Le grand hic, avec Sole, c'est qu'il rappe. Le problème s'est posé sur Bottle of Humans, il s'est présenté encore sur Selling Live Water et il est toujours là sur son tout dernier disque. Passe encore ce prêchi-prêcha anticapitaliste de demi-instruit, ce numéro d'homme en colère dévastateur et rédempteur. Tout cela est monnaie courante, c'est l'apanage d'un bon 95% du rap engagé depuis Public Enemy. Mais Sole n'a ni le style, ni la classe, ni l'éloquence d'un Chuck D. Il n'a même pas l'aisance verbale et la subtilité d'un Sage Francis, s'il faut se cantonner au même univers. Et il rappe décidément comme un gros bovin asthmatique et sans voix, même si le mix et le travail de studio arrangent sensiblement les choses.