Jib Door :: 2006 :: acheter cet album

Et puis aussi parce que The Wind That Blows the Robot's Arms n’est pas fait que de n’importe quoi, malgré sa trentaine de morceaux sur 50 minutes, et de ces intitulés plus farfelus les uns que les autres (du genre "Pleasure in Contemplating Wailing and Gnashing of Teeth"), et qui sont même parfois les mêmes (il y a trois "Elegant as Fuck" à la suite). Toutes proportions gardées, ce disque se révèle même beaucoup plus abordable que Hello World. A un "But We Will Try Nonetheless" près, très proche du son d’Oh Astro, et si l’on met de côté cette parenté évidente qu’ils partagent avec Prefuse 73 (en plus extrême que l’original), ce disque prend l’exact contrepied de l’autre. Là où Dowe déformait méchamment de jolies mélodies, Robinson compose, il s’ingénie à mettre le bruit en forme.

Et il fait vraiment feu de tout bois. Outre les glitches, les voix accélérées ("My Principles Far Outweigh My Common Sense") et tout le touintouin électronique habituel, Yea Big joue avec des percussions accélérées mâtinée d’une guitare folk presque normale ("Nice People Are Those Who Have Nasty Minds"), de passages méditatifs ("It Will Be Tasteful"), de cris de poule ("First Meal"), de musique arabe ("Perverse Display Of Friendship") et de tonnes d’autres petits détails. Bref, ce Stefan Robinson a le mérite d’être inventif, et à l’occasion, il sait livrer un vrai beau morceau consistant ("Increaseth Wisdom Increaseth Sorrow"). Au final, son disque est davantage une expérience qu’un produit fini, mais ci et là perce le talent qui devrait aider Kid Static à sortir bientôt un nouvel album remarquable.