A l’origine, Lexicon n’était qu’un vague duo indie hip-hop de troisième division, apparu à Los Angeles, dans l'entourage des Styles of Beyond, proche aussi de Subtitle. Puis était sorti cet EP, en 2006, où ils jouaient à fond d’un crossover rock / rap retentissant, façon blancs-becs jouisseurs et mal élevés descendus tout droit des Beastie Boys. Et tout s’était précipité. En France, particulièrement, les deux frères Black marquaient les esprits, ils séduisaient des médias grand public (France Inter, Les Inrocks, tout ça…), traçaient leur chemin jusqu’au Hit Machine de M6 (!!!) et se retrouvaient plus récemment au beau milieu d’un clip d’Orelsan.

LEXICON - Rapstars

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Et puis, jusqu'à ce jour, aucun album. Un tel trou laissait craindre un manque cruel d’inspiration, mais que nenni. Rapstars, c’est exactement ce party rap dévastateur que laissait espérer le EP du même nom. La même chose, mais en plus long, une déclinaison réussie de cette formule redoutable où des scratches et des raps impertinents se lient à de tonnants riffs de guitare et à une batterie trépidante, une fusion accomplie de ce que chaque genre a de plus clinquant et accrocheur.

A dire vrai, les titres déjà connus surnagent. Surtout ce hit increvable qu’est "Junk Food", avec sa voix coquine et sa basse sexy. Mais les autres plages sont d’un niveau proche, notamment ce "Ready To Go" qui ouvre l’album, l’entrainant "Calls" et plus encore le funky "Snap". Et si l’album s’épuise vers la fin, il a le mérite de se clore par une chouette reprise du "I Wanna Be Sedated" des Ramones.

Bref, Rapstars, l’album, est exactement ce que laissait présager Rapstars, le EP. Il est sans surprise. Mais c’est tant mieux, car c’est tout à fait cela, ni plus ni moins, qu’on espérait de nos deux frangins, après ces quatre longues années d’attente.