Max B aura délivré une discographie pléthorique, faite des multiples mixtapes, sorties seules, avec le ByrdGang de Jim Jones (du temps où ces deux-là n'étaient pas fâchés à mort), ainsi qu'avec son compère French Montana. Par ailleurs plusieurs œuvres, jusqu'au très recommandé Wave Pack de l'an dernier, compileront les multiples travaux enregistrés dans sa courte mais intense période de production, entre 2006 et 2009. Le New-Yorkais aura aussi sorti des EPs, tels que le récent Charly. Et il sera apparu auprès d'autres rappeurs, de Curren$y à Kanye West. Cependant, il n'aura jamais proposé qu'un seul album, en 2011, deux ans après avoir entamé la longue peine de prison qu'il purge encore aujourd'hui.
Sorti sur le label indé de Boston Amalgam Digital, Vigilante Season est à vrai dire, pour partie, une compilation. Enregistré par la force des choses avant l'incarcération de Max B, avec le support de Dame Grease et secondairement celui du Californien Young Los, son producteur historique, il additionne à des inédits quelques standards issus de ses mixtapes, par exemple "Where Do I Go (BBQ Music)", ou ce "Porno Muzik" rempli d'extravagances sexuelles. Cette sortie, donc, n'ajoute pas grand-chose à ce qu'on connait alors déjà de Max Biggaveli. Le contenu est sensiblement le même que sur les séries Public Domain et Million Dollar Baby.
Max B parle des filles sur "Tattoos on Her Ass", d'argent sur "Money Makes Me Feel Better", ou de sa vie de délinquant sur le vibrionnant "Lord Is Tryna Tell You Something", l'un des tubes de l'album, n'oubliant sur aucun de ces morceaux de lancer une pique à son ennemi suprême, Jim Jones. Il exalte une existence faite de luxe et de volupté sur "Blowin' my High", "Live Comfortable" et "Where do I Go", l'un de ses titres emblématiques, celui-là même qui, mélodique et hédoniste, prétend être de la musique pour barbecue, et où l'on entend Max B, des regrets dans la voix, célébrer une vie de détente qu'il n'aura finalement que très peu vécu.
Derrière ces fantasmes, se devinent les rêves et les déceptions d'un homme qui aura finalement passé l'essentiel de sa vie en prison. Sa voix exprime cette mélancolie, puisqu'au lieu de rapper franchement, Max B chantonne et marmonne, comme à son habitude, avec même un soupçon d'Auto-Tune sur "Baby I Need More". Il dégaine des mélodies imparables, parfois volées à d'autres, le "Heart of Glass" de Blondie sur "Tattoos in Her Ass", ou le "Saturday Love" de Cherrelle & Alexander O'Neal, sur "Where do I Go".
Tout cela, on le connaissait déjà, Vigilante Season n'offre rien de plus que ses mixtapes. Comme elles, il est bon, mais sans structure, et avec une bonne dose de remplissage. Mais enfin, au sein d'une carrière et d'une discographie qui aurait mérité mieux qu'une pléiade de sorties gratuites pour aficionados, cet album en bonne et due forme comble un vide.
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