Depuis que le hip-hop a conquis la planète, il est devenu intéressant d’observer comment chaque pays se l’est approprié. Si certains, la France en premier lieu, n’ont longtemps fait que singer le modèle américain, à la manière d’une vague yéyé d’un nouveau genre, d’autres l’ont réinventé à leur propre sauce, sans se contenter, réflexe de feignant, de mélanger le rap à leurs musiques locales. L’un des pionniers de ces déclinaisons originales est sans conteste le Japon. Même s’il a lui aussi son contingent de vils copieurs, le pays des groupies et du clonage musical a fait connaître assez tôt une vision propre et personnelle du rap. Le succès critique de DJ Krush, c’était il y a déjà plus de dix ans. Et depuis, d’autres artistes nippons se sont engouffrés dans la brèche ouverte par ce père de l’abstract hip-hop, dont certains comme Tha Blue Herb, ou plus récemment la fantasque Rumi, ont été plusieurs fois l’objet d’articles élogieux sur nos pages.