THE INSECTS - Free the Hard Way Du classic rap honnête, solide, attachant et pérenne. Voilà le souvenir qu’avaient laissé les Insects à Paris en janvier quand ils s’étaient produits en première partie d’Awol One, 2Mex et Josh Martinez. Sans surprise, […]
SAGE FRANCIS - Human the Death Dance "This is hip-hop for the people, the people, stop call it emo". De toutes les sorties déclamées par Sage Francis sur son dernier album, celle qui retentit dès "Underground for Dummies" a sans doute été la plus reprise et commentée, et cela n’est pas sans raison. Notre homme a beau rapper à la première personne sur des sons parfois déchirants, il n’est pas le chialeur narcissique que le terme détestable d’"emo" suggère. Certes, Sage Francis ne donne jamais dans le matérialisme clinquant, il se lance parfois dans des textes hallucinés inhabituels au genre ("Clickety Clack"), son flow peut se muer en léger chantonnement ("Keep Moving"). Mais plus que n’importe quel indie rapper, son attirail est celui du hip-hop des origines : jeux de mots et exercices ludiques, punchlines, humour acide ("Got up this Morning") ou charge contre les wannabe ("Midgets & Giants"). A aucun moment, ce n’est du rock déguisé en rap : Sage Francis, c'est du hip-hop.
SOSO - Bachelors' Drinking Club Cela fait plus de cinq ans que nous suivons les agissements de soso et de ses amis. Nous les avons écoutés régulièrement et intensément. Toutefois, au cours de ces années, nous ne les avons pas beaucoup vus. D’ici, les […]
N - N's on a Trial Basis Les gens d’Ourplace, c’est un peu la branche néerlandaise du hip-hop dont on aime parler ici. Ils avaient été découverts en 2003 par l'intermédiaire de The Expansion Pack, un album très singulier sorti par le duo InDepth sous le parrainage des Living Legends. Toutefois, ce disque n’était pas le premier coup d’essai de ces rappeurs bataves. Cela fait en effet plus de dix ans que le collectif existe, depuis un LP de 1996 où apparaissaient déjà des Eligh, PSC, Asop et autres The Grouch, aux côtés de Psychic Summit, le premier groupe de Syah. Depuis, ces gens n’ont cessé de cumuler les sorties, jusqu’à cette année et Red Sprites & Blue Jets, un projet où InDepth et les Californiens des Escape Artists avaient joint leurs forces, assistés par 2Mex, Awol One, Ellay Khule et DJ Mayonnaise, entre autres.
BRAD HAMERS - Ligature Chez Brad Hamers, ce qui a toujours compté, ce sont ces textes, qu'il aime déclamer cérémonieusement. Ce sont ses envies de poésie. Et pour que ce soit plus clair encore, il a sorti un disque sans son, sans […]
CYNE - Time Being Normalement, ce registre de rap est mortellement ennuyeux. Rien de plus lassant, en effet, qu'une brochette de rappeurs engagés et bien-pensant qui déclament leurs prêchiprêchas convenus sur des beats mollassons. […]
CEE-LO - Cee-Lo Green and His Perfect Imperfections Ce n’était pas encore le triomphe de Gnarls Barkley, mais ce n’était déjà plus le rap Dirty South des 90’s. En 2002, Cee-Lo s’évadait de Goodie Mob et se lançait dans une carrière solo. Après le succès du single ‘Ms Jackson", le label Arista estimait que ce cousin d’Outkast aurait aussi ses chances. Et s'il espérait un nouveau carton, c’est que la comparaison s’imposait. Sur ce premier disque, le rappeur proposait un rap affranchi de ses codes, capable de tourner au chant ou de se noyer dans un flot de guitares fuzz ("Live Right Now", "Under Tha Influence"), bourré à ras-bord de soul et de funk, voire de musiques plus lointaines, à l’image des sonorités africaines de "Bad Mutha" ou du banjo de "Country Love". Avec cette explosion de sons, ce long disque riche et personnel, Cee-Lo allait même au-delà de l'audace de Big Boi et d'André 3000 sur Stankonia. Profitant de la carte blanche qui lui était offerte, il donnait libre cours aux mélodies et aux crooneries dont il alimentait déjà les disques de Goodie Mob. Il donnait forme à ses rêves intimes, il nous faisait découvrir ses parfaites imperfections.
PINK FERRE GLASSES - We Could Drive even in a Dodge Le label russe 2-99 est manifestement épris de rap indépendant nord-américain. Il fréquente les rappeurs atypiques de Clothes Horse Records, et tout récemment, il a même sorti un disque d'Existereo. Mais la musique de ses artistes ne ressemble pas à celle de ses idoles. Pour preuve cet album de Pink Ferre Glasses, l’un des disques les plus chiadés sortis par Georg Korg et les siens, qui réactualise ce genre daté qu’est le trip hop, qui réinvestit cette version alanguie et tristounette du rap emblématique du milieu des années 90. Sur We Could Drive even in a Dodge, avec en fond sonore le beat lent et les ambiances vaporeuses de circonstance, un homme et une femme déclament en russe des paroles à mi-chemin entre le rap et le chant. Les textes, bien sûr, seront incompréhensibles du plus grand nombre, moi le premier. Mais on les devine aussi mélancoliques que l'arrière-plan musical.
MAINTENANCE CREW - Simple is the Way it's Spoken Ce fut l’une des bonnes surprises hip-hop de ces dernières années. Inconnus dans leur propre pays, à peine moins en France où ils furent révélés par le webzine Bokson, le trio de Chicago réactivait en 2005 un rap que l’on croyait sénile et dépassé depuis la fin des années 90 : avec eux, boom bap was back. Grâce à l'album Eternal Sunshine of the Simple Mind, il redevenait possible de frissonner sur des boucles jazz tirées au cordeau et sur des raps bourrés d’observations politiques et sociales. Anachronique, le premier Maintenance Crew était le disque classic rap parfait, il redonnait vie aux meilleurs moments de la décennie passée. Inutile donc de préciser avec quelle impatience était attendu son successeur.
AWOL ONE, JOSH MARTINEZ & DJ MOVES - Splitsville L’un, débonnaire et bien bâti, vient de l’Ouest américain ; l’autre, maigre comme un clou et monté sur ressorts, de l’Est canadien. Le premier cultive une attitude de loser magnifique, l’autre est le rigolo de service. Mais les points communs sont nombreux entre Awol One et Josh Martinez : les deux ont émergé avec la vague rap indé de la fin des années 90 ; ce ne sont pas de parfaits inconnus, mais ils n’ont pas vécu la consécration ; ce sont des rappeurs charismatiques et essentiels, mais leurs albums inégaux ont rarement fait honneur à leur talent. Il y a donc une logique, finalement, à ce qu’ils se produisent ensemble et sortent un disque en commun, accompagnés d’un autre unsung hero du rap, le "rural pimp" DJ Moves.
El-P - I'll Sleep when You're Dead La rumeur favorable qui a précédé ce disque n’était pas totalement infondée : I’ll Sleep when you’re Dead révèle de bonnes surprises. Il y a encore ce qui rendait Fantastic Damage imbuvable, ce hip-hop progressif bavard, […]
TTC - 3615 TTC Puisqu'il est grandement question de régression dans l'enfance avec le dernier TTC, parlons de quand j'étais gosse. Quand j'étais gosse, donc, je mentais honteusement dans mes rédactions pour m’assurer une bonne note, […]