T.Y. – Baby Gangsta, Vol. 2

Ils sont très génériques, les titres que T.Y. attribue à ses « mixtapes ». Actif depuis 2014, ce protégé de Curren$y les a nommés Son Of A Gangsta, ou bien encore Baby Gangsta. Ces titres, cependant, sont pour le moins appropriés. Car le plus jeune membre du collectif Jet Life est bel et bien le rejeton d’un (rappeur) gangsta notoire : il est le fils de B.G. Et pendant que son père croupit indéfiniment en prison, lui continue de porter la flamme. Et il le fait avec un peu plus de réussite qu’un habituel « fils de », comme l’a montré sa dernière sortie.
Disponible depuis septembre dernier, Baby Gangsta, Vol. 2 bénéficie d’un renfort de poids en la personne de Top$ide, l’un des artisans du son de Detroit. Ce dernier s’aventure désormais hors du Michigan, comme l’a montré récemment sa collaboration avec RX Papi. Et cette fois donc, il se retrouve à La Nouvelle-Orléans. Cette association boucle la boucle, en quelque sorte, tant on sait l’influence qu’a eu sur le rap de rue de Detroit le son promu autrefois par les labels No Limit et Cash Money. Le producteur, d’ailleurs, est lui-même originaire de Louisiane, et il confie partager avec les gens de l’endroit un amour pour le tintamarre des fanfares.
Ce qu’on retrouve sur les vingt-deux petites minutes de ce projet, c’est le dénominateur commun entre les deux régions. Ce sont les mêmes histoires de deal de drogue et les mêmes rythmes bondissants, ceux de « Trapping All Winter » par exemple. Mais son aspect est plus froid et plus mécanique que celui du traditionnel son bounce. A cet ensemble s’ajoutent parfois la diction enfumée, le flow trainard et la musique atmosphérique qu’on associe à la Jet Life, comme sur « Dats A Fact », « Fuck’d Up » ou les très bons « QP » et « Drug Dealers MBR », deux sommets. Au bout du bout, ce qui paraît être la sortie mineure d’un rappeur mineur contient tout ce qu’on aime.