Autoproduit :: 2015 :: télécharger la mixtape
Sortie le 4 juillet, produite pour l'essentiel par ShakirSooBased (un beatmaker de Seattle qu'on a vu collaborer avec Chief Keef), plus quelques autres, cette dernière sortie s'intitule B.C., soit l'acronyme de B4 Crucifixion, avant la crucifixion, sans doute une référence directe aux déboires judiciaires du rappeur. Et son contenu se montre donc très proche de la mixtape d'avant : comme elle, elle dévoile une déclinaison de ce post-trap déglingué en vigueur à Atlanta, mais en version washingtonienne. Elle est une nouvelle illustration de ce style personnel que Yung Gleesh a dénommé "shitbag music", littéralement "musique de sac à merde".
Sur les sons clinquants et synthétiques de circonstance, l'intéressé se présente en rappeur dingo. Dingue, d'ailleurs, est le nom de la première piste, "Krazy". Plus tard sur ce B.C. qu'on ne saurait définir (mixtape ou album digital ?), il joue à foison des onomatopées, comme sur le bien nommé "Ha Ha Ha". Il répète des slogans ad nauseam ("Take My Time"). Et il joue en permanence avec sa voix loufoque, quand il alterne graves et aigus selon le couplet sur "Let's Go Whoa 2", et qu'il propose dès la deuxième plage un "Gleesh Goin'" chopped & screwed.
B.C. devrait être logiquement consoidéré comme une sortie mineure. Il n'égale en tout cas pas Cleansides Finest 3. Mais il en prolonge les plaisirs, et ajoute quelques nouveaux agréments à la discographie du personnage. Les sons électroniques tourbillonnants de "Take My Time", par exemple, font leur effet, tout autant que l'exalté "The Kid", ou surtout que hallucinant "She Left Right" final. A en juger par ces quelques titres, il serait vraiment dommage que la libido incontrôlée de Yung Gleesh l'ait empêché de poursuivre plus loin ses très singulières aventures.
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