Record Makers est un label bien étrange, capable du meilleur (L’Incroyable Vérité de Sébastien Tellier) comme du pire (la compilation I Hear Voices). Cela était vrai de leurs précédents disques, cela risque de l’être encore pour leurs sorties hip hop à en juger par les deux groupes rap accueillis dans leurs rangs. D’un côté, l’excellent Klub des Loosers dont le premier album est l’un des plus attendus des prochains mois, de l’autre ces plus problématiques DSL, auteurs d’un récent J.A.Y.M.

Record Makers, 2003

DSL prennent un créneau encore sous-exploité ici, celui de Neptunes à la française (une allusion est d’ailleurs faite dès le premier titre). C’est donc à un rap pour le moins efficace et très orienté dancefloor qu’ils se consacrent. Une grosse voix pâteuse et racailleuse, le sens de la formule d’un MC qui n’a pas sa langue dans sa poche, des choeurs, de grosses coulées de funk synthétique, des "beats qui tapent fort", et même du zouk ("Fresh Zouker"), tout est bon pour faire bouger les foules. Pas de doute, DSL a bien sa place sur Record Makers, un label sans complexe qui ne s’embarrasse d’aucun remords, d’aucun précepte, d’aucun intégrisme, pour arriver à ses fins.

Mais après, est-ce bien DSL ? Mmmmhhh... Naturellement, tout dépend de la connotation, positive ou négative, que vous attribuez aux termes "efficaces" et "putassiers" et du nombre de boums et de surprises parties que vous comptez organiser dans les prochains mois. Si vous en prévoyez beaucoup, nulle doute qu’un "Sexual" ou qu'un "Les Beats qui Tapent Fort" glissé ici ou là sera du meilleur effet. Mais si vous êtes plutôt du genre à écouter de la musique au casque ou cloîtré au fond de votre chambre, plus rares seront les titres à même de vous satisfaire. Peut-être juste "Padampam" et l’instru "Amour", deux preuves d’un certain savoir-faire. Dans le genre.

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