Free Bandz :: 2016 :: télécharger la mixtape
L'ordinaire de Future, c'est la stance autodestructrice d'un drogué qui oscille entre frénésie à dépression, qui passe du sentimentalisme à l'égoïsme le plus crasse. Le titre l'annonce d'ailleurs sans détour : la vie du rappeur prend place sous un règne pourpre, celui de l'addiction à la codéine, l'une des médications qui gouvernent l'existence chaotique et les désordres émotifs de notre homme. Il semble s'y donner totalement, il se soumet aux drogues corps et âme, livrant une mixtape où domine la lassitude et l'abandon, des sentiments manifestes sur plusieurs titres marquants. Sur "All Right", par exemple, Future déclare que tout va bien, mais son ton de vaincu et son récit d'une vie de débauche sans relief disent le contraire. Même chose sur le morceau-titre, "Purple Reign", où il répète ces deux mots éternellement, d'une voix fatiguée, disant aussi "I just need my girlfriend", qu'il n'a plus besoin que de sa copine, celle-ci étant le narcotique auquel il est accroc.
Il n'est même plus question de sa rupture avec Ciara, qui avait été le carburant de ses sorties précédentes. Les vraies maitresses de Future, ce sont des analgésiques comme le Percocet, ce médicament qui est le sujet de "Perkys Calling", ou d'autres substances encore, comme le Xanax et la molly, souvent mentionnés. Tout cela est préférable au gâchis qu'est la vie qu'il décrit sur l'autobiographique "Never Forget". La drogue, en fait, est la même chose que ce matelas où les dealers ont l'habitude la cacher : un endroit où l'on enfouit ses peines ("Inside the Mattress"). Purple Reign parle donc de tout cela. Cette énième mixtape est une nouvelle déclinaison des remous intérieur du rappeur. Et en dehors de quelques grands moments comme "Purple Reign", elle n'en est même pas la meilleure, ni la plus poignante. Elle ne satisfera que ces complétistes que sont les fans transis de Future. Mais en fait, ne devrions-nous pas tous être des fans transis de Future ?