Big Dada :: 2004 :: acheter le disque
Intitulé d'après l'Etat où le DJ a grandi, ce disque, ne bouleverse pourtant pas les codes établis. Voici du trip hop (et je ne ressors pas ce vieux juron seulement à cause de Martina) comme il y a dix ans, du hip-hop psychédélique de Blanc, un petit Hayes illustré passé à la moulinette électronique, avec piano, guitares, violons et cuivres lyriques. On s'écarte pas outre-mesure des canons édictés par un certain DJ Shadow, si ce n'est par un côté plus dansant, plus ancré dans la culture des clubs, et par la présence plus large d'influences musicales exogènes.
Diplo connaît grosso modo son affaire. Le titre mélancolique répond présent ("Sarah"), les étrangetés de circonstance aussi (les flûtes libres de "Into the Sun"), la Jamaïque a droit à son morceau (un dancehall "Diplo Rhythm"), la fin est somptueuse comme il le faut ("Summers Gonna Hurt You"). Et parfois, ça chante, ça parle, ça rappe, ça toaste. Plutôt bien d'ailleurs. Les invités ne raclent pas les fonds de tiroir. Ils sont convaincants. Plus que Diplo lui-même, finalement.
Car Florida, tout sympathique qu'il est, et malgré la présence massive de rythmiques bounce venues remettre tout cela au goût du jour, pédale parfois dans la choucroute ("Works"...) et sonne souvent bien trop familier pour être honnête.