Rap-a-Lot :: 2008 :: acheter cet album
En plus de bénéficier de l'excellence des rappeurs, de leurs timbres de baryton, particulièrement sourd et lourd chez Trae, de leur débit rapide et assuré, chaque titre y fait l'objet d'une production exceptionnelle. Oui, chaque titre. Hormis peut-être un "3-16's" en roue libre, tous bénéficient de beats travaillés, soyeux, mélodiques même, quand ils sont doublés de refrains chantés. Mêlés aux contes de la criminalité ordinaire déclamés par les rappeurs, à leur posture gangsta et à leur insolence magnifique, ce son généralement très doux basé sur de grandes gerbes de synthé réactualise le g-funk pour les années 2000 (visez donc "Who's the Man" ou "Picture Me"), avec en sus une saveur soul typiquement sudiste.
L'album commence fort, et même très fort, avec l'orageux et splendide "Umm Hmm" où tonne une guitare nerveuse et mordante, soutenue au moment du refrain par des chœurs féminins vaporeux. Et il se poursuit sur le même rythme, toujours, avec constance, même si quelques uns de ses titres méritent une mention spéciale : "Rain", qui nous rappelle que tout n'est pas glamour dans le ghetto ("They say I'ma celebrity with diamonds that'll blind you, but you can see me order fast food in the drive-thru") ; "Miss My Dawg", un hommage attendu aux amis morts, et une invitation à survivre, malgré tout ; "Turnin' Heads", un titre atmosphérique plein de classe et de morgue, bâti sur un extrait du "International Player's Anthem" d'UGK ; ou bien encore "In My City", avec ses violons intenses.
Ici, les cousins rappeurs ont mis toutes les chances de leur côté, quitte à recycler des titres déjà sortis ailleurs ("No Help", par exemple, figurait déjà sur le solide Restless de Trae), afin de sortir le meilleur album de gangsta rap texan des années 2000, et de confirmer que, 20 ans après les débuts des Geto Boys, il y avait toujours des artistes de première importance à Houston et chez Rap-a-Lot.
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