Autoproduit :: 2004

Le bon coup rap de ces derniers mois, c'est Danger Mouse qui l'a signé. Le producteur, auteur l'an dernier d'un album avec le rappeur Jemini chez Lex (Ghetto Pop Life) a trouvé la bonne idée, celle qui lui a permis de se faire une pub monstre, d'être passé en revue dans la presse à grands tirages (de Rolling Stones au New York Times), de se faire taper dessus par EMI et de voir l'un de ses disques s'échanger à plus de 100 000 exemplaires sur Internet. L'astuce était la suivante : mélanger les lyrics du Black Album de Jay-Z aux sons du White Album des Beatles pour aboutir à un troisième disque, le Grey Album naturellement. Le tintamarre qui a suivi tout cela est, à vrai dire, assez justifié. Cet exercice de bastard pop s'avère au final tout à fait séduisant. Danger Mouse a fignolé son ouvrage, les voix sont bien calées, les samples arrivent au bon moment et le résultat est parfois, dans ses meilleurs moments, d'une évidence sidérante. Ceci dit, doit-on l'essentiel de ces quelques réussites à l'instigateur du projet ? Evidemment non. Danger Mouse démontre son opportunisme et son professionnalisme, mais son apport ne va pas des années-lumières au-delà. Le disque prouve surtout que Jay-Z, quoi qu'on en pense, est un redoutable rappeur, et que les sons des Beatles sont bons. Ce qui n'est pas, loin s'en faut, une bien grande découverte.