JAY FIZZLE – Donafizzo

Continuons le tour d’horizon post-Young Dolph du label Paper Route Empire, entamé plus tôt cette année. Poursuivons-le à travers Donafizzo, le dernier Jay Fizzle. Celui-ci, certes, n’est pas l’artiste le plus neuf de la bande. Ce cousin de Dolph sort des albums depuis plus de cinq ans sur sa structure. Mais celui qui a livré le plus vibrant hommage à son mentor sur Long Live Young Dolph (« ma façon de parler, de marcher, d’agir, de me vêtir, ma façon de faire mon truc en studio, je les ai apprises du meilleur ») pourrait être celui qui lui fait le mieux honneur, sur un long-format (en tout cas dans sa version originale, les neuf morceaux additionnels de sa déclinaison « Deluxe » diluant le plaisir, et réléguant au mauvais endroit l’un de ses meilleurs morceaux, « Hood Rich », une habituelle vantardise sur sa réussite matérielle, mais aussi un joli exercice de trap music à piano).
Appuyé à la production par Sosa 808 et quelques autres tels que Hitkidd, lesquels l’aident à livrer un album plus varié que l’ordinaire de PRE, Jay Fizzle délivre d’autres temps forts. L’hymne au luxe lancinant « Look Like Money », avec Jackboy et la rappeuse Joddy Badass, en est un. Le martial « Choppas On Choppas » en est un autre, de même que « Murder », son duo avec un autre artiste maison, Snupe Bandz, et que l’ode à sa réussite « Nothing Into Something », où on lui trouve quelques intonations à la Young Dolph.
Avec de tels titres Jay Fizzle se distingue, de même qu’avec quelques autres de ses attributs : sa façon de manger les mots, des références aux héros de l’enfance, Le Roi Lion, Sangoku, Jackie Chan, et bien sûr celui qui nomme l’album et orne sa pochette, Donatello des Tortues Ninjas. Et puis aussi cette obsession pour les filles, qu’il prétend collectionner sur « 50 Freaky Bitches », énième titre bâti sur le thème de Mission Impossible, ainsi que sur « Four Hoes ». Ce qui n’est pas une galéjade, la rumeur disant qu’il aurait enfanté entre 14 et 22 rejetons, quasiment tous de mères différentes.
Jay Fizzle y tient. Il souhaite que Paper Route Empire reste au sommet, à en croire le duo « Standin On Top Of Shit », avec Key Glock. Il veut continuer à représenter sa ville, comme sur « Dust Town Livin », avec deux autres jeunes pousses de Memphis, Big Moochie Grape et Big Scarr (RIP). Et même si ce dernier titre est plus faible que d’autres, le rappeur parvient à ses fins, avec cet album qui pourrait bien être le meilleur sorti en 2022 par le label du si regretté Young Dolph.