David Ramos, c’est le petit frère de Ceschi, rappeur / chanteur / on-ne-sait-trop-quoi californien à qui l’on doit le charmant Fake Flowers, l’une des bonnes surprises rap / pop / on-ne-sait-trop-quoi de 2004. En plus d’être l’un des pseudos du garçon, Jesus Taylor Thomas est le titre de son album solo, un album présenté, ça tombe bien, comme la séquelle, la suite, le complément de Fake Flowers. Et en effet, il y a de ça. Ce disque dense et touffu est fait de la même matière que celui du grand frère. Voici à nouveau un invraisemblable patchwork de styles, de l’électronique brute ("Cash Yo Checks"), sombre ("Feel") ou sautillante ("Think Before Thinking") au bijou pop sur orgue rétro ("San Juan Bay"), en passant par du simili Notwist ("A Trick"), de la drum’n'bass ("Married to Time") ou un savant mélange de tout ça ("A Life"). Comme son frère, David / Jesus est capable de jouer tour à tour et avec le même bonheur la brute ("Cash Yo Checks"), le sage ("Feel") ou le sentimental (le "Lost My" déjà présent sur le Dancing with Skeletons de Toca, "Broken Eyes", "Time", etc.). Il passe sans forcer du chant aux hurlements hardcore, au susurrement ou, plus souvent, au rap. Un rap de préférence rapide, dans la droite lignée de la Freestyle Fellowship, dont les frères Ramos et leurs amis sont des continuateurs déclarés.

DAVID RAMOS - Jesus Taylor Thomas

David emprunte donc la même voie que Ceschi, les paroles en espagnol et la coloration latino en moins. Pourtant, Jesus Taylor Thomas fonctionne un peu moins bien que Fake Flowers. A force d’éclectisme, l’album laisse une impression un peu brouillonne. Et malgré quelques renforts, notamment celui des collègues du groupe Toca (Ceschi, Tommy V, Xololanxinxo), David et sa voix pas assez affirmée semblent se perdre au milieu de cette foule de beats signés par une multitude de producteurs (David et Ceschi, Zach Harris, Jay Scafariello et d’autres). Ca n’est qu’en fin de parcours que l’album hausse franchement le ton, prend plus d’ampleur et rejoint le niveau de Fake Flowers, avec un impeccable "My Last Day" en plusieurs mouvements co-interprété par Max Heath, la guitare acoustique et la flûte de "True to You", la plus jolie des chansons sentimentales de l’album, et l’excellent "Laugh at Me" avec Private School.

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