En voilà un qui s’active au retour maintes fois annoncé de l’acid house. Ce premier album de Luke Vibert pour Planet Mu, en fait la compilation de ses trois EP pour le même label, est plein jusqu’à la gueule du petit son poil à gratter de la TB 303. Bien sûr, ce n’est pas tout à fait un retour à la fin des années 80. Le son est plus à jour, des bleeps et des accents drum’n'bass rappellent qu’il s’est passé bien des choses depuis. Il y a aussi une présence marquée de rythmes hip-hop, notamment sur "Acid2000", et Vibert ne s’interdit aucune virée dans des musiques plus anciennes comme le funk sur "Cash’n Carry Acid" ou l’electro sur "Homewerk".

LUKE VIBERT - Lover's Acid

Mais c’est bel et bien le son dansant et l’esprit festif de l’explosion acid de 1988 qui envahit cet album, d’un "Funky Acid Stuff" bien nommé à "Flyover". Qu’il s’agisse des vocaux de "Prich Tat" et de "Acid2000", des basses bondissantes de "Analord", des crissements dans tous les sens du très speed "Dirty Fucker" ou de la boucle, des claviers et des "come on" de "Come on Chaos", tout invite à lever les bras et à bouger son corps, même sur les rares titres dépourvus de 303. Il n’y a guère que quelques passages marginaux comme la flûte apaisante de "Gwithian" et les lents "Lover’s Acid" et "Orch Garage" qui se montrent posés et sont à écouter allongé sur son lit et le casque à l’oreille. Sinon, dans l’ensemble, et dans le genre compromis entre ambiance party et electronica tarabiscotée, Luke Vibert et son Lover’s Acid s’en tirent plutôt pas mal.

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