40 des meilleurs albums rap de 2005

40 des meilleurs albums rap de 2005

Les années en « 5 », dans le rap, sont souvent de très grands crus, et 2005 ne fait pas exception. C’est un année prodigue, où beaucoup de choses se sont passées. C’est un année pivot, placée pile entre deux grandes générations, deux grandes décennies, deux grands âges d’or pour ce genre musical. On y devine le rap d’après, mais celui d’avant expose encore quelques beaux restes.

En 2005, le sud des Etats-Unis est installé définitivement au firmament du rap. Les rappeurs infréquentables de Memphis, ceux de Three 6 Mafia, connaissent leur plus grand succès public avec le single « Stay Fly », et ils s’apprêtent à recevoir un Oscar. Tandis que du côté de la Nouvelle-Orléans, avec Carter II, Lil Wayne devient le rappeur le plus important de la décennie.

Et puis il y a Houston. Mike Jones, Paul Wall et Slim Thug, les trois acteurs de « Still Tippin », single à succès de l’an passé, sortent chacun un album attendu, et souvent réussi. Tout à coup, la lean, les grillz et les virées en Cadillac, ces éléments clés de la culture texane, deviennent visibles du monde entier. Et tout près de là, à Port Arthur, pendant que Pimp C croupit en prison, Bun B continue à faire vivre la légende UGK. Le duo en récoltera les fruits, très bientôt. Et bien sûr, il ne faut pas omettre l’émergence de Young Jeezy. Avec une mixtape puis un album d’exception, le rappeur d’Atlanta contribue à populariser un style de rap alors très régional, la trap music, mais qui dans les vingt années à venir sera au coeur de tout.

Tous ces gens, malgré tout, laissent de la place aux figures déjà bien établies du rap de l’époque. Kanye West, avec son second opus, commence à révéler ses ambitions démesurées et sa vision artistique large, en faisant par la même occasion profiter Common, le vétéran de sa bonne ville de Chicago, qui sort cette année-là l’un de ses meilleurs albums. Ailleurs aussi, des grands s’illustrent. Beanie Sigel à Philadelphie, qui expose sa mélancolie de mauvais garçon sur The B. Coming, ou en Californie The Game, qui sur cet album de bon élève du gangsta rap qu’est The Documentary, exploite et exalte le grand mythe du rap californien.

Et puis, moins visible du grand public, le rap indépendant des années précédentes brille de ses derniers feux, avec les grandes œuvres sorties par quelques protagonistes importants, Slug d’Atmosphere, Opio des Hieroglyphics, Eligh, Murs et Scarub des Living Legends et des Three Melancholy Gypsys, Cage, Edan, Pigeon John, Buck 65, Soso, Josh Martinez et Sleep à travers les Chicharones, et bien d’autres, encore plus injustement méconnus qu’eux.

N’oublions pas non plus, du côté français de cette scène, l’ambitieux double-album de La Caution. Et puisqu’il faut parler d’autre pays que les Etats-Unis, remarquons ces formules bâtardes à forte composante hip-hop délivrées sous de multiples formes par des Anglais tels que Gorillaz, M.I..A, les gens du grime et les bien plus obscurs fbcfabric et Reindeer.

Non mais quelle année ! Une apothéose pour le rap. Le coeur de son histoire.

La sélection suivante est personnelle. Elle porte la marque de l’intérêt marqué alors, par ici, pour la scène hip-hop indépendante, encore bien vivace en 2005. Elle y est mieux représentée qu’un rap grand public alors riche en morceaux d’anthologie, mais encombré d’albums trop longs et de beats patauds. Ne vous en offusquez pas, contentez-vous d’utiliser le champ commentaires disponible au bas de cette page pour faire part de vos observations et de vos récriminations.

NOS ALBUMS

Qu’elle a été riche, l’année 2005. Sur la Côte Est, en Californie, au Sud ou ailleurs qu’aux US, dans l’underground et auprès du rap grand public. De fait, nous n’avons pas su choisir moins de quarante bons albums pour rendre pleinement compte de ce qu’il s’y est passé d’exaltant.

LE CHOIX DES LECTEURS

A voté ! Les lecteurs de Fake For Real ont livré leur verdict. Et de l’année 2005, ils ont retenu l’album grâce auquel le petit Dwayne Carter a changé de dimension, celui par lequel ce trublion de la scène sudiste est devenu le rappeur le plus décisif et le plus influent de la décennie.

  1. LIL WAYNE – Tha Carter II
  2. YOUNG JEEZY – Let’s Get It: Thug Motivation 101
  3. GUCCI MANE – Trap House
  4. EDAN – Beauty And The Beat
  5. THE GAME – The Documentary
  6. Z-RO – Let The Truth Be Told
  7. KANYE WEST – Late Registration
  8. LA CAUTION – Peine de maures / Arc-en-ciel pour daltoniens
  9. COMMON – Be
  10. SEAN PRICE – Monkey Barz
  11. THREE 6 MAFIA – Most Known Unknown
  12. BEANIE SIGEL – The B. Coming
  13. BUN B – Trill
  14. 50 CENT – The Massacre
  15. CLIPSE – We Got It 4 Cheap 2

Classement arrêté le 29 novembre 2024.

The Notorious S.Y.L.V.

The Notorious S.Y.L.V., a.k.a. Codotusylv, écrit sur le rap et tout un tas d'autres choses depuis la fin des années 90. Il fut le fondateur des sites culte Nu Skool et Hip-Hop Section, et un membre historique du webzine POPnews. Il a écrit quatre livres sur le rap (dont deux réédités en version enrichie), chez Le Mot et le Reste.

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