Jad Fair et Daniel Johnston étaient faits pour se rencontrer. Malgré les différences physiques mises en évidence au dos de la pochette (Johnston est un grand gros, Fair un petit maigre), les deux partagent une même approche de la musique, qui privilégie de loin le naturel et la fraicheur de l'interprétation à la virtuosité, et qui leur vaut à tous deux le statut de parrain de la lo-fi.

JAD FAIR & DANIEL JOHNSTON - It's Spooky

Homestead / Paperhouse :: 1989 :: acheter ce disque

Enregistré en 1988, sorti en 1989, réédité en 1993 avec 9 titres supplémentaires, le résultat de leur collaboration n'est certes pas un chef d'oeuvre, mais constitue un moment essentiel de leurs carrières respectives, et contient son lot de moments savoureux.

Le disque est sans surprise, et c'est une bonne nouvelle : une trentaine de morceaux très courts se suivent, enregistrés dans leur cuisine, avec une instrumentation ultra minimale et désaccordée, agrémentée de leurs voix de cinglés fragiles et sympathiques. Les deux y partagent leurs souvenirs musicaux et leur joie de jouer. Chaque morceau a sa dose de plaisir et d'émotion, mais les plus réussis sont incontestablement les nombreuses reprises, essentiellement issues de l'univers musical de Daniel Johnston : "Hands of Love" et un génial "Tomorrow Never Knows" des Beatles, "Kicking the Dog" et "Come Back" de Kathy McCarty, "Sweet Loafed" des Butthole Surfers et le classique "What the World Needs Now" de Burt Bacharach.