Ce troisième album, qui marque un retour au format instrumental, ne fera pas encore de Money Mark la superstar qu'il aurait mérité d'être. Mais il confirme que l'ancien clavier des Beastie Boys est incapable de sortir quoi que ce soit de mauvais.

MONEY MARK - Change is Coming

Emperor Norton / Poplane :: 2001 :: acheter ce disque

Profil bas pour Money Mark. Il y a trois ans, celui que l'on continue de présenter comme le clavier des Beastie Boys s'était enhardi sur Push the Button. Fort du succès critique de Mark Keyboard's Repair en 95, Mark Nishita Ramos s'était senti poussé des ailes et avait réalisé ses vieux rêves de soul et de Beatles en poussant la chansonnette sur la moitié de ses compositions. La voix était belle, la démarche sincère et les mélodies irrésistibles, mais voilà, l'album n'avait pas forcément reçu l'accueil que l'auteur espérait, et qu'il méritait.

Changement de cap total donc, Money Mark vire à nouveau 100% instrumental. Pour autant, il ne revient pas au titres bancals et lo-fi qui ont fait le charme de deux albums des Beastie Boys et de son premier opus. Si l'aspect général de sa musique est toujours aussi bricolé, la tonalité est cette fois plus jazz, les titres beaucoup plus étirés, avec un goût prononcé pour les absurdités sonores hérité de sa moitié japonaise et quelques latineries éparses (sur "Another Day to Love you" notamment) inspirées par son autre moitié, la mexicaine.

Du coup, Change is Coming n'a ni le charme décalé de Mark Keyboard's Repair, ni l'immédiateté craquante de Push the Button. Pour autant, il est loin d'être désagréable. La fraîcheur astucieuse qui caractérise le musicien est toujours présente, et quelques mini-tubes parsèment l'album, l'entraînant 'Information Contraband', la chinoiserie funky de "Glitch in da System", l'afro-beat sexy de "People Party". Money Mark n'est toujours pas la superstar qu'il aurait mérité d'être, mais mine de rien, il confirme une fois de plus qu'il est totalement incapable de sortir quoi que ce soit de mauvais.