5&1/4 Records :: 2006 :: acheter ce disque

A première écoute, pourtant, il n'y a pas de quoi casser trois pattes à un canard. Malgré la pochette originale en forme de disquette, cette musique faite à la fois de bidouillages électroniques et de vrais instruments semble mille fois entendues, avec ses ambiances diaphanes et crépusculaires, avec son groove mélancolique et lent. Ses effets et ses tournures sont attendus au tournant, comme cette folkeuse qui surgit à la fin de "Broken". Les formules de Vangel, malheureusement, n'échappent pas aux dilemmes habituels du hip-hop instrumental. Si rien ne jure, si rien n'est laid, le tout a quand même une fâcheuse tendance à faire tapisserie.

Et puis, comme pour tant d'autres disques, des écoutes répétées aident à faire la différence. Ce ne sont pas les titres qui paraissaient les plus saillants qui remportent finalement la décision. Pas ce "Blackout Horn", qui commence comme le "Sunday Bloody Sunday" de U2, puis se prolonge en un crescendo mou du genou. Pas non plus cet "A Different Direction" à la batterie, à la guitare et à l'orgue enjouées. Non, les meilleurs morceaux sont "Central Pocketier" et son dialogue suave entre deux guitares, voire trois, et le non moins cool et sophistiqué "Postmodern Eros". Ce ne sont certes que deux petits titres. Mais ils sauvent la mise. Ils montrent que si la démarche de Vangel n'est pas originale, l'homme a tout de même une patte, une oreille, et qu'il pourrait confirmer prochainement.