MAX B – Public Domain 2: Rise Of The Silver Surfer
En 2007, Max Biggavelli est déjà plongé dans les affres de l’affaire sordide qui, un peu plus tard, entraînera sa condamnation à soixante-quinze années d’incarcération. Sorti de prison en 2005, il y est déjà de retour, accusé dans des circonstances douteuses d’avoir commandité un meurtre. C’est alors le début de la fin. Pour rester en liberté en attendant son jugement, il doit payer deux millions de dollars de caution, obtenus en signant un deal trop rapide avec son acolyte d’alors, Jim Jones. Ce accord est l’origine de sa future dispute contractuelle et financière avec le membre des Diplomats, et de l’embargo que ce dernier décrètera à son encontre. Et comme un malheur n’arrive jamais seul, le 11 juin, un mois pile avant sa libération conditionnelle, on assassine son ami Stack Bundles.
Max B, donc, a la scoumoune. Cependant, il est productif. Il vient de lancer un long marathon de mixtapes qui ne s’arrêtera (presque) qu’avec sa prochaine incarcération, notamment la série des Public Domain, dont les deux premiers exemplaires sont sortis alors qu’il était derrière les barreaux. La seconde édition, Rise Of The Silver Surfer, deviendra l’une de ses plus prisées. Du fait de la forte présence des membres de ByrdGang, elle diffère alors peu des sorties du collectif. Ce qui nous est offert, ce sont des morceaux arrogants et des boucles rentre-dedans qui n’auraient pas juré sur un album des Diplomats, à l’image de « Drop That Top », ou encore de « Lump Sums », avec Jim Jones et NOE. Et à cela, s’ajoutent aussi quelques signes d’époque, comme le morceau au sample screwed sur… « Screwed », ainsi qu’un clin d’œil au « Crank That » de Soulja Boy, sur « Ready To Go ».
Mais Max B est bel et bien au centre du jeu, avec ses traits distinctifs : ces refrains chantés et ces raps chuintants qui, tous deux, poussent à son comble une formule déjà entendue chez 50 Cent, mais en plus plaintif, en plus lancinant. Il plaisante, il la ramène, il célèbre sa drogue préférée sur « 50’s Of Sour », et il parle des filles sur « Flash Dance », « Reign », « Need A Lil Treat », « Give Dem Hoes Up » et ailleurs. Le rappeur, aussi, exploite le passé du rap. Il sample 2Pac sur « Bring Another Ounce ». Sur « Thug & Harmony », il s’inspire du groupe du (presque) même nom, puis de De La Soul sur un morceau intitulé d’après le trio et très proche de son tube « Ring Ring Ring », un égo-trip où il vante la supériorité de son art. Cet art, Max B le maîtrise donc ici, et il se dépêchera d’en faire étalage encore sur ses autres mixtapes, avant de se voir condamné à un trop long silence.