Fake Four Inc. :: 2011 :: acheter cet album
Côté paroles, rien de changé. C'est toujours ici un rap éprouvé au contact des battles, mais placé dans un autre contexte, celui du pop rock. Comme autrefois, Astronautalis rappe en susurrant ou en criant, son phrasé joue avec les rythmes, puis il passe au chant sans accroc. Il renoue aussi avec sa passion pour les flots, même s'il préfère s'imaginer cette fois en capitaine de bateau (sur "The River, The Woods", un titre aux airs de chant de marin) que méditer sur la puissance de l'océan. Et il opte encore pour l'introspection, nous faisant le récit d'un amour simple et passager ("Secrets On Our Lips"), ou bien philosophant sur la quête de l'éternité ("Midday Moon") et sur son statut de musicien ("Lift the Curse").
Seulement, ce disque là est plus équilibré que jamais. Par le choix des invités, tout d'abord, pas trop nombreux, et qui représentent à égalité les deux registres, l'indie rock avec la voix délicieuse de la chanteuse Tegan Quinn ("Contrails"), et le rap avec Sims du collectif Doomtree, issu de ce Midwest où Astronautalis s'est installé. Il a aussi équitablement réparti crescendos poignants (les trois premiers titres, tous excellents) et belles ballades (un "Measure the Globe" accompagné d'un piano et d'une jolie guitare acoustique, un "Midday Moon" très électronique, "Lift the Curse"), et pimenté le tout d'une chanson accrocheuse, "Contrails", et d'une autre plage singulière, ce "Holy Water" où il se mue en prêcheur, allant jusqu'à évoquer Nick Cave dans ses moments les plus possédés ; en version rap, bien entendu.
Tout est si bien pensé, pesé et agencé sur ce bien nommé This Is Our Science, qu'Andy Bothwell semble avoir enfin sorti sa grande œuvre. Sans une légère perte de régime enfin de disque, il aurait commis l'album indie rock / rap parfait.
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