20 des meilleurs albums rap de 2019
En 2019, une décennie de rap s’achève donc. La plus triomphale, sans doute, pour cette musique, tant elle coule désormais de source, tant elle domine alors toutes les autres. Tout est rap, à l’issue de ces dix années. La production est si pléthorique, cela tire tellement dans tous les sens, qu’il est de plus en plus difficile d’en repérer les pépites, d’identifier les vraies perles au-delà des grosses machines vantées par les milieux consanguins de l’industrie et de la critique, qu’il est de plus en plus difficile de séparer les bons grains de l’ivraie.
En 2019, toutefois, on peut compter une fois encore sur des valeurs sûres comme les scènes régionales de Floride, de Baton Rouge, de la Californie du Nord, et plus encore sur celle de Detroit. En pleine explosion, grâce aux sorties réussies de Payroll Giovanni, Peezy, Lonnie Bands, Baby Smoove, 42 Dugg, de BabyTron et de ses Shittyboyz, de Cash Kidd, TeeJayx6, Eastside Reup et tant d’autres, celle-ci traverse ses plus grandes années. Elle est la meilleure du pays, avec sa cohorte de rappeurs de rue en feu. Elle parait d’autant plus inépuisable que pointe déjà, dans la ville proche de Flint, une relève prometteuse avec Rio Da Yung OG et RMC Mike.
Par ailleurs, à la manière de la trap music d’Atlanta, qui en dix ans est passée de musique bulldozer en complainte pour rappeurs dépressifs, on voit sa cousine la drill de Chicago devenir mélancolique avec Polo G, alors même qu’explosent au grand jour ses variantes new-yorkaises et britanniques à travers Pop Smoke, Sheff G et Sleepy Hallow d’un côté de l’Atlantique, et Digga D, Kilo Jugg et consorts de l’autre.
Et puisqu’on parle des Anglais, notons aussi qu’avec les succès critiques de Dave et de Slowthai, et la bonne forme de l’influent Giggs, celui même qui a ouvert une autre voie à ses compatriotes, le rap anglais (non, pas le grime, le vrai rap anglais) n’a plus grand-chose à envier à son père américain.
Et puis, comme pour conclure de façon honorable la décennie qu’ils ont dominée, on voit certains grands noms, Young Thug, Kevin Gates, Danny Brown et quelques autres (dont les Français de PNL), offrir à cette année des albums tout à fait acceptables. Voici juste quelques faits notables, parmi une pléthore d’autres auxquels la sélection ci-dessous n’apportera qu’un aperçu partiel et très imparfait.