Voici donc le troisième album du Maintenance Crew, et avec lui, les mêmes interrogations que pour ceux d'avant : pourquoi ce qui est si détestable chez les autres, est-il aussi jouissif chez eux ? Pourquoi ce rap engagé et sans humour, pourquoi ce boom bap mort depuis plus de dix ans, pourquoi ces hommages creux aux grands du jazz (le longuet "Definition of the Horn", qui énumère à n'en plus finir les artistes qui ont "brisé le coeur" de nos amis), cessent-ils d'être rédhibitoire dès qu'ils sont le fait de nos trois hommes de Chicago ? Pourquoi ce groupe passéiste et revivaliste parvient-il à nous faire aimer le jazz rap comme au premier jour ? Pourquoi semble-t-il plus qu'un pâle copieur ? Pourquoi, sur chacun de ses albums, faisant honneur à son nom trivial, l'équipe de maintenance remet-elle le rap des années 90 en état ? Pourquoi le fait-elle sonner comme s'il était neuf ?