Cette formule lui a réussi l'an dernier quand, sur une sortie gratuite, Peezy a délivré ses raps sans fard, d'un seul trait, sur des morceaux dépourvus de refrains. Aussi récidive-t-il, début 2019, avec un second volet de ce No Hooks. Celui-ci est un peu plus long avec ses dix morceaux, il compte cette fois quelques invités, Roley Gang Blue et Lil Perry sur "G5", et le plus illustre Payroll Giovanni sur "Loyal To The Game". Pour ces raisons peut-être, il est un poil moins homogène. Mais tout de même, il reste tout à fait comparable à son prédécesseur, qualitativement parlant. Il apporte au répertoire de Peezy une autre poignée de morceaux de choix comme "No Limit", "Got It All Day" ou encore "Crime Stoppers".
Comme il le dit sur "No Hooks II", Peezy revient avec des idées de vengeance. C'est donc toujours ce rap de rue brut et direct qu'il délivre. Il présente avec sérieux son quotidien de criminel, que le cadre en soit Detroit, Miami ou Atlanta. Il expose ses périls et ses rivalités sur "Loyal To The Game". Ou alors, sur "New Car Smell", il parle de ces rétributions que sont les belles voitures, les filles et les marques de luxe.
C'est la voix qui est mise en avant, sur ces titres qui tournent plus ou moins autour de trois minutes. Ce sont les propos qui comptent, sur cette version froide, sombre et profonde de la musique nerveuse et électrique de Detroit. Peezy, c'est un dernier refuge pour un rap dépourvu des chants, des mélodies, de la vulnérabilité et des autres joliesses de saison. Il est un rappeur. Et c'est exactement pour ça qu'on l'apprécie.
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