Sur ce quatrième long format, Dälek a conservé ses marques de fabrique. Encore une fois, le groupe de Newark donne dans le mur du son, les ambiances ténébreuses, les basses gigantesques, les paroles virulentes, les admonestations rap, les longs passages instrumentaux. Et toujours, il y a ces scratches discrets et bien sentis, malgré le départ de DJ Still, relevé ici par Rob Swift des X-ecutioners. Abandoned Language n'est pourtant ni le patchwork inégal de From Filthy Tongue of Gods & Griots (2002), ni la masse sonore brutale qu’avait été Absence (2005). Il se fait plus aéré que son prédécesseur, plus espacé. Plus organique aussi, sur les quelques titres où des cordes apparaissent. Construit autour d’un thème récurrent, celui du pouvoir des mots et du langage, il tient aussi, plus que n’importe quel autre disque de Dälek, plus qu’Absence même, du concept album.