25 des meilleurs albums rap de 2011
Au début des années 2010, c’est comme si le rap connaissait une nouvelle jeunesse. Plus que jamais, il occupe le haut de l’affiche. De nouveaux collectifs captivent l’attention des médias. Odd Future et Top Dawg Entertainment, par exemple, sont de ceux-là. Comme toujours, la Californie fascine l’intelligentsia, ses artistes bénéficient d’un primat. Pourtant, ce n’est pas tant ces derniers qui capturent l’esprit de l’époque, pas plus que les stars de la dernière décennie Jay-Z et Kanye West, embarqués plus que jamais dans leurs délires mégalomaniques avec Watch The Throne. Le vrai élément marquant du moment, c’est la sortie l’année passée du détonnant Flockaveli. Et ce sont les répliques que ce violent tremblement de terre ne cesse de provoquer.
Ces secousses, on les entend dans les dernières livraisons des artistes MMG, Rick Ross et son protégé Gunplay, alors transportés par la sauvagerie de sons à la Lex Luger. On en a la trace, aussi, dans le retour marquant, entamé en 2009, des anciens héros de Memphis Juicy J et Project Pat. Ou dans la forme cinglante des héros de la trap music, les anciens tels que Jeezy, mais aussi 2 Chainz, Future et son acolyte Young Scooter, ou bien encore, toujours à Atlanta, les rappeurs du collectif Duct Tape Entertainment, Alley Boy et Trouble, alors au sommet de leur fureur. Même à New-York, où les hommes du moment sont French Montana et le producteur Harry Fraud, on suit la tendance du moment.
Malgré tout, il y a encore de la place pour de vieux rappeurs respectables tels que les Roots. Il y en a aussi, et une grande, pour le rap patchouli de Drake, l’Elton John du rap, qui sort alors l’album que beaucoup considèrent comme son chef d’œuvre, Take Care. Il y a également le cloud rap, ce hip-hop atmosphérique et ouaté, dont 2011 est aussi la grande année. Et comme si ce tumulte les stimulait, de vieilles gloires du rap du gouffre cher à nos cœurs sortent certains de leurs meilleurs disques, comme Noah23, Astronautalis, Mac Lethal et Serengeti.
D’autres personnes émergent de ce vieil underground, comme l’illuminé Danny Brown, ou bien encore les brutes de Death Grips. Ces gens proviennent d’une tradition ancienne, et pourtant, avec leur rage intense, ils adoptent eux-aussi, pour notre grand bonheur, la tonalité sauvage de l’époque.
Originellement publiée en 2014, cette rétrospective a été révisée plusieurs fois depuis.
