Tha Alumni Music Group :: 2015 :: télécharger la mixtape
L'homme de l'Arizona, en effet, est plutôt un rappeur vieille mode. Jouer avec son flow lui importe, ses textes font sens et il pare ses thèmes, issus de l'ordinaire gangsta, d'une certaine épaisseur sociale. C'est patent dès un titre introductif aux forts relents autobiographiques, "The Town", où il est question d'un enfant et de sa mère poussés par la misère dans l'illégalité et le trafic de drogue, avant que le premier ne tente avec arrogance sa chance dans le rap. Avec Vee Tha Rula, à nouveau, on nous présente les deux côtés du décor, on nous dépeint le quotidien du ghetto et de la délinquance avec la bonne couleur, la noire, même quand on s'engage dans des ego-trips comme "Under Pressure". Le rappeur se fond dans le registre du gangster rude mais mélancolique, dont Kevin Gates est l'un des maîtres, notamment sur leur brillant titre en commun, "Bullshit", où il est question de vies trop courtes, qui valent de toute façon difficilement la peine d'être vécues.
Assurée par une ribambelle de beatmakers méconnus, hormis David D.A. Doman, SAP, The Runners et la tête d'affiche Jahlil Beats, la production est au diapason de tout cela : en berne, sombre, et souvent poisseuse. C'est le cas avec le piano répétitif de "The Town", les basses vrombissantes du minimaliste "Expensive", les ambiances cloud de "Bullshit", de "I Go Hard" et du très beau "You Dont Even Know", ou celles, oppressantes, de "Dat Lingo" et d'un "Under Pressure" appuyé par des sirènes. Ca l'est même de titres plus habillés, comme ce "Cotton" au beat à trompette très 90's, ce "Tidal Wave" au chant accéléré et cet original "Iono". En fait, Rula 2 est une mixtape qui gagne à ce qu'on s'y plonge comme dans un album, d'un bout à l'autre, le temps de se fondre dans le monde de Vee Tha Rula.
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