La réédition d’un obscur CD-R, une pochette peu avenante, un titre qui sent l’alcool et le n’importe quoi, des noms de pistes à rallonge ("Suicide Girls Make Good Intro's But Bad Girlfriends!", ce genre de choses…), et pour couronner le tout, une sortie sur 2-99, un label russe complètement inconnu du grand nombre, même si on vous en a déjà parlé à plusieurs reprises sur ces pages : a priori, tout annonce un disque passablement fourre-tout et bordélique. Et de fait, c’est exactement ce que l'écoute révèle. Cet album est un énorme fouillis où se côtoient freestyles, instrumentaux, chansons plus formatées, morceaux en plusieurs mouvements et extrait de conversation téléphonique, où se pressent des invités de toutes sortes (jusqu’aux propres parents du rappeur) et des genres multiples (bounce sur "California Boomin", rock sur "Skitzo Crunk Punk Slump", grime sur "I Love Who", entre autres), et où se multiplient les recyclages sans vergogne des musiques des autres, de Miles Davis à TTC, en passant par Cee-Lo et Alice Cooper.