Le duo The Crest a de quoi laisser circonspect. En 2002, après des premières sorties confidentielles (un album, deux mixtapes), les frères Pelleter ont sorti deux albums solo terriblement contrastés. Pendant que Jack Cracker proposait un Hats Off particulièrement éprouvant, AD, l'autre, créait la surprise avec un Misguided Recordings étonnamment séduisant. Tous les espoirs et toutes les craintes étaient donc de mise pour Binge Thinking, leur deuxième album officiel.
De fait, le disque commence plutôt bien. Les premiers titres font illusion, la balance penche quelques temps du bon côté avec un "The Movement" entraînant, funky en diable comme au bon vieux temps. Ou dans une moindre mesure, avec "Ego", ou avec le curieux et très cool "No More Lady" et ses injures en français bien de chez nous. Mais ensuite, ça se gâte. Pour longtemps, pour très longtemps. Sur près d'une heure, un rap rasoir plein des leçons de vie, observations politico-sociales et exercices ludiques habituels s'installe, à peine sauvé par quelques réussites occasionnelles ("Leaving"). Les solos des frères de Madison étaient respectivement bon et mauvais. Ce disque en duo fait la moyenne.
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