Yeah ! Enfin, ça y est, on le tient, le premier bon album de Busdriver, celui à même de conquérir un public plus large. Jusqu’ici, c’était l’espoir sans cesse déçu, la promesse indéfiniment repoussée, l’Arlésienne. En cinq ans, Busdriver était passé des sorties CD-R pourraves (Memoirs of the Elephant Man, This Machine Kills Fascists) aux tentatives crossover ratées (Fear of a Black Tangent et Cosmic Cleavage). A chaque fois, son charisme et son talent au micro crevaient les yeux, son potentiel de star ne demandait qu’à exploser, mais rien ne se concrétisait vraiment. Pas assez de retenue, de canalisation, de finition. Certes, entre ces deux séries, il y avait eu Temporary Forever, le plus homogène et le plus abouti de ses disques, le préféré de ses fans, et à l’occasion, celui qui en a fait un artiste plus vendeur en France qu’aux Etats-Unis. Mais la portée de cet album n’allait pas bien au-delà des adeptes de hip hop, voire, plus limité encore, des amateurs de rap West Coast Underground. Encore trop long, trop bavard, trop virtuose pour rien.