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BANDGANG LONNIE BANDS & FKI 1ST - Good Gas Presents Street Dream Team
Au terme d'une hécatombe qui aura emporté plusieurs de ses proches, survivant lui-même à une tentative de meurtre, Lonnie Bands revient plus éclatant que jamais sur un album intitulé "dur à tuer", mais aussi sur cette collaboration avec le producteur Fki 1st, où il est entouré d'une équipe de rêve issue pour l'essentiel de ses bases, de son compère Biggs à Boldy James.
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"Throat Baby" est, comme son nom le laisse entendre, un hymne à la fellation. Il a été aussi un tube de 2020. Et ce succès, l'auteur capitalise dessus avec cette mixtape. Sur cette dernière, BRS Kash va au-delà de ce titre. Dans le même style, avec le sexe et les filles comme sujet principal, il a sorti un projet plaisant, qui toutefois ne suffira pas à en faire davantage que l'homme d'un seul titre.
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Il y a tant à détester chez J. Cole. Son allure proprette, ses réflexions tout en fausse profondeur sur le cours du monde ou sa propre personne, son désir trop visible de gagner sa place dans le panthéon du rap. Mais à force de s'appliquer, la star a souvent su faire de la belle musique, comme sur cet album, son sixième, une oeuvre plus vivante et moins lénifiante que les autres.
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DAVE - We're All Alone in This Together
Dave nous sert tout un attirail musical larmoyant, des violons, du piano, de la guitare acoustique triste et du chant féminin évaporé, afin d'accompagner une longue suite de confessions qui puent la contrition et les bons sentiments. C'est du rap de fayot, de premier de la classe. Et pourtant, il faut parfois l'admettre : sur son second album, le rappeur anglais star fait encore de la belle musique.
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DEVIN THE DUDE - Soulful Distance
Devin the Dude est comme tout le monde : il trouve le temps long pendant la pandémie, il a l'esprit chagrin. Alors il nous recommande sa recette à lui, une Soulful Distance, sur un nouvel album où le quinquagénaire reste fidèle à lui-même. Où sur une musique suave, avec sa voix douce et sa drôlerie, il nous livre du rap de daron, un daron cool qui aime le sexe et fumer de la weed.
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DRAKEO THE RULER - The Truth Hurts
Après avoir enregistré en prison l'un de ses albums les plus remarqués, Drakeo the Ruler s'est montré productif depuis sa libération fin 2020. The Truth Hurts a été son troisième projet en quelques semaines, et peut-être le plus accessible. Incarcéré ou pas, il aurait dû rester la tête d'affiche du nouveau rap de Los Anegeles. Malheureusement, avec sa mort en fin d'année, il en sera autrement.
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Oscar ou pas, Frayser Boy demeurera lié à la Bay Area, cette aire malfamée du quartier de Memphis dont il porte le nom. "Je resterai fidèle au game, tu peux dire que je suis dévoué", déclare-t-il sur cet EP. Et il joint le geste à la parole, en livrant une musique caractéristique de Memphis, très prévisible et générique, mais percutante, qu'il régénère et qu'il domine de sa voix pleine d'autorité.
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Detroit 2021, avec ses virées dans les rues dangereuses de la ville, avec ses menaces de mort, avec ses raps urgents, agressifs, tendus et parfois même mélancoliques, délivrés sur une toute petite poignée de bombes d'une durée de deux minutes. Detroit, donc, mais représentée par GMO Stax, énième rappeur hanté et possédé issu de la scène du Michigan, ce réservoir sans fin.
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Pure Mob, en effet. Avec son second album sous ce nom, Lil' Rue nous propose l'album typique de la Baie de San Franscisco, avec tous les sons de l'endroit, de la mob music à la hyphy, avec tous ses activistes aussi, le vétéran Spice 1, feu The Jacka, Joe Blow, Shady Nate ou le voisin de Sacramento Mozzy, avec tous ses thèmes, ceux de la rue, des filles que l'on méprise et de la délinquance.
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Quelques jours avant le meurtre de son mentor Young Dolph, son protégé Key Glock sort un nouvel album solo. Ce n'est rien qu'une sortie routinière, avec sa suite en roue libre de fanfaronnades où transparaissent à grand peine les traumatismes du passé. Mais enfin, avec cet autre projet, le rappeur confirme indirectement son statut d'héritier. Le roi de Memphis est mort, vive le roi.
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Quelquefois, en mastiquant ce frangipane informe qu'est le rap français, il arrive de tomber sur la fève. Le rappeur de Fontenay-Sous-Bois fait honneur à son surnom, tout comme à l'ancien, Orfèv, sur cette mixtape événement du début de la décennie, une déclinaison réussie de l'après-trap contemplative, mélodique et mélancolique de voyou triste déjà entendue Outre-Atlantique.
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MARIJUANAXO & JOE PABLO - Window Service
Après le Michigan, le Winsconsin. En effet, en ce début de décennie, la scène rap de Milwaukee, est en pleine émergence. Et cette visibilité, elle la doit en partie à MarijuanaXO et Joe Pablo, deux rappeurs alors déjà trentenaires, mais qui suite au succès viral du single "My Brother", continuent d'exprimer leur fraternité criminelle sur tout un album (ou mixtape ?) de qualité constante.
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C'est sur le tard que Morray apparaît. A la suite du succès viral de "Quicksand", la machine s'est enclenchée, il a rejoint une major et il bénéficie des égards de la presse. Street Sermons, sa "mixtape commerciale", exploite donc le filon, le rappeur déclinant son style chantonné, où il rend compte des peines et des joies de la vie dans le ghetto. Et il y tient remarquablement bien la distance.
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En 2021, Drakeo the Ruler est mort, mais il nous a laissé son frère. Et cette année-là, ce dernier a brillé avec plusieurs de ses albums, notamment le dernier, délivré sans le moindre invité, en dehors de trois collaborations avec son regretté frangin. Drakeo n'est plus là, Ketchy the Great non plus, mais leur comparse continue à perpétuer le vrai son de Los Angeles, celui de la Stinc Team.
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SKILLA BABY - Standing On Bidness
D'un côté, ce balancement entre deux tonalités, l'une faussement apaisée et l'autre plus nerveuse. Mais de l'autre, une voix plus posée, plus portée sur les murmures. Skilla Baby se compare autant qu'il s'oppose à son parrain, cet autre bébé de Detroit qu'est Sada Baby. Et comme le prouve ce long album tout aussi réjouissant qu'inégal, c'est souvent en rappant avec lui qu'il s'illustre le mieux.
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Le deuxième album du producteur Sparkheem est une sortie mineure et composite. Accueillant tous ses acteurs, ses rappeurs phares tout comme ses seconds couteaux, il n'en est pas moins une photographie fiable de la scène du Maryland. Allant bien au-delà de ses murmures et de ses pianos horrifiques habituels, il montre qu'en plus du "DMV flow", il faut se soucier du "DMV beat".
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Au rayon des bébés gangsters, dans la catégorie des "fils de" du rap, nous optons pour T.Y. Le fils de B.G. prend le relais de son père incarcéré avec son gangsta rap brut, y ajoutant une touche Detroit grâce au renfort du producteur Top$ide, revenu dans sa Louisiane d'origine, ainsi que le son trainard et enfumé de Curre$y, dont T.Y. a rejoint le collectif Jet Life il y a quelques années.
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WB NUTTY - Narcotics Anonymous
WB Nutty, c'est la moitié de Los & Nutty. C'est aussi l'aîné des deux, celui qui, avec toute l'équipe de la Team Eastside et quelques autres, a contribué à faire du Whitehouse Studio ce qu'il est devenu : le cœur de la production rap de Detroit, à la fin des années 2010. Et il s'exprime aussi en solo, comme sur cette sortie, où il continue à décliner son thème unique et éternel : le deal de drogue.
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YOUNG STONER LIFE, YOUNG THUG & GUNNA - Slime Language 2
Il y a bien trop de monde sur la deuxième compilation Slime Language, agencée avec les membres de YSL Records et toutes les stars du moment. Malgré quelques morceaux de choix, tout cela est bien trop long, et moins innovant qu'avant. Mais il a bien gagné le droit, Young Thug, de s'exhiber ainsi avec son compère Gunna, en nouveau riche, trônant au centre de l'aristocratie du rap.
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Si le clone de Gucci Mane convainc peu, ses disciples, eux, ont quelques atouts dans leurs manches. Tel est le cas de Yung Mal, un natif de La Nouvelle-Orléans ayant grandi à Atlanta. Délivré rapidement sur une musique dépouillée, son rap est celui, absurde et excessif, du maître. Mais sur ce troisième album, pointant sous l'humour et l'égo-trip, il dévoile en supplément une mélancolie de saison.
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Ne faites pas confiance à ceux qui mettent des années à sortir un album. Les rappeurs les plus inspirés, ce sont souvent les plus prolifiques. Comme d'autres la même année, Young Nudy l'a prouvé, en sortant quelques mois après un Dr. EV4L de haut vol, un Rich Shooter plus long encore, plus riche en invités, mais toujours aussi réussi dans son registre de "flingueur riche" bizarre et violent.
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