Ca fuse, ça crépite, ça pétarade sur ce troisième album de dDamage. A première écoute, on ne les reconnaît plus. Même si quelques sorties récentes avaient montré une capacité à pondre de petits tubes, les frères Hanak ne nous avaient pas tout à fait habitués à cela. Leurs albums précédents, Harsh Reality of Daily Life et Reverbreak this Beat Down, étaient plutôt du genre "disque pas facile qui se mérite". Et là, non. Radio Ape accroche très vite.

DDAMAGE - Radio Ape

Planet Mu / La Baleine :: 2004 :: acheter ce disque

Ca fuse, ça crépite, ça pétarade sur ce troisième album de dDamage. A première écoute, on ne les reconnaît plus. Même si quelques sorties récentes (leurs titres sur la compilation Active Suspension Vs. Clapping Music par exemple) avaient montré des velléités et une capacité à pondre de petits tubes, les frères Hanak ne nous avaient pas tout à fait habitués à cela. Leurs albums précédents, Harsh Reality of Daily Life et Reverbreak this Beat Down, étaient plutôt du genre "disque pas facile qui se mérite". Et là, non. Radio Ape accroche très vite.

Au fil des rotations sur la platine, le paysage redevient pourtant familier. Nous retrouvons peu à peu nos petits, nous sommes toujours en territoire dDamage, nous sommes bien chez ces deux frères, l'un de culture rap, l'autre de culture rock (pour schématiser) qui s'ingénient à enregistrer de l'électronique sale, une musique faite de sons maltraités, de saturations et de vagues chants perdus dans un bordel sonore, plus quelques autechreries ou prefuseries de passage. Comme autrefois, cela s'accompagne de réussites : le redoutable "Pressure" met, oui, la pression d'entrée, le cristallin "Aeroplanes" est joli comme tout, "Ink" efficace comme il faut. Même si, en contrepoint, le duo se noie parfois dans ses effets ("Try Again"), même s'il est quelquefois bien trop exubérant pour être honnête ("Keedz").

Radio Ape n'est pas forcément plus accompli que Harsh Reality. Mais un seuil a été franchi vers plus d'extraversion, de sex appeal et de démonstration. Difficile à propos de ne pas faire le lien avec la galaxie TTC, dont dDamage est devenu semble-t-il le groupe electro attitré, comme si côtoyer le trio rap français avait affranchi les Hanak des contraintes étouffantes et castratrices de l'underground touche-pipi parisien. Pour cette sortie prestigieuse chez Planet Mu, le duo, décomplexé, a pu livrer ce qu'il a peut-être, sans doute, toujours souhaité faire : un satané disque d'électronique bien rock'n roll.