Les années en "5", dans le rap, sont souvent de très grands crus, et 2005 ne fait pas exception. C'est un année prodigue, où beaucoup de choses se sont passées. C'est un année pivot, placée pile entre deux grandes générations, deux grandes décennies, deux grands âges d'or pour ce genre musical. On y devine le rap d'après, mais celui d'avant exhibe encore de beaux restes.
En 2005, le sud des Etats-Unis est installé définitivement au firmament du rap. Les rappeurs infréquentables de Memphis, ceux de Three 6 Mafia, connaissent leur plus grand succès public avec le single "Stay Fly", et ils s'apprêtent à recevoir un Oscar. Tandis que du côté de la Nouvelle-Orléans, avec Carter II, Lil Wayne devient le rappeur le plus important de la décennie.
Et puis il y a Houston. Mike Jones, Paul Wall et Slim Thug, les trois acteurs de "Still Tippin", single à succès de l'an passé, sortent chacun un album attendu, et souvent réussi. Tout à coup, la lean, les grillz et les virées en Cadillac, ces éléments clés de la culture texane, deviennent visibles du monde entier. Et tout près de là, à Port Arthur, pendant que Pimp C croupit en prison, Bun B continue à faire vivre la légende UGK. Le duo en récoltera les fruits, très bientôt.
Et bien sûr, il ne faut pas omettre l'émergence de Young Jeezy. Avec une mixtape puis un album d'exception, le rappeur d'Atlanta contribue à populariser un style de rap alors très régional, la trap music, mais qui dans les vingt années à venir sera au coeur de tout.
Tous ces gens, malgré tout, laissent de la place aux figures déjà bien établies du rap de l'époque. Kanye West, par exemple, avec son second opus, commence à révéler ses ambitions démesurées et sa vision artistique large, en faisant par la même occasion profiter Common, le vétéran de sa bonne ville de Chicago, qui sort cette année-là l'un de ses meilleurs albums.
Ailleurs aussi, des grands s'illustrent. Beanie Sigel à Philadelphie, qui expose sa mélancolie de mauvais garçon sur The B. Coming, ou en Californie The Game, qui sur cet album de bon élève du gangsta rap qu'est The Documentary, exploite et exalte le grand mythe du rap californien.
Et puis, moins visible du grand public, le rap indépendant des années précédentes brille de ses derniers feux, avec les grandes œuvres sorties par quelques protagonistes importants, Slug d'Atmosphere, Opio des Hieroglyphics, Eligh, Murs et Scarub des Living Legends et des Three Melancholy Gypsys, Cage, Edan, Pigeon John, Buck 65, Soso, Josh Martinez et Sleep à travers les Chicharones, et bien d'autres, encore plus injustement méconnus qu'eux.
N'oublions pas non plus, du côté français de cette scène, l'ambitieux double-album de La Caution. Et puisqu'il faut parler d'autre pays que les Etats-Unis, remarquons ces formules bâtardes à forte composante hip-hop délivrées sous de multiples formes par des Anglais tels que Gorillaz, M.I..A, les gens du grime et les bien plus obscurs fbcfabric et Reindeer.
Non mais quelle année ! Une apothéose pour le rap. Le coeur de son histoire.
La sélection suivante est personnelle. Elle porte la marque de l'intérêt marqué alors, par ici, pour la scène hip-hop indépendante, encore bien vivante en 2005. Elle y est mieux représentée qu'un rap grand public alors riche en morceaux d'anthologie, mais encombré d'albums trop longs et de beats patauds. Ne vous en offusquez pas, contentez-vous d'utiliser le champ commentaires disponible au bas de cette page pour faire part de vos observations et de vos récriminations.
NOS 40 ALBUMS
Qu'elle a été riche, l'année 2005. Sur la Côte Est, en Californie, au Sud ou ailleurs qu'aux US, dans l'underground et auprès du rap grand public. De fait, nous n'avons pas su choisir moins de quarante bons albums pour rendre pleinement compte de ce qu'il s'y est passé d'exaltant.
3 MELANCHOLY GYPSYS - Grand Caravan To The Rim Of The World
Il faut suivre la piste d'Eligh. Dans la prolifique mais affreusement inégale discographie des Living Legends, c'est la présence de ce dernier à la production qui, souvent, fait la différence. La preuve avec cet album longtemps annoncé des 3 Melancholy Gypsys, l'un des trios qui a fondé le collectif californien, celui qui est issu de l'aventure Log Cabin, le meilleur.
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Après avoir participé à Global Phlowtations, un collectif important de la grande famille Project Blowed, Thavius Beck se fait un nom au sein du duo Labwaste, puis en signant des disques en solo. Son meilleur disque, cependant, pourrait bien être cette discrète compilation de titres instrumentaux, sortie en formats CD-R et numérique uniquement, et sous son pseudonyme d'origine, Adlib.
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ATMOSPHERE - You Can't Imagine How Much Fun We're Having
Slug est fidèle à lui-même. Il s'ouvre, il se confie et il se met en rogne. Il se livre sur ses colères, sur ses déboires sentimentaux, sur les aléas de sa vie d'artiste, et il excelle à cela. Et pendant ce temps, Ant se surpasse. En effet, cet album d'Atmosphere contient quelques-uns des meilleurs moments musicaux du groupe, et ils sont idéalement agencés. Possiblement, il est son plus abouti.
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Issu de la galaxie West Coast Underground, ce proche de Metfly des Overfiends qu'est Mickey Avalon s'inspire de son expérience glauque de gigolo et de toxicomane pour délivrer un album certes inégal, mais crâne, drôle et éclatant. Il nous offre quelques tubes aguicheurs tels que le remarquable "Jane Fonda", et il adapte à l'ère rap la posture et l'allure des rockeurs glam d'autrefois.
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Ce troisième album est souvent considéré comme la grande œuvre de Beanie Sigel. Sur ce blockbuster des années Roc-A-Fella, sur cet opus sorti alors qu'il est en prison, le rappeur de Philadelphie, rattrapé par sa vie criminelle, rassemble toute sa hargne de bandit, toute sa fierté de type qui s'en est sorti, et toute sa mélancolie de mauvais garçon rattrapé sans cesse par le ghetto.
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BUCK 65 - Secret House Against The World
A ce stade, le rap n’est plus qu’un souvenir pour Buck 65. Il ne l'entretient plus que par son phrasé et par quelques scratches. Secret House Against The World est donc bel et bien la suite logique du pop / rock décevant de Talkin' Honky Blues. Mais cette fois, la transition est faite, la mue est achevée, les mochetés et boursouflures de l’album précédent ont disparu. Celui-ci est splendide.
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Après avoir collaboré avec toutes les stars du rap, rappelant au passage qu'il fallait libérer Pimp C de sa prison, Bun B persévère sur son propre disque. En attendant la consécration ultime de Underground Kingz, il consolide la légende UGK avec un album qui a les défauts et les qualités d'un blockbuster : la volonté de manger à tous les râteliers, mais aussi quelques tubes.
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En rejoignant El-P, Cage trouve un cadre pour son rap d'homme brisé. Celui qui aurait pu être Eminem à la place d'Eminem est épaulé par plusieurs producteurs phares de l'underground, et ses provocations sont tempérées de confessions sur sa jeunesse sordide et fracassée. Hell's Winter est l'album le plus équilibré de cet homme qui ne l'est pas, et l'un des meilleurs chez Def Jux.
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Les six ou sept membres des Cankles, un groupe de Chicago, ont beau être restés des inconnus et n'avoir livré qu'un album au cours de leur carrière en commun, celui-ci est le bon. C'est un cocktail réjouissant de raps, de turntablism, de guitares et d'électronique, une musique festive telle qu'on n'en entend alors presque plus sur la sombre et l'introspective scène hip-hop indé.
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LA CAUTION - Peines de maures / Arc-en-ciel pour daltoniens
Les bons groupes de rap français ne sont pas légion. Les doubles-albums de hip-hop qui tiennent la route tout du long ne sont pas non plus monnaie courante. La Caution, pourtant, réussit sur les deux tableaux avec leur second opus, pondérant la gravité et le rap engagé de Peine de maures, la première partie, par un Arc-en-ciel pour daltoniens plus ludique, enjoué et lumineux.
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THE CHICHARONES - When Pigs Fly
Avec ce Pigs Can Fly rien de moins qu'entrainant, ludique et réjouissant, deux des trublions les plus attachants de la scène indé, Josh Martinez, l'ancien Maxwell de la scène d'Halifax, et Sleep, l'un des rappeurs à l'origine du collectif Oldominion, découvrent qu'ils sont sur la même longueur d'onde. Ils délivrent ensemble ce qui pourrait bien être le sommet de leurs deux carrières.
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Quelques années après l'échec commercial de l'ambitieux Electric Circus, Common redresse la barre avec le très prisé Be. Il est toujours ce rappeur adulte et "conscient", sa formule musicale, œcuménique, continue à dépasser le hip-hop. Mais avec l'aide de Kanye West et des sons de Dilla, cet album est d'une concision, d'une simplicité et d'une efficacité tout à son avantage.
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C'est en partie par la série des EPs solos intitulés False Hopes que Doomtree, le collectif rap indé de Minneapolis, se fait connaître du public spécialisé. Et le meilleur de la série pourrait bien être signé par la seule femme du groupe, l'une de ses dernières recrues, Dessa Darling, dont le passé de slammeuse et le profil de lettrée transparaissent dans les cinq titres réussis de ce projet.
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A l'époque où Disflex.6 est découvert par Lex Records, les Californiens ont déjà perdu de leur pertinence. Toutefois, on retrouve un peu de celle-ci sur cette sortie sur un autre label, avec ses sons bizarres, ses samples inquiétants et ses attaques contre les mauvais rappeurs, caractéristiques de l'underground de l'an 2000. Et pour cause, ces morceaux ont été enregistrés à cette époque.
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Sur Beauty And The Beat, son deuxième album, Edan Portnoy fait comme sur le précédent. Il réinvente le rap old school, il le transporte dans la décennie 2000. Mais en plus, il régénère aussi le rock psychédélique des années 60 et 70. Tout cela se téléscope de manière improbable, hallucinée et virtuose, sur ce mélange des genres absolument improbable, et néanmoins très abouti.
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Karma Kingdom, c'est une perle méconnue du rap indépendant des années 2000. C'est un album sorti par un inconnu, sur un label des tréfonds les plus perdus de l'underground, et qui pourtant dégage un enthousiasme, une variété et une inventivité peu entendus depuis la old school, une ère dont le rappeur et producteur EiboL restaure la fraicheur, la vitalité et la spontanéité.
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En 2003, certains ont pensé que Poltergeist serait le meilleur solo d'Eligh. Cependant, cela est démenti deux ans après, avec ce délicat Enigma. Poussant plus loin la collaboration avec le guitariste Robert Miranda, usant d'une instrumentation suave et jazzy qui n'appartient qu'à lui, il le dépasse encore. Il est le sommet de la carrière du rappeur et producteur des Living Legends.
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FBCFABRIC & REINDEER - It's Not Who You Know, It's Whom You Know
Délivré par les Anglais fbcfabric (le producteur) et Reindeer (le rappeur), cet album est étonnant. Il se distingue par la forme. Le CD, en effet, se trouve dans une pochette en tissu, avec des étiquettes pour révéler son titre et son tracklisting. Il dévoile aussi une musique étonnante, un hip-hop contemplatif dans la lignée de cLOUDDEAD, voire d'Octavius, mais en plus accessible.
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C'est une vieille question : faut-il séparer les auteurs de leur œuvre ? A celle-ci, nous répondons toujours oui. The Game la groupie, par exemple, on a toujours eu envie de lui donner des baffes. Son rap qui se mord la queue, ne parlant que de lui-même et célébrant son propre mythe, on voudrait l'ignorer. Et pourtant, son premier album est bel et bien le classique qu'il prétend être.
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L’étonnant avec l'éclectique projet Gorillaz, c'est qu’en dépit d’une rotation intensive des singles sur toutes les radios et dans tous les supermarchés de l'univers, le dégoût ne pointe pas trop. Ce nouvel épisode des aventures de nos héros de bande-dessinée, cette nouvelle virée du chanteur de Blur en territoires funk ou hip-hop, pourrait même s'avérer supérieure à la précédente.
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KID STATIC - Have You Seen This Man?
Les méconnus Cankles sortent un album réjouissant en 2005. Ils nous offrent du hip-hop jovial, éclectique et bien foutu tel qu’on en a rarement vu du côté de Chicago. Eh bien, sur le disque solo d'un de leurs membres, le truculent et le facétieux Kid Static, un artiste complet venu des musiques électroniques et qui s'affaire à la production comme aux raps, c'est exactement la même chose.
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The Source, qui n'a pas toujours mis en avant le versant féminin du rap, se rachète en 2005 en attribuant sa note maximale au quatrième album de Lil' Kim, au moment même où celle-ci entame une peine de prison. C'est exagéré. Ce Naked Truth qui se présente comme l'album de la confession est inégal, il est trop long. Il est néanmoins le dernier bon disque en date de la rappeuse.
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Le deuxième numéro de la série Tha Carter, c'est l'album pivot de Lil Wayne, celui grâce auquel le petit Dwayne Carter, ce trublion apparu la décennie d'avant sur la scène de La Nouvelle Orléans, devient grand. Celui avec lequel le jeune homme possédé et versatile à la voix de grenouille s'affirme comme le rappeur emblématique des années 2000, comme "the best rapper alive".
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Anglaise d'origine sri-lankaise toute aussi cosmopolite que la capitale britannique, M.I.A. sort l'œuvre postmoderne définitive. Au-delà du rap, elle fédère en un tout à peu près cohérent tout un tas de musiques, hip-hop, grime, dancehall, reggaeton, funk carioca, qu'elle double d'une conscience politique et d'une posture de guérillera revêche, sur ce Sandinista moderne.
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MAINTENANCE CREW - Eternal Sunshine Of The Simple Mind
Ce grand disque de rap à la mode des années 90 est sorti en fait au beau milieu de la décennie 2000. Il n'est pas l'œuvre de New-Yorkais, mais de Chicagoans. Ceux-ci ne sont pas afro-américains, mais asiatiques et latino. Mais entre leurs mains, le jazz rap tel qu'il a été pratiqué dix ans plus tôt par A Tribe Called Quest ou Digable Planets redevient pertinent et tout à fait d'actualité.
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Quelques beaux restes subsistent encore, sur cet album solo tardif d'Opio, le rappeur des Souls of Mischief. Epaulé par les autres Hieroglyphics, par le regretté turntablist Roc Raida, et par cette arrière-garde de la scène indé californienne que sont Rasco et Planet Asia, il délivre alors un bon album mineur, caractéristique de l'éthique comme de l'esthétique underground.
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Pigeon John Sings The Blues est une demi-déception. Ce troisième solo reprend les titres de l'excellent mais confidentiel EP South Bay Blues, sorti en complément d'un recueil de poèmes. Malheureusement, l'ancien L.A. Symphony les a retravaillés et il y a rajouté des morceaux superflus, faisant un très bon album, seulement, de ce qui aurait pu être sa grande œuvre.
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POWER STRUGGLE - Arson At The Petting Factory
Oddjobs, groupe emblématique de la scène rap underground du Midwest, a finalement rendu l'âme. Mais à sa place, deux groupes sont nés, encore plus passionants. Kill the Vultures, qui rencontre un succès d'estime et, plus obscur, le duo Power Struggle formé par le rappeur Nomi et par DJ Deeltax, auteur avec ce premier album d'une fusion entre punk et rap inédite et puissante.
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QWEL & JACKSON JONES - Dark Day
L'inlassable rappeur de Chicago augmente une discographie déjà riche avec un autre album enregistré avec le duo de producteurs Jackson Jones. Ensemble, ils avancent avec de gros sabots, mais aussi quelques trouvailles. Et si ce Dark Day déçoit, ça n'est que pour une seule raison : il soutient mal la comparaison avec le formidable The Harvest délivré avec Maker un an avant.
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RUFF SQWAD - Guns 'N' Roses Vol. 1
Le Ruff Sqwad est, avec Roll Deep, l'un des grands collectifs de rappeurs grime. La mixtape Guns 'N' Roses est leur grand manifeste. Elle démontre la qualité des productions de Dirty Danger et de Rapid. Certes, sa première version est d'abord inégale. Mais ce défaut sera corrigé en 2007, quand une réédition remplacera les titres les plus faibles par leurs singles d'anthologie.
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SAGE FRANCIS - A Healthy Distrust
Après un Personal Journals éclectique qui lui a permis de se faire un nom au-delà du public hip-hop, Sage Francis revient avec un disque plus dense, plus intense, nourri par ses blessures personnelles et par son engagement politique. Malgré sa sensibilité rock et sa sortie chez Epitaph, A Healthy Distrust est aussi un disque plus rap. Et c'est sans doute son œuvre capitale.
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Already Platinum est le premier album en major de Slim Thug, mais d'ores et déjà, il dit être au sommet de sa vie. Il prétend être devenu, à la force du poignet, l'incontestable patron de sa ville. Et on y croit en entendant sa grosse voix de géant pleine d'assurance et d'autorité, exprimer sa satisfaction sur une musique où se rencontrent les sons des Neptunes et les formules de Houston.
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Oldominion a pour défaut sa productivité. Il y a toujours de quoi grignoter sur les albums du collectif à rallonge basé entre Seattle et Portland. Ils ont enregistré de petites merveilles rap, éparpillées de ci de là. Mais les œuvres intégralement recommandables marquées du logo à la chouette s'avèrent rares. Le Christopher de Sleep, cependant, mérite quelques égards particuliers.
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SOSO - Tenth Street And Clarence
Que de tristesse chez Soso, que de désolation dans ce rap monochrome. Avec cette musique lente, lourde et dépouillée à l'extrême, avec ses histoires de gueules de bois et d'amours fichus en l'air, on se croirait parfois chez les Anglais de Hood ou chez Will Oldham plutôt que chez un rappeur. Ce qui n'est pas une tare. Le Canadien délivre ainsi l'un de ses albums les plus aboutis.
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THREE 6 MAFIA - Most Known Unknown
Cet album sonne l'heure du triomphe pour Three 6 Mafia. Dix ans après leurs débuts dans les tréfonds de Memphis, les rappeurs les plus infréquentables du Sud finissent par s'imposer au grand public grâce au tube "Stay Fly" et à cet album où, derrière les paroles sales et effarantes coutumières à Juicy J, à DJ Paul et à toute la bande, percent des mélodies d'une grande accessibilité.
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A l'heure où le son de Houston rencontre un succès national et où il devient mainstream, Paul Wall y demeure plus fidèle que jamais sur son premier album en major. The Peoples Champ célèbre sa ville, tout autant que son auteur. Sans rien compromettre de sa formule, il nous emmène en visite à travers un imaginaire envahi de purple drank et de Cadillacs aux couleurs bonbon.
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KANYE WEST - Late Registration
On a connu d'abord Kanye le producteur. Puis en 2004, s'est illustré Kanye le rappeur. Et enfin, l'année d'après, s'affirme celui que tout le monde connaît aujourd'hui : Kanye, l'artiste aux ambitions démesurées, celui qui inonde sa musique de cuivres, de violons et d'influences extérieures, celui qui parle autant de politique que de belles voitures, et avant toute chose de lui-même.
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On ne l'a sans doute pas réalisé tout de suite, mais peu de sorties auront été, dans l'histoire de rap, aussi décisives que Trap Or Die. Avec ce projet à mi-chemin des mixtapes du passé et des street albums du futur s'affirment un genre (la trap music), un rappeur (Young Jeezy), un DJ (Drama) et un format musical d'un nouveau genre. Tous, à leur manière, changeront la face du rap.
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YOUNG JEEZY - Let's Get It: Thug Motivation 101
De la musique pour motiver les thugs. Le troisième album de Jeezy, son premier distribué par Def Jam, nous offre bel et bien cela avec ses hymnes enlevés, ses synthés criards, ses punchlines, ses ad-libs et sa voix rauque. Il donne envie de manger du lion, de soulever les montagnes. Il est l'œuvre du triomphe, celui de son auteur, celui d'une trap music à l'aube de son règne.
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En cette année de consécration pour le rap de Houston, Z-Ro apporte sa pierre à l'édifice. Let The Truth Be Told est un très bon album, et un excellent point d'entrée pour qui souhaite découvrir la rudesse mêlée de mélodies et de mélancolie de ce grand crooner gangsta rap. Il est idéal pour qui veut explorer dans tous ses recoins l'esprit tourmenté de ce grand bluesman moderne.
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LE CHOIX DES LECTEURS
A voté ! Les lecteurs de Fake For Real ont livré leur verdict. Et de l'année 2005, ils ont retenu l'album grâce auquel Dwayne Carter a changé de dimension, celui par lequel ce petit trublion de la scène sudiste est devenu le rappeur le plus décisif et le plus influent de la décennie.
- LIL WAYNE - Tha Carter II
- YOUNG JEEZY - Let's Get It: Thug Motivation 101
- GUCCI MANE - Trap House
- EDAN - Beauty And The Beat
- THE GAME - The Documentary
- Z-RO - Let The Truth Be Told
- KANYE WEST - Late Registration
- LA CAUTION - Peine de Maures / Arc-en-ciel pour daltoniens
- COMMON - Be
- SEAN PRICE - Monkey Barz
- THREE 6 MAFIA - Most Known Unknown
- BEANIE SIGEL - The B. Coming
- BUN B - Trill
- 50 CENT - The Massacre
- CLIPSE - We Got It 4 Cheap 2
Classement arrêté le 29 novembre 2024.
TOUS LES AUTRES
Et maintenant, tout un tas d'albums plus ou moins bons sortis la même année, et sur lesquels nous nous sommes penchés à un moment ou à un autre de la longue existence de ce blog.
Ils viennent d'univers musicaux distincts. Et pourtant, avant même que les groupes ne se connaissent, le rap des Américains de Themselves et l'indie pop électronique des Allemands de The Notwist partageaient une démarche, un esprit, des affinités. Avec 13 & God, les deux groupes se sont trouvés. Et leurs musiques sur la même longueur d'onde se fondent en un album cohérent.
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AKUMA & FACTOR - Dawn Of A New Era
Cat album, c’est un peu l’alliance des seconds couteaux. D'un côté le producteur canadien Factor, avec sa vilaine propension à délivrer ses beats au mètre, de l'autre Akuma, sympathique Californien à grosse voix et phrasé saccadé, mais rappeur mineur de la galaxie Shapeshifters. Il a néanmoins de bons moments, comme quand le duo investit son registre le plus sentimental.
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Ensemble, associant les machines aux instruments, jouant des nappes et des blips tout autant que du saxophone et de la clarinette, le producteur Alias et son jeune frère Ehren enregistrent un album instrumental en souvenir de leur grand-mère, Lillian. Un souvenir que l'on imagine volontiers radieux et lumineux à l'écoute de ce beau disque tout de même un peu trop sage.
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Ill Al the Anglo-Saxon, c'est le chef de file du collectif Avenue of the Arts, de Phoenix, une sorte d'extension orientale de la scène West Coast Underground. Faite de rap "conscient", de boucles, de scratches et d'extraits de classiques du passé, sa musique est du hip-hop de backpacker, elle est traditionaliste. Et pourtant, parfois elle sonne juste. Ce n'est pas toujours que de la recette.
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Apparus sur le précieux label Elefant Tracks, puis cooptés par les gens de Quannum Projects, les deux d'Apsci méritent un tel parrainage. Il y a du remplissage sur cet album emmené par l'Américain Raphael Lamotta et par l'Australienne Dana Diaz-Tutaan (en couple à la ville), mais ce rap affranchi de ses codes et baigné d'électronique, profite du talent de sa chanteuse.
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AWOL ONE & DADDY KEV - Killafornia
Killafornia est une sortie de routine pour le trio infernal formé par Awol One, Daddy Kev et D-Styles. C'est une courte collection de titres ordinaires pour ces acteurs de l'underground, où se distingue par endroit l'humour, l'autodérision et le ton vachard du rappeur à la voix éraillée, visiblement fâché contre les Internet MCs, les faussaires et les wannabe, et contre sa Californie natale.
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C’est un grand n’importe quoi, comme seul le rap du gouffre sait nous en offrir. Ce rappeur texan blanc qu'est Babel Fishh va dans toutes les directions, y compris vers la country. Il est une sorte de Beck, en plus délirant. Des fois, l’envie est forte de les balancer par la fenêtre, son album et lui. Mais il y a tout de même, éparpillées ci et là sur The Use Of Of, quelques vraies trouvailles.
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BUSDRIVER - Fear Of A Black Tangent
Rien à faire. Busdriver déborde de talent. Cela crève les yeux et les tympans. Il est le digne héritier de la tradition Project Blowed. Et pourtant, sur disque, même avec la meilleure volonté du monde, ça ne marche jamais vraiment. Même quand les meilleurs producteurs de l'underground californien l'accompagnent, son rap virtuose ne parvient pas à trouver l'écrin qu'il lui faut.
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CADENCE WEAPON - Breaking Kayfabe
De la musique de critique rap. Voici comment pourrait être qualifiée celle proposée par le journaliste, rappeur et producteur Rollie Pemberton, alias Cadence Weapon, sur son premier album. Celui-ci nous dévoile un rap sec, brut et gonflé à l'adrénaline, mais parsemé de sons électroniques qui vaut au Canadien d’Edmonton d'être qualifié parfois de Dizzee Rascal nord-américain.
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CANDY'S 22 - Livin La Vida Boo Hoo
Projet avenant, sur le papier, que cette alliance entre ces rappeurs issus de deux collectifs phares du West Coast Underground. Candy's 22, en effet, est l'association entre Existereo des Shapeshifters et Barfly d’Oldominion, et Livin la Vida Boo Hoo est leur second album. Malheureusement, celui-ci pâtit quelque peu du travail en roue libre du producteur, le Canadien Factor.
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CHOCAHOLICS - Top Fourty Suicide / Hypodraulics
Les Français de Chocaholics livrent ici, comme toujours avec leurs mixes, un échantillon bien senti du meilleur de l'internationale underground rap, avec en plus quelques références issues d'autres genres, musique électronique surtout, voire free jazz. Mais cette fois, ils se la jouent Speakerboxxx/The Love Below, avec un double-CD dont chaque moitié est dévolue à un membre du duo.
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Mix indisponible
CHOCAHOLICS - Orchestrated B-Boys Screams
Un autre CD mixé par les Chocaholics. Avec tous ces morceaux issus de l'underground hip-hop nord-américain (voire japonais), de Beans aux Living Legends, des Slumplordz à The Cuf, il est exactement pareil à tous les autres : rempli de trésors et de découvertes, nécessaire à l’éducation des masses, précieux pour qui cherche un point d'entrée dans la sémillante scène rap indé.
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CLIPSE - We Got It 4 Cheap Vol. 2
Entre Lord Willin' et Hell Hath No Fury, les deux premiers albums de Clipse, quatre années s'écoulent, pendant lesquels le duo rencontre de sérieux problèmes avec son label. Cela n'empêche pas les deux frères, accompagnés de leurs comparses du Re-Up Gang, de contenter les fans avec leur suite de mixtapes We Got It 4 Cheap, dont cette seconde itération est la plus célébrée.
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Georg Korg est russe et son label entretient en quelque sorte, dans le grand pays de l'Est, une réplique de la scène rap underground représentée par Def Jux, Anticon ou les labels canadiens Sideroad et Clothes Horse, auxquels il est lié. Cette compilation révèle tous ses artistes. Elle est remplie de titres variés, attachants, mais sans grande originalité, exceptée celle de la langue.
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Album indisponible
Le mix de classic hip-hop, cette entreprise convenue qui consiste à mélanger BDP, De La Soul, Black Sheep, KRS One, Nas ou Kool G. Rap, et à parsemer le tout de quelques scratches... Combien s'y sont essayé pour n'aboutir qu'à un produit rasoir, convenu et sans âme ? Parce qu'il est l'un des originaux d'Anticon, cependant, Controller 7 se tire plutôt bien de cet exercice.
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Du rap hardcore politique traditionnel, mais avec des beats d'une qualité hors du commun. Voici, grosso modo, comment résumer la musique de la scène hip-hop qui s'agite dans les années 2000 autour de Miami et des gens de Botanica del Jibaro. Avec ce deuxième album réussi, sorti sur le label allemand City Centre Offices, le quatuor Cyne illustre remarquablement cette généralité.
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Après quelques morceaux d'anthologie éparpillés sur des disques trop souvent inégaux, Dälek, le duo de Newark, livre son disque le plus compact, le plus lourd et le plus homogène. Celui-ci est un immense mur de son où la tension et le volume ne retombent jamais, un rouleau-compresseur bruitiste qui frise la formule mais qui, sur toute sa longueur, ne cesse jamais d'impressionner.
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Le premier véritable album sorti par le label montréalais de hip-hop instrumental Bully Records est celui du New-Yorkais Elektro4, déjà aperçu auprès d'Adeem et de DJ Signify. Ici, il nous brosse un portrait de sa ville, avant de partager avec nous des idées de suicide. C'est bien ficelé même si, comme souvent avec ce rap sans raps, le résultat vire au papier-peint sonore.
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Rencontre au sommet pour le rap d’internaute. Deux membres parmi les plus représentatifs de cette tendance, issus de continents différents, unissent leurs forces pour un album commun. Et même si les deux en question n’ont pas forcément tiré le meilleur parti de leurs qualités respectives, ce néo-folk pour l'époque du hip-hop est fort bien fait. C’est super triste et c’est vraiment joli.
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Le rap underground de backpacker, avec sa fidélité au boom bap new-yorkais, avec ses raps affutés et, parfois, sa conscience sociale, est marginal aux Etats-Unis, mais il a parfois semblé la norme au Canada. Il est en tout cas la voie choisie par celle qu'on a parfois qualifiée de meilleure rappeuse du grand pays septentrional, Eternia, comme le démontre ce premier album très personnel.
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FARM FRESH - Time Is Running Out
Retour aux sources pour Peanuts & Corn. Pour célébrer ses dix ans, le trio fondateur du label canadien, mcenroe, Pip Skid et DJ Hunnicutt, se reforme et tente de retrouver l’esprit des origines. C'est un album dans un registre enjoué que nos trois hommes ont enregistré dans leur ville de Brandon, sur lequel ils constatent avec humour et dérision que le temps a fini par les rattraper.
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THE FREE DESIGN - The Now Sound Redesigned
Les héritiers et les amateurs du Free Design sont nombreux, et ils sont variés. Cet album compilatoire en est témoin. Sous l'égide d'un label spécialisé dans les rééditions et du producteur Nobody, il réunit autant l’intelligentsia rock indé que son pendant hip-hop, pour un hommage convaincant au groupe de pop psyché des années 60 et une série de remixes globalement réussie.
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MC FRONTALOT - Nerdcore Rising
MC Frontalot s'est emparé d’un créneau. Ce rappeur au look de cadre moyen de l’industrie informatique se veut le héraut du rap de nerd et son Nerdcore Rising est le manifeste de ce mouvement improbable, fédéré autour de sa personne. Musicalement, dans l’absolu, tout cela n’a pas grand-chose de mémorable. Mais cela dévoile tout de même un sacré Nerd With Attitude.
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Des considérations politiques et des propos plus personnels. Des posse cuts et des morceaux anti-wack MCs. Des boucles qui tuent accompagnées des scratches idoines. Et des productions aux petits oignons assurées par mcenroe. Pas de doute, nous sommes bien chez Peanuts & Corn. Tout ici est attendu, rien n'est une surprise. Même pas la solidité de cet album signé Gruf.
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IMAGINATIONS TREETRUNK - Branching Out
Il y a à boire et à manger sur Branching Out, l'album du collectif de Colombie Britannique Imaginations Treetrunk, que viennent seconder d'autres Canadiens notoires comme Josh Martinez, Kunga 219 et DJ Moves. C'est du boom bap profond d'autrefois, avec des basses lourdes et de bonnes vieilles boucles. Et comme souvent avec pareille formule, cela oscille entre grâce et ennui.
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IMMIGRATE US - Our Own Nostalgia
Our Own Nostalgia n'est pas un chef d'oeuvre. Il est trop composite, trop éclectique, et ses instrumentaux font parfois tapisserie. Toutefois, cet album à mi-chemin du style rap indé nord-américain et de la tradition abstract hip-hop niponne, recèle assez de bons moments pour rappeler qu'il existe autre chose que des clones et de la variété rap de bas étage, au Pays du Soleil Levant.
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Issu de la scène de Winnipeg et du collectif Frek Sho, Ismaila passe adroitement d'un rap de type battle au songwriting. Cela vaut quelques réussites à ce solo quand le meilleur beatmaker de l'endroit, l'inépuisable mcenroe, prend un instant les commandes. Mais bien souvent, la production sans grande imagination de Kutdown empêche cet album de décoller.
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THE JOE BEATS EXPERIMENT - Indie Rock Blues
Joe Beats, le DJ et producteur de Sage Francis, découvre l'indie rock, et il en profite pour remixer des morceaux de Songs: Ohia, Belle & Sebastian, Pinback, M. Ward, Black Heart Procession, The Make Up ou Neutral Milk Hotel. Et contre toute attente, le résultat est à la hauteur. Au pire, cela évoque du vieux trip hop. Au mieux, notre homme parvient à surpasser les originaux.
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JUELZ SANTANA - Back Like Cooked Crack 2: More Crack
C'est sur mixtapes que s'est jouée une grande partie de l'aventure Dipset. Et s'il en est un, au sein du collectif, qui s'est distingué sur ce format, il s'agit bien du plus jeune. Sur celle-ci, sa meilleure, Juelz Santana s'empare de plusieurs tubes et il donne libre cours à son rap fier, fait d'égo-trip, de poses agressives de bad boy et de folles saillies misogynes aussi douteuses qu'humoristiques.
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KILL THE VULTURES - Kill The Vultures
En 2005, Crescent Moon, Advizer, Nomi et Anatomy troquent leur académisme hip-hop passé contre le jazz rap punk et furieux de Kill the Vultures, riche en volées ravageuses de saxophone, en pianos démembrés et en percussions implacables. Avec eux, comme avec Power Struggle, il n'y a plus de doute : Oddjobs n’a jamais été aussi passionnant que depuis qu’il n’existe plus.
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Il faut en briser, de la glace, pour apprécier le hip-hop électronique et onirique de KK the Khaosist. Il y a beaucoup de froideur exotique dans la musique du Japonais. Il y a des expériences et des explorations dans de multiples directions. Il y a autant d'aridité que de sensualité. Mais c'est justement là que réside l'intérêt de ce deuxième album sorti au terme de quatre années.
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L’album commun d’Adlib et de Subtitle, laborantins en chef de la scène West Coast Underground et représentants de sa face la plus noire, se révèle grosso modo conforme aux attentes. Il est audacieux, sombre, froid, tarabiscoté et riche de quelques tubes (à essais) pour ceux qui apprécient l'approche sibylline et dérangeante prônée par ces deux expérimentateurs californiens.
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Chez les artistes majeurs, même les disques moins accomplis valent le détour. Et Mike Ladd, clairement, doit être reconnu comme un artiste majeur. Ce jugement, qui s'appliquait déjà à l'album Nostalgialator en 2004, prévaut encore une année plus tard pour ce Father Divine franc et massif, l'expérience du rappeur halluciné et futuriste chez le vénérable label new-yorkais ROIR.
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Classique, s'intitule donc cet album des Living Legends. Et on souhaiterait y croire, tant cette sortie enregistrée par le groupe en entier à Hawaï semble avoir été soignée. Mais rien n'y fait. A part un ou deux tubes, le collectif culte de l'underground californien ne nous apporte ici qu'un rap banal, dépourvu de fulgurances. Classique, en effet, mais dans le mauvais sens du terme.
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Rien de bien marquant sur ce Maker, son premier véritable solo. Rien que du hip-hop instrumental d’apparence ordinaire. De prime abord, l'absence des rappeurs pénalise cette sortie du producteur de Qwel et de Glue. Méfiance, cependant. Au fil des écoutes, les œuvres du bonhomme ont l'habitude de se révéler supérieures à ce qu’elles semblent. Alors, pourquoi pas celle-là ?
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MESTIZO & MIKE GAO - Blindfaith
Un rappeur, accompagné d'un beatmaker qui lui est dévoué. Mestizo persiste avec cette formule éprouvée en s'appuyant sur un nouveau venu californien, Mike Gao, pour la production de son deuxième album. Bien lui en a pris. Malgré le prêchi prêcha politique convenu du rappeur, en dépit de ce manque d'originalité fréquent chez Gapalagos4, le résultat n'est pas négligeable.
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MYKA 9 - The Citrus Sessions EP
C'est un fait. En 2005, l'essentiel de la carrière des différents membres de Freestyle Fellowship est derrière eux. Pourtant, il n’est jamais totalement inintéressant de se pencher sur leurs sorties. En effet, il y a toujours un ou deux titres à piocher ci et là, comme par exemple le superbe "Citrus District" de Myka 9. Il domine de très loin cet EP qui annonce l'album futur Citrus Sessions.
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NINJA HIGH SCHOOL - Young Adults Against Suicide
Vous ne saviez plus quoi réserver à vos fins de soirée, à ces moments où vos invités au dernier degré de l’éthylisme ne sont plus aptes à apprécier quelque musique que ce soit, mais vous en demandent encore ? Une chance pour vous, les Canadiens de Ninja High School ont la solution avec leur "positive hardcore dance-rap" de petits blancs improvisés rappeurs et passablement déjantés.
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NOLTO AND FACTOR - Red All Over
Red All Over est l'album qui dissipe les derniers doutes qui subsistaient sur les talents musicaux de Factor. Avec lui, le beatmaker de Saskatoon délivre un album-concept astucieux, construit comme un journal, et il offre à son compère Nolto les beats accrocheurs et touchants qui vont avec ses raps sans prétention, inspirés par sa vie d'homme ordinaire des prairies canadiennes.
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Jusqu'à la fin, Oddjobs a su se renouveler. Ultime album avant le sabordage de ce groupe important de l'underground du Midwest, Expose Negative anticipe de quelques mois les mutations de ses membres au cours de leurs projets futurs. Plus particulièrement, il annonce le mélange de harangues rap et de riffs rock que le duo Power Struggle délivrera quelques mois plus tard.
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OTEM RELLIK - Petrified Human Project
Otem rellik a toute la panoplie du petit blanc du gouffre qui enregistre du rap dans sa chambre : le pseudonyme à coucher dehors et à écrire sans majuscule, le son lo-fi, la petite voix sans charisme, les paroles "emo" et compliquées, une approche familiale et artisanale… Et pourtant, ce troisième opus s’écoute sans déplaisir. On y trouve quelques trouvailles et un sens mélodique évident.
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OUTERLIMITZ - Suicide Prevention
Qwazaar des Typical Cats ressuscite son ancien groupe, avec un premier album officiel. Tout n’est pas mémorable sur ce disque marqué par les paroles alarmistes et sentencieuses du rappeur et de son compère He.llsent. Toutefois, certains beats du producteur, Silence, comptent parmi les plus audacieux jamais entendus chez les gens au fond très conventionnels de Galapagos4.
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Discrétion. Tel est le maître-mot de ce disque sorti chez Bully Records par l'Américain d'origine philippine Paolo Kapunan, alias P-Love, un homme aux influences larges découvert par Sixtoo. Cet album confirme une fois encore que du côté du label hip-hop instrumental de Montréal, on sait faire dans le délicat, dans le sobre, le retenu et le mesuré, mais aussi dans le durable.
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Dans la catégorie du rap de nerd qui défie les routines et les attentes du "vrai" hip-hop, l'obscur Rajbot remporte la palme. Issu du Nevada, ce rappeur du fin fond du gouffre aperçu auprès de Penny, de Ceschi et des Escape Artists, que des gens bien, ne redonne pas vie au cadavre du rap. Il s’acharne dessus. Il le maltraite, il le fait fermenter et il en tire un festival invraisemblable d’idées.
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DAVID RAMOS - Jesus Taylor Thomas
En 2004, Ceschi Ramos sort un Fake Flowers extraordinairement éclectique et réjouissant, dans la lignée de la scène West Coast Underground. L'année d'après, son petit frère David propose à son tour un solo tout à la fois dense et touffu, Jesus Taylor Thomas. Avec son patchwork de styles insensé, ce dernier semble sorti du même moule. Toutefois, il est nettement moins abouti.
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RECYCLONE - Corroding The Dead World
S'étant rapproché de Recyclone, Soso, le patron de Clothes Horse, entreprend de rééditer les travaux que cet artiste méconnu d'Halifax a livré quelques années plus tôt. Il ressuscite deux disques oubliés, dont un produit par Sixtoo, et qui se présentent, avec leur rap agressif et apocalyptique, comme le complément parfait des oeuvres passées des très expérimentaux Sebutones.
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Les Red Ants de Toronto nous proposent un rap exagérément sombre. C'est vrai avec les paroles, virulentes et engagées. Et c'est vrai avec le son, martial. Le producteur Vincent Price et le rappeur Modulok forcent le trait (le troisième membre, Predaking, croupit alors en prison). Mais plusieurs titres tirent leur épingle du jeu, au milieu de ce rap d'activistes rouges furieux et enflammés.
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SANKOFA - Still Means Something
Avec Still Means Something, Sankofa, le rappeur de Fort Wayne, continue de donner corps au concept de "bon album moyen". Ce disque n'est pas fondamentalement un chef d'oeuvre, mais il s'écoute avec plaisir, sinon pour les sons de Fangface, en tout cas pour le rap du principal intéressé, pour cet humour et ces petites histoires déclamées de sa voix grave caractéristique.
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Issue à l'origine de Calgary et de l'univers des raves, Saratonin s'est liée à quelques producteurs de la scène hip-hop de Winnipeg. Elle vient donc ajouter une pincée féminine au rap de la ville canadienne, mais dans un registre trip-hop mâtiné de manièrisme R&B. Et c'est peut-être trop attendu. Malgré quelques bons sons ici et là, la sauce ne prend jamais vraiment.
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SEQUESTRIANS - Get The Benjamins
Réduits à Choke et à Timbuktu, les Sequestrians ont beau n'être qu'une partie de Toolshed, leur Get The Benjamins est dans la droite ligne de ce qu'a eu l'habitude de nous offrir le groupe de London, Ontario, l'un des plus constants qu'ait compté l'underground canadien : un rap ludique et légèrement rétro, parsemé de cuts, aux multiples instruments et aux percussions très live.
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SHADOW HUNTAZ - Valley Of The Shadow
Un peu plus de cohésion et l’apparition dispensable d’un rappeur français. Voici les principales évolutions apportées par les Shadow Huntaz sur leur dernier album. Sinon, les trois rappeurs américains et les deux producteurs néerlandais donnent encore dans la même formule : une musique électronique souvent convaincante, mais surmontée bien trop artificiellement de raps.
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SKRATCH BASTID, PIP SKID & JOHN SMITH - Taking Care Of Business
Sur Taking Care Of Business, un album sorti en marge d'une tournée, les qualités l’emportent sur les défauts. En plus de marquer l’alliance de Wiinipeg et d'Halifax, les deux scènes rap canadiennes que nous chérissons le plus, en plus aussi de capturer l’énergie des concerts que les auteurs viennent de livrer ensemble, cet album enjoué comporte plusieurs titres mémorables.
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Smoxz est un rappeur du collectif Fresh Coast, de Vancouver, tout comme Emotionz. Sur ce second album conçu avec l'appui du producteur Stylust, il délivre avec vigueur, sans discrétion et, souvent, avec efficacité, un pur rap de mauvais garçon. Avec cet Holy Smoxz clinquant, ce Canadien qui joue les gangsters repentis démontre qu'il n'est pas le moins intéressant du lot.
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Le problème récurrent avec Sole ? Le décalage permanent entre les sons inspirés que lui délivre une dream team de producteurs, et les raps furieux, époumonnés et épuisants par lesquels il nous sert sa logorrhée militante. Avec Live From Rome, néanmoins, chacun fait un pas vers l'autre. Les sons tournent souvent à la mélasse, mais le fondateur d'Anticon améliore parfois son flow.
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SONGODSUNS - Over The Counter Culture
La cuvée 2005 de 2Mex contient suffisamment de réussites pour qu'on continue à s'intéresser au bonhomme, surtout quand il est épaulé par une production aux petits oignons signée Omid, Subtitle ou Deeskee. Mais en même temps, cet énième sortie de ce rappeur si emblématique du West Coast Underground, contient trop de déchets pour pleinement nous satisfaire.
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C’est dans les vieux pot(hole)s qu’on fait les meilleures soupes. Jamais cet adage n’a semblé aussi vrai que pour ce festival de hip-hop à la mode des années 90 qu’est le disque des Stick Figures (le duo formé par Robust et Prolyphics), Tout cela n'est pas vraiment mémorable, ce n'est pas particulièrement recherché, mais au moins, c'est familier et c'est confortable.
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The LOX a été le groupe à mixtapes par excellence. Et cela s'est étalé sur deux décennies, jusqu'à ce projet de Styles P sorti en collaboration avec Supa Mario, et que certains considèrent comme le meilleur de la série des Ghosts. De qualité album, elle mérite, en effet, d'être retenue pour d'autres raisons que pour la regrettable et néanmoins efficace saillie homophobe "Kill That Faggot".
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SUBTITLE - Young Dangerous Heart
Encore raté. Subtitle sort des albums à tire-larigot, mais ce n'est jamais le chef-d’œuvre promis, celui qu’il a au bout des doigts. Malgré ses featurings, ses producteurs, sa diversité, malgré ses obessions artistiques et son irrépressible envie d'innover, à cause d'elles, même, Young Dangerous Heart est un nouvel espoir déçu pour le grand échalas chelou de l'underground californien.
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Avec ce premier album solo original, bien fichu et incroyablement éclectique, le Sino-Australien Unkle Ho, producteur de The Herd, continue à cuisiner son hip-hop à la sauce world music. Avec ses cuivres de cirque, ses orgues de barbarie, ses violons slaves, ses échos dub, ses chansons rétro et ses sons orientaux, Roads To Roma est plaisant d'un bout à l'autre ou presque.
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JD WALKER - Them Get You... Them Got You
Quand il a quitté l'Etat du Maine pour la Côte Ouest, Sole a laissé derrière lui des compères qui, jamais, ne profiteront de la marque de son label. Parmi ceux-ci figure JD Walker, l'autre ancien des Live Poets avec Moodswing9 et le patron d'Anticon, qui prouve sur cet album éclectique typique du rap de blanc, qu'il a peu à envier à ses amis devenus plus visibles sous le soleil californien.
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Unpath’d Waters est l'une des premières références du label fondé par Daddy Kev, Alpha Pup, et il n'est pas certain que ce soit un bon choix. Le producteur connu pour s'être chargé du beat de "Imaginary Places", le morceau-phare de Busdriver, délivre ici un abstract hip-hop jazzy soporifique et d'une platitude absolue. On aurait espéré autre chose que de la musique d'ascenseur.
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