Saucissonner la musique en décennies est absurde, cela n'a pas de sens. Il n'y a pas d'épisodes isolés, dans son histoire. Il n'y a pas de début, pas de fin. Elle n'est qu'un continuum, parcouru par de multiples voies, autoroutes comme chemins de traverse, qui se croisent et s'entrecroisent continûment. Et pourtant, quand on jette un regard en arrière vers le rap des années 2010 à 2019, on y devine comme un récit.
Cette décennie, qui a commencé dans le bruit et la fureur d'une trap music à la mode Waka Flocka, Lex Luger et "B.M.F.", s'est achevée avec une cohorte de rappeurs dépressifs et fatigués, qui ont abandonné leurs voix tonitruantes et leur musique clinquante au profit de chantonnements, de marmonnements et de susurrements. C'est comme si le rap était passé de la fête à la gueule de bois, comme s'il payait le contrecoup des drogues qui, un temps, l'avait euphorisé.
Même dans le rap français, s'observe cette évolution, quand on compare les coups de canonnières de Kaaris aux pleurnicheries de PNL, quand on constate son changement de statut, de genre infréquentable porté par les métèques de la nation, à celui de nouvelle variété où même ton grand-père y trouve son compte. Car tel est bien ce qui est arrivé au rap, quel que soit le pays. Logiquement, mécaniquement, sa domination croissante est allée de pair avec sa normalisation.
Pour le pire, un tel succès étant synonyme d'affadissement. Mais aussi pour le meilleur, puisque tout a été rap dans les années 2010, puisque tout le monde ou presque, quels que soient ses goûts, ses aspirations et son bagage culturel, y a trouvé à manger. Cette quasi hégémonie a abouti à une incroyable diversité, dont la sélection ci-dessous, toute personnelle et orientée soit-elle, rendra inéluctablement compte.
NB : vouloir tout connaître est illusoire, prétendre pouvoir tout aimer est présomptueux. Le classement ci-dessous n'est donc rien de plus que le choix de ce blog à un instant "t". En cas de désaccord ou de récrimination, pas de panique. Utilisez le champ commentaire ci-dessous ou tout autre canal approprié pour tout bonnement faire valoir votre point de vue.
NOS 100 ALBUMS
Originellement publiée le 11 décembre 2021, cette rétrospective a été révisée et enrichie depuis, et elle le sera encore.
2 CHAINZ - T.R.U. REALigion (2011)
Il aura été le vétéran le plus en forme de la décennie 2010. Tout au long de ces années, avec constance, l'ancien Tity Boi nous aura délivré sa trap music cocasse et énergétique, comme avec cette mixtape de référence. Sortie dans la série des Gangsta Grillz de DJ Drama, 2 Chainz s'y proclamait "le négro le plus chaud de la rue". Et il était bien difficile de lui donner complètement tort.
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03 GREEDO - The Wolf of Grape Street (2018)
Après Odd Future, TDE, et la ratchet music d'YG et DJ Mustard, la dernière vague de rappeurs de la décennie, à Los Angeles, a été représentée par 03 Greedo, Drakeo the Ruler et quelques autres. Et elle n'a pas été la moins passionnante, avec son rap noir de condamné, passant en un instant d'un débit fier et véloce, à une voix prompte à la complainte et aux cris de souffrance.
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42 DUGG - Young and Turnt (2019)
Dans la seconde moitié des années 2010, c'est sur la scène de Detroit qu'il fallait river son regard. Là-bas, sévissait encore un rap de rue tendu, abrupt et électrique. En ces lieux, de nombreux rappeurs méconnus mais affamés vivaient leur quart d'heure de gloire avec tel album ou telle mixtape d'anthologie. Ce fut le cas, par exemple, avec cette sortie signée 42 Dugg.
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100s - IVRY (2014)
S'il en est un qui a su se réinventer au cours des années 2010, c'est bien 100s, aujourd'hui connu sous son vrai prénom de Kossisko. Sur IVRY, le garçon de Berkeley joue exactement le même personnage que sur sa première sortie, Ice Cold Perm, celui du maquereau, mais avec un style plus funky et plus chatoyant, présenté non sans raison comme du g-funk mélangé à du Daft Punk.
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A-WAX - Pullin' Strings (2014)
Actif et très prolifique depuis le tout début des années 2000, A-Wax, rappeur trop méconnu de Pittsburg, sur la Baie de Francisco, délivre avec Pullin' Strings son oeuvre majeure. Doté de beaux morceaux généralement mélancoliques et atmosphériques, dont chacun évoque ses états d'âme et repose sur des sons de guitare, il s'agit de son grand album introspectif, défaitiste et contemplatif.
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SAMEER AHMAD - Apaches (2019)
Apaches, c'est une multitude de références issues des cultures classique, populaire ou religieuse, rassemblées sur le mode de l'association d'idées sur une musique œcuménique et sans âge où se mêlent samples à l'ancienne et rythmes trap. Sameer Ahmad, certes, ne sera jamais la tête d'affiche du rap français, mais avec cet album abouti, il confirme qu'il en est une valeur sûre.
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ALLEY BOY - War Cry (2013)
War Cry est la dernière des mixtapes remarquables grâce auxquelles Alley Boy a imposé sa trap music belliqueuse et haletante. Il venait alors de rejoindre la major Atlantic et il y convoquait un impressionnant aréopage d'invités, sur un projet d'une lourdeur obsessionnelle. D'autres suivraient, mais sans atteindre les mêmes sommets, puis la carrière du rappeur d'Atlanta viendrait à s'étioler.
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ARM & TEPR - Psaumes (2016)
En dehors de Psykick Lyrikah, en solo, le rappeur breton Arm a excellé encore une fois au cours de la décennie 2010. Il a su accompagner son rap à textes cérémonieux d'une musique pleine de magnificence. Il a su aussi l'adapter à des sonorités plus contemporaines, comme à l'occasion de cet excellent Psaumes, enregistré en duo avec l'une de ses vieilles connaissances, Tepr.
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BABY SMOOVE - Flawless (2019)
Baby Smoove, c'était toujours cette incroyable vague de rappeurs venue de Detroit. C'étaient les mêmes propos agressifs, c'était le même univers rude, c'était la même musique tendue et la même production prolifique. Mais avec un phrasé léthargique, avec des paroles presque murmurées. C'était un style en soi, qu'il délivrait sur cet album bien nommé et admirablement homogène.
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BANDGANG - In Too Deep (2018)
BandGang aura été l'un des maîtres d'oeuvre du rap de Detroit. Nulle surprise, donc, si les trois principaux membres du collectif, à l'heure où cette scène devenait l'une des plus en vue du rap américain, ont voulu marquer le coup avec une sortie gargantuesque. Avec ses 98 minutes, le projet In Two Deep était bien trop long, il était inégal. Néanmoins, il était riche en titres d'anthologie.
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BANKROLL FRESH - Life of a Hot Boy (2014)
Depuis son apparition sur la mixtape EA Sports Center en 2008, dans l'ombre de Gucci Mane, l'ancien Yung Fresh faisait figure de second couteau au sein de la très dense scène d'Atlanta. Mais après le single "Hot Boy", son étoile montait avec cette mixtape, une sorte de best-of du rap de sa ville et d'ailleurs. Il n'en profitera malheureusement pas, étant abattu par balles deux ans plus tard.
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BERNER - The Big Pescado (2018)
Avec The Big Pescado, Berner sortait son blockbuster à lui, un album rempli d'invités de prestige (Too Short, E40, Snoop Dogg, The Game, Devin the Dude, Pusha T, TeeFLii, Trey Songz, Jeremih, Conway, Shy Glizzy...). Il bénéficiait aussi de l'assistance du producteur Scott Storch, qui retrouvait ici la vigueur de ses meilleures années. La grande oeuvre du Californien entrepreneur de la weed.
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BIG BOI - Sir Lucious Left Foot: The Son of Chico Dusty (2010)
Dans les années 2010, Outkast n'existe plus. Et pourtant, dans la première année de cette décennie, le temps de cet album solo, Big Boi montre qu'il lui reste un peu de la créativité folle et des tubes accrocheurs d'antan. Il prouve ainsi, une fois pour toute, qu'André 3000 n'a pas été le seul moteur du duo d'Atlanta, qu'il n'est pas son unique rappeur visionnaire inspiré et halluciné.
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BROCKHAMPTON - Saturation (2017)
Formé sur le forum Internet des fans de Kanye West autour de la personnalité de Kevin Abstract, Brockhampton a suivi la voie de leur maître. Ce boys band d'un nouveau genre a dévoilé sur la trilogie des Saturation un rap à l'écran large, débordant largement en terrain indie rock et R&B, cherchant à représenter par son approche toute la complexité de la jeunesse américaine.
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APOLLO BROWN & GUILTY SIMPSON - Dice Game (2012)
Le producteur de Detroit Apollo Brown s'est voulu, en quelque sorte, le continuateur du boom bap new-yorkais des années 90. A tel point que, bien souvent, son travail a tourné à la formule, aux beats au mètre délivrés en pilotage automatique. Quelques réussites émergent de sa discographie, cependant, comme cette collaboration avec le rappeur Guilty Simpson.
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DANNY BROWN - XXX (2011)
Sur le tard, l'année de sa trentaine, Danny Brown accède à la reconnaissance. Le rappeur de Detroit, qui a côtoyé J Dilla et Black Milk, et été approché par Roc-a-Fella et la G-Unit, se fait remarquer avec cet album gratuit absolument exalté et déjanté; où toutes les influences et tous les raps se rencontrent, celui des commentateurs sociaux tout comme celui des drogués au dernier degré.
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CESCHI - The One Man Band Broke up (2010)
En 2008, Ceschi avait fait de son label Fake Four l'ultime refuge de la scène rap indé qui sévissait dix ans plus tôt. Et sur cet album, il témoignait de son destin avec son histoire d'artiste raté et amer, celle de nombreux héros underground. Conçu avec l'aide du producteur allemand DJ Scientist, à mi-chemin du rap et de la pop psyché, il ressemblait à un chant du cygne, mais il était superbe.
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CESCHI - Broken Bone Ballads (2015)
Il se passait généralement cinq longues années entre chaque nouvel album de Ceschi Ramos, mais celui-ci y apportait du soin. Pour qui acceptait son registre, celui de l'artiste maudit, pour qui se reconnaissait en ses confessions, pour qui surtout appréciait ce rap produit par le Canadien Factor et fortement imprégné d'indie rock, le rappeur de New Haven apportait satisfaction à chaque fois.
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CESCHI - Sad, Fat Luck (2019)
A la fin des années 2010, un Ceschi proche de la quarantaine essayait de se moderniser. Sur Sad, Fat Luck, en plus de confessions d'un premier degré à la limite de l'embarrassant, on entendait de l'Auto-Tune, des sons cloud et des rythmiques trap. Mais ce qui lui réussissait le mieux, c'était encore sa vieille formule, une alliance quasi parfaite de tous les styles musicaux imaginables.
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CHIEF KEEF - Back From The Dead (2012)
2012 est l'année de la drill music, et la drill music, c'est avant tout Chief Keef. Ce moment-là de l'histoire du rap est irrémédiablement marqué par le single emblématique "I Don't Like", qu'il livre avec Lil Reese, et par cette mixtape d'anthologie qu'est Back From The Dead. Tel est le départ d'une histoire riche, tant pour ce style de rap, que pour celui qui n'a alors encore que 16 ans.
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CHIEF KEEF - Two Zero One Seven (2017)
Chief Keef aura été l'un des rappeurs-clés des années 2010. En 2012, à 16 ans, il devenait le chef de file d'un des mouvements les plus influents de la décennie, la drill music, avec la mixtape Back from the Dead et l'album Finally Rich. Après cela, certes, il passera à l'arrière-plan. Et pourtant, il ne cessera de sortir de bonnes choses, comme le montrait ce projet, sorti au premier jour de 2017.
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CONWAY THE MACHINE - Reject 2 (2015)
Entrprise dès l'orée de la décennie par Roc Marciano, Ka et quelques autres, la rénovation du vieux rap new-yorkais est poursuivie plus tard par la clique Griselda, composée notamment de Benny the Butcher, Westside Gunn et Conway. A terme, cela tournera parfois à la formule, toutefois la bande de Buffalo délivrera quelques perles, comme ce lourd et ce menaçant Reject 2.
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DENZEL CURRY - Imperial (2016)
A l'image des invités les plus connus de cet album, d'un côté son voisin floridien Rick Ross, le baron du rap de m'as-tu-vu, de l'autre le revivaliste new-yorkais Joey BadA$$, Denzel Curry, échappé du Raider Klan, accomplissait avec succès un grand écart entre l'après trap music qui lui était contemporaine, et un rap "lyrical" à l'ancienne, mâtiné de commentaires sociaux et de propos engagés.
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CUTTHROAT - The Takeova (2010)
Memphis allait bien, au début des années 2010. L'influence de la clique Hypnotized Minds était plus forte que jamais, et elle connaissait une seconde jeunesse. Cet album en témoignait qui, au-delà du duo Cutthroat, rassemblait en réalité toute la bande, les frangins Juicy J et Project Pat en tête. Elle y était au meilleur de sa forme, au plus fort de son rap agressif, hédoniste et nihiliste.
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DAVE - Psychodrama (2019)
Au terme de la décennie, le très mésestimé rap anglais était arrivé à maturité. Le succès critique de Dave des deux côtés de l'Atlantique le montrait, tout autant que la nature même de ce rap adulte, au bon comme au mauvais sens du terme, et que cet album cinématique et bien produit, numéro 1 en Grande-Bretagne, qu'il nous présentait sous la forme d'une longue psychothérapie.
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FREEWAY & JAKE ONE - The Stimulus Package (2010)
Dix ans plus tôt, cela avait été des univers contraires. Freeway évoluait alors près de Jay-Z et de son label à succès Roc-A-Fella, tandis que Rhymesayers était l'une des écuries phares de l'underground. Mais en 2010, il n'y avait plus de contradiction. Jake One, un producteur habitué des grands écarts entre superstars et icônes underground, conciliait le meilleur de ces deux mondes.
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FRENCH MONTANA, JUICY J & PROJECT PAT - Cocaine Mafia (2011)
Avec son alliance entre des vétérans de Memphis regénérés et une valeur montante de New-York, délivrant tous ensemble des propos qui se moquent éhontément de toute considération morale, le tout sur des sons pétaradants dans la lignée de Waka Flocka et de Lex Luger, cette mixtape réjouissante représente à merveille le son et l'esprit du tout début de la décennie 2010.
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FUTURE & THE EMPIRE - True Story (2011)
Selon un modèle bien établi, l'un des plus grands rappeurs de la décennie a construit sa carrière avec des mixtapes d'anthologie. Parmi celles, sorties de 2010 à 2012, qui ont imposé sa trap music dépressive marmonnée sous Auto-Tune, True Story doit être distinguée. Elle a le mérite de contenir quelques-uns de ses premiers tubes les plus marquants, comme "Magic" et "Tony Montana".
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FUTURE - Pluto (2012)
DS2, un album plus tardif, est parfois présenté comme le chef d'œuvre de Future. Et pourtant, dès 2012, tout est là. Dès le premier, il est l'un des rappeurs décisifs de la décennie, avec sa voix chaude, sa vulnérabilité, son emploi astucieux de l'Auto-Tune et des morceaux d'anthologie tels que "Magic", "Tony Montana", "Neva End", "Homicide" et le très grand "Turn On The Lights".
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FUTURE - Monster (2014)
Après quelques ratés dans sa carrière, Future revient au centre du jeu avec une trilogie magique de mixtapes, dont la première est Monster. Se voulant plus brut et plus spontané, dévoilant sa face la plus sinistre, celle d'un drogué égotiste, dépressif et perturbé par la fin de sa relation avec Ciara, il se remet ainsi en course pour devenir le rappeur le plus important de la décennie.
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FUTURE - DS2 (2015)
DS2 est l'aboutissment d'une histoire : après s'être égaré dans sa conquête du succès, Future aurait trouvé la rédemption artistique en explorant les méandres de son esprit de drogué. Au terme d'un storytelling rondement mené, cet album se présente comme son œuvre majeure, dans sa version originale, puis dans celle augmentée des meilleurs titres de ses mixtapes.
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KEVIN GATES - The Luca Brasi Story (2013)
Rien de bien nouveau, a priori, qu'un rappeur qui se lance dans des récits de dealer de drogue et se reconnaît dans l'un des personnages du Parrain, en l'occurrence le brutal Luca Brasi. Mais à cela, sur la mixtape qui l'a révélé, Kevin Gates a ajouté une sensibilité et des mélodies qui en ont fait l'un des porte-drapeaux de la scène de Baton Rouge, et l'un des rappeurs de la décennie.
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KEVIN GATES - By Any Means (2014)
A la suite de The Luca Brasi Story, sa grande mixtape de référence, Kevin Gates en sortit plusieurs autres presque aussi bonnes dans les mois qui suivirent. Avec succès, il y déclinait une fois encore sa posture de brute qui saigne et de gangster émotif, il démontrait une fois encore son goût pour les mélodies et pour les titres accrocheurs. La preuve avec ce très satisfaisant By Any Means.
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KEVIN GATES - I'm Him (2019)
Indiscutablement, avec ses mixtapes d'exception, puis avec le succès de l'album Islah, Kevin Gates est l'un des héros des années 2010. Excellant dans son registre, celui de l'homme rude capable d'ouvrir son cœur, il est une grande figure du rap de Baton Rouge. Et cette décennie, il la clôture magistralement, sans le moindre renfort, avec un second album une fois encore très solide.
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TOMMY GENESIS - World Vision (2015)
Awful Records, le label et collectif mené par Father, a représenté dans les années 2010 la frange la plus expérimentale et la plus aventureuse du rap d'Atlanta. L'un des meilleurs albums proposés par ces gens, cependant, ne venait pas de la ville géorgienne, mais de Tommy Genesis, une rappeuse de Vancouver oscillant entre un rap tranchant et des passages plus évaporés.
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GUCCI MANE - Mr. Zone 6 (2010)
En 2010, Gucci Mane entre dans la nouvelle décennie comme il a achevé celle d'avant : par une nouvelle mixtape d'anthologie. Bien produite par des gens tels que Drumma Boy et Zaytoven, rappée par un Guwop qui a rarement été aussi à l'aise au micro, elle est de la qualité d'un album commercial, mais sans aucun des vilains compromis qui, bien trop souvent, accompagnent ce format.
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GUNPLAY & DJ FLETCH - Inglorious Bastard (2011)
Gunplay était en forme, Gunplay était en feu au début de la décennie. Pour paraphraser l'un des titres de cette sortie, il marchait sur l'eau. Le Floridien possédé, le rappeur furieux apparu dans l'ombre de Rick Ross, ne concrétisera toutefois pas par album. De cette époque, ne reste qu'une suite de mixtapes traumatisantes, comme cet Inglorious Bastard efficace comme un panzer.
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GUNPLAY - Bogota Rich: The Prequel (2012)
En 2012, Gunplay continuait sur sa lancée de l'année précédente, quand il avait sorti deux mixtapes d'anthologie. En prélude à un premier album attendu chez Def Jam, il en livrait une autre, aussi brutale que les précédentes. Ça n'était qu'une mise en bouche, à en croire le rappeur de Miami, mais avec ses décharges de mitraillette et ses pelletées de cocaïne, elle était déjà gratinée.
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ICE BURGANDY - Progress Involves Risk Unfortunately (2012)
S'il faut en retenir un, parmi les protégés de Waka Flocka Flame réunis au sein de son Brick Squad Monopoly, Ice Burgandy est celui-ci. Le Californien a peu fait parler de lui après sa participation à '"Homies" sur Flockaveli et sa poignée de mixtapes. Mais l'une de ces dernières est un trésor caché, qui révélait quelques gros hymnes de gang, ainsi que des morceaux aux charmes plus insidieux.
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ICEWEAR VEZZO - Price Goin Up (2017)
Icewear Vezzo est un autre représentant de marque de cette scène, celle de Detroit, qui pourrait bien être la plus riche et la plus exaltante de la fin de décennie. La preuve avec ce Price Goin Up où, en compagnie d'acolytes de sa ville et de la Bay Area, il délivre avec urgence un rap ardent et viscéral, appuyé par la musique implacable, rapide et très électronique de mise en ces lieux.
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J HUS - The 15th Day (2015)
Très réussie, la mixtape The 15th Day ouvre une nouvelle ère, encore une, pour le rap anglais. A la rugosité du grime londonien, aux mélodies entêtantes de la trap music américaine, au rythme imparable du dancehall jamaïcain, et avec l'aide décisive du producteur Jae5, J Hus ajoute à ses morceaux sur la rue et sur les filles les sonorités de son Afrique d'origine, ouvrant l'ère de l'afroswing.
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JACKBOY - JackNDaBox (2019)
Quand ce n'était lui, c'était donc son acolyte. Comme Kodak Black, Jackboy est de Pompano Beach, d'origine haïtienne, et sa vie a été marquée des démêlées avec la justice. Comme lui encore, sur cet album où interviennent d'autres Floridiens notoires (Plies, Rick Ross), il excelle à ce rap de mauvais garçon situé pile entre l'entrain et la mélancolie, et descendu en droite lignée de Lil Boosie.
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JUL - My World (2015)
Méprisé, dénigré, vilipendé par les tenants du bon goût musical, Jul s'est finalement imposé comme le choix du peuple. Et à raison. Il est, en vérité, l'une des meilleures choses qui soit arrivées au rap français. Avec sa sincérité désarmante, avec ses mélodies irrésistibles, le Marseillais apporte à l'humeur dominante, celle du mauvais garçon mélancolique, une version purement locale.
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KAARIS - Or noir (2013)
Avec le temps qu'il faut à toute musique pour traverser l'Atlantique, la France se sera finalement mise à la trap music. Elle l'aura acclimatée, elle en aura délivré sa version. Et Or Noir de Kaaris aura été son manifeste, son classique détonnant, avec la musique qui bastonne de Therapy, avec aussi les punchlines et le rap bulldozer du principal intéressé. Un disque éreintant mais marquant.
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KILLER MIKE - R.A.P. Music (2012)
Dix ans plus tôt, ces deux hommes évoluaient dans des univers distincts, celui du rap sudiste pour l'un, celui de l'underground new-yorkais pour l'autre. Mais au cours de la décennie 2010, Killer Mike et El-P s'unissent durablement autour d'un projet commun : exprimer avec fureur leur indignation politique. Cela aboutit à la série des Run the Jewels, et avant cela au prodigieux R.A.P. Music.
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KNO - Death Is Silent (2010)
Le producteur et maître d'oeuvre des précieux CunninLynguists prouvait ici qu'il pouvait convaincre en solo. Le rap de ce blanc-bec n'a pas toujours été le plus percutant, mais Kno compensait cela par de somptueuses compositions élégiaques et mélancoliques, par la musique cinématique qui convenait le mieux à ses réflexions sur des sujets aussi sérieux que l'existence et la mort.
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KNOWLEDGE THE PIRATE - Flintlock (2018)
Le grand personnage du rap new-yorkais dans les années 2010, celui qui a su rénover le boom bap des années 90 et lui donner une suite passionnante, c'est Roc Marciano. Pas seulement par la qualité de ses propres sorties, mais aussi à travers ses acolytes, comme Knowledge the Pirate, un vieux loup de mer du hip-hop qui, comme lui, a pris son temps avant d'atteindre sa pleine maturité.
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KODAK BLACK - Heart of the Projects (2014)
Les projects, ces programmes immobiliers publics destinés à héberger les indigents, Kodak Black en était le produit. Encore adolescent, le garçon d'origine haïtienne se nourrissait de cette expérience et de ses aléas, la pauvreté, la délinquance, pour livrer cette mixtape importante. Après viendrait la reconnaissance. Ainsi serait intronisé un rappeur essentiel de la décennie.
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KODAK BLACK - Painting Pictures (2017)
Après une suite de mixtapes de premier plan, Kodak Black officialisait sur son premier album son statut de grand. Désormais secondé par des poids lourds (Future, Jeezy, Young Thug et Bun B côté raps, Mike Will, Metro Boomin et Southside côté sons), il affirmait son personnage, à la fois délinquant cynique, jouisseur et amoral, et commentateur social travaillé par son vague à l'âme.
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KENDRICK LAMAR - DAMN. (2017)
Parmi les nombreuses louanges qui lui ont été adressées le long des années 2010, Kendrick Lamar en méritait au moins une : il a été un excellent rappeur. Aussi, quand il cessait d'enregistrer des projets de rap adulte prétentieux au profit du plus direct et dépouillé DAMN., celui-ci se montrait-il plus éclatant. De telle manière, le prodige californien nous proposait son meilleur album.
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LETHAL BIZZLE - You’ll Never Make a Million from Grime (2017)
Le format EP est toujours le plus satisfaisant. Avec lui, il est plus facile de délivrer un projet dense, sans déchet, pleinement satisfaisant. On n'était pas loin du compte avec ce Lethal Bizzle, qui n'était pourtant qu'un en-cas avant son prochain album et où, après un redoutable "I Win" avec Skepta, le vieux briscard du grime jetait un regard à la fois goguenard et sage sur son parcours.
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LIL B - Black Ken (2017)
Cette sortie avait tardé, son auteur l'ayant annoncée dès 2010. Cependant, l'attente en avait valu la peine. Peaufinée pendant deux ans, plutôt concise pour une mixtape du Based God (100 minutes tout de même), elle se présentait comme une virée en trois épisode dans l'histoire du rap, en particulier celui de la Bay Area. Et elle s'avérait être, probablement, la grande œuvre de Lil B.
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LIL DURK - Signed to the Streets (2013)
Un an après avoir éclaté au grand jour, la drill music évoluait déjà. Tout en gardant sa rudesse et sa dangerosité, elle devenait mélancolique et elle se parait d'Auto-Tune. Et nul autre que Lil Durk allait représenter aussi bien cette évolution. Libéré de ses déboires judiciaires, il rejoignait les grands de la scène de Chicago, avec cette mixtape historique bourrée de morceaux grandioses.
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ROC MARCIANO - Marcberg (2010)
Cela aura été l'une des tendances majeures de la décennie 2010 : une suite au hip-hop new-yorkais des années 90, un rap de rue précis, affuté, complexe, mais posé, porté par des beats secs et concis. Ce mouvement, Roc Marciano, un vétéran du Flipmode Squad de Busta Rhymes, en aura été la grand héraut, et Marcberg, la pièce inaugurale d'une grande discographie, le premier manifeste.
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MEEK MILL - Dreams & Nightmares (2012)
Comme pour tout blockbuster à vocation commerciale, il y en avait pour tous les goûts sur ce Meek Mill. Il y avait à boire et à manger, et on perdait quelques-unes de ses aspérités. Mais on pouvait compter sur le rappeur de Philadelphie pour délivrer des moments habités et intenses, similaires à ceux des deux mixtapes Dreamchaser, et pour réussir globalement ce premier album officiel.
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MEYHEM LAUREN - Respect the Fly Shit (2012)
New York n'était plus le centre du rap dans les années 2010, mais il avait de beaux restes. Enregistrée en marge du festival SxSW, cette mixtape de Meyhem Lauren en apportait la preuve. Elle rassemblait Roc Marciano, Sean Price, Smoke DZA, Action Bronson, Heems de Das Racist, le producteur Harry Fraud, entre autres, et même Thirstin Howl III, pour un résultat très satisfaisant.
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NOAH23 - Fry Cook on Venus (2011)
Dans les années 2010, le rappeur underground de Guelph avait encore quelques beaux restes. Cet album en apportait la preuve. Comme Ceschi, dont il avait rejoint le label, il parsemait le tout de quelques notes de guitares. C'était plus pop, plus mélodique, plus accessible. Mais avec ces flots rapides et imparables de paroles compliquées, c'était toujours bel et bien du Noah23.
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MIKE WILL MADE IT - #MikeWiLLBeenTrill (2013)
Cette mixtape était celle d'un producteur au sommet de sa gloire. Alors que les charts étaient envahis de singles produits par lui et qu'il cornaquait l'ancienne égérie Disney Miley Cyrus, Mike Will livrait une nouvelle mixtape en compagnie de la crème du rap d'Atlanta (Future, Gucci Mane, 2 Chainz, Migos) comme d'ailleurs (-Z, Big Sean, Wiz Khalifa, Juicy J, Project Pat). Et c'était très réussi.
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NICKI MINAJ - The Pinkprint (2014)
Nicki Minaj aura été la rappeuse dominante des années 2010, et The Pinkprint, vraisemblablement, son meilleur album. On y retrouve à parts égales la rappeuse d'exception, la chanteuse très grand public qui suit les pas de Lady Gaga et la romantique qui s'épanche sur des histoires d'amours brisés. Bizarrement, c'est parfois dans ce dernier registre qu'elle est la meilleure.
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OMB PEEZY & SHERWOOD MARTY - Young and Reckless (2018)
Deux rappeurs issus de villes différentes, Baton Rouge pour Sherwood Marty, et Sacramento pour un OMB Peezy en pleine ascension (un héritier de Lil Boosie avec son timbre nasal et son mélange d'agressivité et de mélancolie), s'associaient. Ensemble, ils donnaient un bon aperçu de ce rap immoral parfois amer, de ce blues du gangster mélodique devenu la norme des années 2010.
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PAYROLL GIOVANNI - Stack Season (2015)
Encore meilleur que les Doughboyz Cashout, l'un des grands collectifs rap de Detroit, son membre le plus notable, Payroll Giovanni. Sur cet album solo, il nous livrait son rap de rue synthétique et bondissant comme on déroule une formule, comme on le faisait autrefois chez No Limit : au mètre, avec des thèmes gangsta cliché et le goût du tape-à-l'oeil. Et c'était absolument excellent.
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PEEWEE LONGWAY - Mr. Blue Benjamin (2016)
En l'absence de Gucci Mane, incarcéré, ce sont tous ses disciples, les tenants d'une trap music absurde et exaltée, qui prennent le pouvoir à Atlanta. Si les trois Migos deviennent les plus populaires de cette génération, son vrai chef de file est peut-être bien le leader du MPA Bandcamp, PeeWee Longway, comme le prouve, après une flopée de mixtapes, un premier album officiel très réussi.
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PNL - Que la famille (2015)
Sur le premier PNL, les influences américaines étaient encore bien visibles : le blues de gangster de l'après-trap music, le cloud rap, quelques éléments de la drill de Chicago, comme ce titre emprunté à Lil Durk... Mais déjà, ils agençaient tout cela en un tout cohérent et très personnel. Dès cet instant, le duo des Tarterêts faisait sensation, et il annonçait la discographie faste qui suivrait.
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PNL - Le monde chico (2015)
En France, la décennie 2010 aura été celle de PNL. Avec un sens marketing redoutable et une formule distinctive (un blues du dealer serti d'Auto-Tune et de nappes mélancoliques), les deux frères auront bâti ce qu'il est convenu d'appeler une œuvre, dont Le Monde Chico, un album événement et monumental, aura été l'une des premières et des toutes meilleures cartes.
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PNL - Dans la légende (2016)
Rétrospectivement, Dans La Légende fait figure de transition entre les deux temps forts de la carrière de PNL, celle de Le Monde Chico et de son spleen de dealer sur fond de cloud rap, et celle de Deux Frères, avec un son qui fricote avec la variété, et une mélancolie liée à leur succès actuel plutôt qu'à leur passé de délinquants. Comme eux, il est néanmoins un classique du rap français.
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PNL - Deux frères (2019)
L'album du triomphe pour le groupe rap français de la décennie. Enfin, "rap", plus vraiment. De plus en plus, les deux frères s'en éloignent avec leur musique atmosphérique et leurs paroles désincarnées, fricotant avec la variété, en oubliant presque leur passé de dealers. C'est contemplatif et désolé, il y a des longueurs, mais aussi de pures merveilles d'intensité et de mélancolie.
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POLO G - Die a Legend (2019)
A la fin de décennie, la drill music de Chicago suit le même chemin que sa cousine, la trap d'Atlanta. Même si les thèmes et l'arrière-plan violent restent peu ou prou les mêmes, elle se fait plus amère, mélancolique et accessible. Elle est maintenant chantée, mais aussi désenchantée. Et le rappeur qui incarne le mieux cette mutation, amorcée autrefois par Lil Durk, se nomme Polo G.
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POUYA - Five Five (2018)
Kevin Pouya faisait part sur Five Five de ses angoisses et de ses insécurités. C'était un album riche en émotions, où se manifestait ce mélange de sentiments contraires, amour fleur bleue, violence, paranoïa et pensées suicidaires, qui caractérise l'adolescence. C'était dans la lignée du Soundcloud rap, mais avec un soin et une constance dont il n'était pas toujours coutumier.
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PUSHA T - Daytona (2018)
Certains, dans les années 2010, ont redécouvert les vertus de la concision. C'est le cas de Pusha T sur Daytona, le meilleur album issu des Wyoming Sessions de Kanye West. Ici, l'ancien Clipse s'adonnait à ce qu'il maîtrisait le mieux : parler de la drogue comme d'une métaphore de ses qualités de rappeur (à moins que ce ne soit le contraire). Mais sur un format idéalement court, offensif et incisif.
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RICK ROSS - Rich Forever (2012)
Rick Ross s'est bonifié avec le temps. Sa période immédiatement après le single "B.M.F.", notamment, est prodigieuse. Dans la foulée de sa collaboration avec Lex Luger, il trouve la musique éclatante qui convient à son grand numéro de baron de la drogue. Et il n'est pas exclu que Rich Forever, une mixtape de qualité album sortie au cœur de cette époque, soit son œuvre majeure.
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THE ROOTS - Undun (2011)
Admirable longévité pour les Roots, qui entamaient leur troisième décennie d'activité avec une autre oeuvre admirable. Sur cet album-concept qui retraçait le destin tragique d'un personnage nommé Redford Stevens, le groupe de Philadelphie arrivait au bout de son évolution, de cette longue carrière au cours de laquelle ils étaient devenus toujours plus éclectiques et toujours plus concis.
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SADISTIK & KNO - Phantom Limbs (2015)
Les membres fantômes, ce sont ces parties du corps que l'a amputées, mais que l'on ressent encore. Comme l'annonçait le titre de ce projet très court, les textes noirs et travaillés du rappeur de Seattle Sadistik se penchaient donc sur ses peines et sur ses émotions, accompagnés magnifiquement par une production aux petits oignons assurée par Kno des CunninLynguists.
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SAGE FRANCIS - Copper Gone (2014)
Après une longue pause, une figure emblématique du hip-hop indé des années 2000 revenait au meilleur de sa forme, avec quelques producteurs phares de cette scène. C'était toujours un rap à vif, des textes où il se mettait à nu, une prestation intense qui sortait des tripes. Dans un genre qui, via Macklemore, venait de rencontrer un vaste succès, Sage Francis rappelait qu'il était le maître.
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SHY GLIZZY - Fxck Rap (2012)
Baise le rap. Ainsi s'exprimait Shy Glizzy de sa voix frêle, sur l'une des mixtapes qui l'ont révélé au monde. Le rap, pourtant, tout au long de la décennie 2010, le freluquet à rouflaquettes de Washington D.C. lui aura donné une discographie des plus denses et des plus satisfaisantes, avec son style si caractéristique, où ses complaintes ironiques se mélangeaient à des vantardises carabinées.
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SHY GLIZZY - Young Jefe 2 (2016)
Désormais pris en main par l'influente structure 300 Entertainment, admis par le magazine XXL parmi ses Freshmen et fort d'un tube, "Awwsome", Shy Glizzy sort en 2014 un Young Jefe, qui se veut sa sortie de référence. Le second volet, cependant, lui est supérieur. Malgré son ton presque neurasthénique, il nous offre le meilleur de ce rap fanfaron mâtiné de fredonnements frêles.
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SKEPTA - Konnichiwa (2016)
Grâce à l'intérêt que lui ont manifesté quelques grandes figures du rap nord-américain comme Drake et Kanye West, le grime a refait surface au milieu des années 2000, il a cessé quelques temps d'être une affaire purement anglaise. L'un des bénéficiaires de cet engouement fut Skepta, qui sortit à l'occasion un album de classe internationale, quoique fidèle à la rue et purement londonien.
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SLOWTHAI - Nothing Great About Britain (2019)
L'éternel esprit britannique, celui du commentaire social caustique, celui des mauvais garçons des classes populaires, celui des punks et des hooligans, mais revisité à l'heure de l'après-grime et du rap triomphant. Voici ce que représente Slowthai à la fin des années 2010, sur ce premier album qui proclame que rien n'est grand en Grande-Bretagne... à part sa musique, peut-être.
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VINCE STAPLES - Shyne Coldchain Vol 2 (2014)
Désormais chez Def Jam, un affilié aux provocateurs d'Odd Future dévoilait, à leur opposé, un rap "conscient", avec l'appui d'un producteur historique des années 90, No I.D. Vince Staples parlait de ghetto, de racisme, de la condition afro-américaine et d'un père criminel autrefois idéalisé. Avec talent, il annonçait ainsi l'excellent premier album qu'il sortirait l'année suivante, Summertime '06.
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VINCE STAPLES - Summertime '06 (2015)
Apparu dans l'entourage d'Odd Future, Vince Staples aura créé sa propre niche, avec son rap tout à la fois "conscient" et désengagé, dont le regard noir, pessimiste et désabusé se voulait explicitement le pendant rap, afro-américain et ghetto du post-punk de Joy Division. Cet objectif était atteint sur un premier album conceptuel, fort d'une musique simultanément morne et splendide.
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STARLITO - Renaissance Gangster (2010)
Avec Renaissance Gangster, Starlito parachève la transformation entamée sur ses mixtapes précédentes, les Starlito's Way. Sa voix se voile, son ton se fait désabusé, son humeur est mélancolique. Après ce tournant, l'ancien artiste Cash Money nommé All Star n'en sera jamais une, de star, mais il sera bien plus. Il sera un des rappeurs les plus constants et respectés de la décennie.
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THURZ - L.A. Riot (2011)
Souvent, à intervalles réguliers, le vieux rap engagé réapparait. Tel est le cas avec cet album réussi où Thurz, ancien U-N-I, se remémore la Californie d'il y a vingt ans, celle de l'agression de Rodney King et des émeutes de Los Angeles, avec une fureur politique digne d'Ice Cube, de Paris voire de Rage Against The Machine à l'époque. Sur le tard, il inscrit son nom dans cette lignée.
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TROUBLE - December 17th (2011)
Le 17 décembre 2010, c'est la date à laquelle Trouble sort de prison. C'est aussi le nom que le rappeur d'Atlanta, l'une des têtes d'affiche du collectif Duct Tape, donne à cette mixtape remarquée. Profitant du renfort de Future et de Waka Flocka Flame, et portée par le single "Bussin'", elle dévoile un Trouble qui joue autant au criminel endurci qu'à l'homme sensible qui panse ses blessures.
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TROUBLE - 431 Days (2012)
Sa sortie de prison a marqué Trouble. Après avoir donné pour titre à sa mixtape de référence la date de sa libération, il nomme la suivante d'après le nombre de jours qu'il a passés depuis en liberté. Et celle-ci est aussi d'une grande qualité. Elle témoigne de ce moment où le rappeur le plus réfléchi et le plus mélancolique du label Duct Tape est au sommet de son inspiration.
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THE UNDERACHIEVERS - Indigoism (2013)
Affiliés comme Joey Badass et les Flatbush Zombies au mouvement Beast Coast, les Underachievers s'inscrivaient dans la tradition du rap new-yorkais, mais contrairement à certains de leurs pairs, ils n'étaient pas bêtement revivalistes. Fortement influencés par les narcotiques, ils paraient la musique de cette mixtape référence d'un psychédélisme qui faisait toute la différence.
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TOMMY V - Travel Size Drawing Board (2014)
Avec cet album tardif de Tommy V, c'est toute une scène qui se rappelait à notre souvenir. Celle de l'après-Project Blowed et du sémillant underground californien mené au tournant de l'an 2000 par les Shape Shifters, et plus tard par Toca, l'ancien groupe de l'intéressé. Le temps de quelques morceaux, c'est la créativité et l'éclectisme jouissifs de tous ces gens qui réapparaissaient.
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TYLER, THE CREATOR - IGOR (2019)
Sacré parcours que celui de Tyler Okonma, chef de file d'Odd Future, tout au long de cette décennie. Progressivement, le rap âpre et cynique de ses débuts avait laissé entrer la lumière du jazz, de la soul et du R&B. Il parlait dorénavant d'amour, ses saillies homophobes cédaient presque la place à un coming out. Et cette trajectoire aboutissait in fine à IGOR, l'un de ses meilleurs albums.
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WAKA FLOCKA FLAME - Flockaveli (2010)
L'album choc du début de la décennie. Avec la brutalité de ses raps et les sons à l'avenant concotés par Lex Luger, Waka Flocka Flame rajeunissait le rap. Il le débarraissait une fois pour toute des derniers préceptes esthétiques hérités des années 90, il n'était plus qu'efficace, et symbolisait à sa manière le passage vers une nouvelle ère. Un album inégal, longuet et épuisant, mais historique.
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KANYE WEST - My Beautiful Dark Twisted Fantasy (2010)
Si Kanye West s'était contenté de sortir sa trilogie "scolaire", il aurait déjà gagné sa place dans le panthéon du rap. S'il s'était arrêté après 808 & Heartbreak, il l'aurait de toute façon impacté à tout jamais. Mais après tout cela, il enchaîne avec son album le plus célébré, une œuvre à l'image du personnage : ambitieuse, mégalomane, excessive, surchargée, et néanmoins géniale.
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KANYE WEST - The Life of Pablo (2016)
En 2016, Kanye West est allé tellement au bout de sa folie qu'il a fini à l'hôpital. Il est allé si loin dans sa démesure qu'il a conçu ce disque plein d'emphase et d'invités prestigieux, débordant sur tous les styles musicaux imaginables et conçu comme une œuvre en perpétuelle mutation. Et pourtant, malgré tout, même sur cet album indigeste, se trouvent en nombre les traces de son génie.
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TIERRA WHACK - Whack World (2018)
Pas certain que cet OVNI de Tierra Whack ait sa place dans une sélection d'albums. Les 15 vignettes d'une minute seulement que nous offre ce projet s'apprécient avec la vidéo qui les compilent. Mais ici, sur un plan tant visuel que musical, la rappeuse de Philadelphie fait preuve d'une créativité phénoménale. Elle fait mouche, et refait du rap un exercice tout aussi ludique que profond.
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BILLY WOODS & KENNY SEGAL - Hiding Places (2019)
En solo ou via des projets comme Armand Hammer, Billy Woods était déjà une figure respectée de l'underground new-yorkais. Mais cette fois, son rap âpre, rude et sombre franchissait un palier grâce à la musique discordante et déstabilisante que lui offrait Kenny Segal, venu en renfort de sa Californie. Ensemble, les deux hommes livraient un joyau brut de rap engagé et désabusé.
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XXXTENTACION - 17 (2017)
Avec 17, l'étoile montante de la nébuleuse Soundcloud rap sort un premier album étonnant. N'atteignant même pas la demi-heure, ce n'est même plus une œuvre de rap, mais une sortie sobre et dépressive qui confine à l'indie rock et au R&B alternatif avec ses complaintes au piano ou à la guitare acoustique. C'est néanmoins son opus majeur, ainsi qu'un grand disque générationnel.
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XXXTENTACION - ? (2018)
L'idole des jeunes de la fin des années 2010 livrait avec Question Mark un second album qui était une version étoffée du précédent. Il était le même en plus long, et en plus éclectique. Ces virées à travers plusieurs styles de rap et de rock étaient quelque part la limite de cet album, mais elles reflétaient aussi les tourments et l'esprit dérangé de ce garçon qui ne tarderait plus à mourir.
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DR. YEN LO - Days With Dr. Yen Lo (2015)
Ka, c'est le rap new-yorkais qui vieillit bien. A plus de quarante ans, ce vétéran rappelle encore les années 90 avec ses ambiances sombres, son art savant de la poésie sonore et ses paroles cérébrales. Cependant, ce n'est plus du boom bap, mais des paysages sonores évocateurs et sans percussion qu'il propose en duo avec le producteur Preservation, sur ce sommet de sa discographie.
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YOUNG DOLPH - Thinking Out Loud (2017)
Young Dolph anime toute la décennie, il demeure pertinent tout au long des années 2010. Toutefois, 2017 est un moment particulier. Par deux fois cette année-là, on attente à ses jours. Et à chaque fois, il répond par un grand album, d'abord le bien nommé Bulletproof, puis ce Thinking Out Loud encore meilleur. La violence, malheureusement, aura raison de lui quatre ans après.
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YOUNG SCOOTER - Street Lottery (2013)
Ami d'enfance de Future et protégé de Gucci Mane, Young Scooter délivrait un rap dans la lignée du second. Street Lottery était une suite de divagations sur les thèmes habituels de l'argent, de la cocaïne, de la rue et des filles faciles, délivrées sur un ton indolent et avec un humour pince-sans-rire. C'était encore une mixtape de trap music à rallonge, mais celle-ci était entièrement plaisante.
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YOUNG THUG - 1017 Thug (2013)
La mixtape de la révélation, celle où le style de Young Thug, un protégé de Gucci Mane très influencé par Lil Wayne, commençait à s'émanciper de ces lourdes tutelles, tout en conservant la fougue, la folie et l'exaltation des débuts. Ainsi se présentait la jubilatoire 1017 Thug, une sortie où derrière ce pseudo générique, se dévoilait en fait l'un des rappeurs les plus originaux qui soient.
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YOUNG THUG - Barter 6 (2015)
Référence évidente à la série Tha Carter de Lil Wayne, Barter 6 permettait à Young Thug de prendre la place de son ancienne idole. Celle de protégé de Birdman, bien sûr, mais aussi celle de rappeur le plus inspiré du moment. Ici, il modérait quelque peu la folie de ses mixtapes précédentes, mais aussi il perfectionnait sa formule, ouvrant une toute nouvelle ère pour la trap music.
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YOUNGBOY NEVER BROKE AGAIN - 38 Baby (2016)
Pour comprendre pourquoi YoungBoy NBA est devenu, à la fin des années 2010, l'un des rappeurs les plus écoutés d'Amérique, il faut revenir à cette mixtape où figuraient Boosie Badazz et Kevin Gates. Comme eux, l'adolescent excellait dans son spleen du délinquant, dans son blues du mauvais garçon. Il complétait ainsi la trinité, celle des plus grands rappeurs de Baton Rouge.
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Z-RO - Solid (2016)
Solide. Ainsi pourrions-nous résumer l'ensemble de la carrière de Z-Ro. Dans les années 2010, le rappeur de Houston le prouvait encore, sur les quelques titres de cet EP bien nommé. Homme dur issu d'un milieu où il faut se montrer fort, invulnérable, son vague à l'âme transparaissait malgré tout dans ses envolées mélodiques et mélancoliques. Solide, donc. Très. Voire légendaire.
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LA SELECTION DES LECTEURS
Fans de hip-hop matures vénérant Roc Marciano, trappers impénitents traumatisés par Flockaveli, public en phase avec le consensus critique, iconoclastes provocateurs, ou bien encore adeptes exclusifs de rap français. C'est une assemblée bien éclectique qu'a su drainer Fake For Real, comme le traduisent les cent albums les plus souvent cités dans leurs suffrages.
Vote clos le 11 décembre 2021.
- FUTURE - DS2 (2015)
- ROC MARCIANO - Reloaded (2012)
- KANYE WEST - My Beautiful Dark Twisted Fantasy (2010)
- YOUNG THUG - Barter 6 (2015)
- KENDRICK LAMAR - Good Kid Maad City (2012)
- FREDDIE GIBBS & MADLIB - Piñata (2014)
- WAKA FLOCKA FLAME - Flockaveli (2010)
- KENDRICK LAMAR - To Pimp a Butterfly (2015)
- KENDRICK LAMAR - DAMN. (2017)
- A-WAX - Pullin' Strings (2014)
- VINCE STAPLES - Summertime '06 (2015)
- RICH GANG - The Tour, Part 1 (2014)
- PNL - Le monde chico (2015)
- ROC MARCIANO - Marcberg (2010)
- KODAK BLACK - Painting Pictures (2017)
- STARLITO - Cold Turkey (2013)
- TRAVIS SCOTT - Days Before Rodeo (2014)
- EARL SWEATSHIRT - Some Rap Songs (2018)
- PNL - Deux frères (2019)
- 21 SAVAGE x METRO BOOMIN - Savage Mode (2016)
- DANNY BROWN - XXX (2011)
- PNL - Dans la légende (2016)
- FREDDIE GIBBS & MADLIB - Bandana (2019)
- 21 SAVAGE, OFFSET & METRO BOOMIN - Without Warning (2017)
- SHY GLIZZY - Law 2 (2013)
- BILLY WOODS & KENNY SEGAL - Hiding Places (2019)
- KANYE WEST - The Life of Pablo (2016)
- BOOBA - Nero nemesis (2015)
- PLAYBOI CARTI - Die Lit (2018)
- JUICY J - Rubba Band Business 2 (2011)
- NEKFEU - Les étoiles vagabondes (2019)
- CHIEF KEEF - Back From The Dead (2012)
- TRAVIS SCOTT - Astroworld (2018)
- JOE LUCAZZ - Carbone 14 (2018)
- A$AP ROCKY - Live.Love.ASAP (2011)
- KILLER MIKE - R.A.P MUSIC (2012)
- GUCCI MANE - Trap Back (2012)
- DRAKE - Nothing Was The Same (2013)
- RUN THE JEWELS - Run The Jewels 2 (2014)
- KEVIN GATES - The Luca Brasi Story (2013)
- ALPHA WANN - Une main lave l’autre (2018)
- EARL SWEATSHIRT - I Don’t Like Shit, I Don’t Go Outside (2015)
- WESTSIDE GUNN - Flygod (2016)
- KAARIS - Or Noir (2013)
- YOUNG THUG - 1017 Thug (2013)
- GUCCI MANE & WAKA FLOCKA FLAME - Ferrari Boyz (2011)
- DENZEL CURRY - Imperial (2016)
- CURREN$Y - Covert Coup (2011)
- NEKFEU - Cyborg (2016)
- STARLITO - Funeral & Court Dates (2012)
- STARLITO - Renaissance Gangster (2010)
- SCHOOLBOY Q - Oxymoron (2014)
- KA - Honor Killed the Samouraï (2016)
- KA - The Night's Gambit (2013)
- DANNY BROWN - Atrocity Exhibition (2016)
- YOUNG THUG - Jeffery (2016)
- APOLLO BROWN & GUILTY SIMPSON - Dice Game (2012)
- LIL B - Black Ken (2017)
- ROC MARCIANO - RR2: The Bitter Dose (2018)
- JOE BLOW - You $hould Be Payin Me (2011)
- STARLITO - Black Sheep Don’t Grin (2014)
- DRAKEO THE RULER - Cold Devil (2017)
- MAX B - Vigilante Season (2011)
- DRAKE - Take Care (2011)
- CHIEF KEEF - Back From The Dead 2 (2014)
- ZONE LIBRE vs CASEY & B. JAMES - Les contes du chaos (2011)
- DESPO RUTTI - Convictions suicidaires (2010)
- CONWAY THE MACHINE - Reject 2 (2015)
- FUTURE - Monster (2014)
- WESTSIDE GUNN - Supreme Blientele (2018)
- CHIEF KEEF - Finally Rich (2012)
- FREEZE CORLEONE - Projet blue beam (2018)
- PUSHA T - Daytona (2018)
- THE UNDERACHIEVERS - Indigoism (2013)
- DRAKE - Scorpion (2018)
- BANKROLL FRESH - Life of a Hot Boy 2: Real Trapper (2015)
- SCH - A7 (2015)
- SHABAZZ PALACES - Black Up (2011)
- ARM & TEPR - Psaumes (2016)
- G HERBO - Welcome to Fazoland (2014)
- JOEY BADASS - B4.Da.$$ (2015)
- RICK ROSS - Teflon Don (2010)
- ORELSAN - La fête est finie (2017)
- RICK ROSS - Rich Forever (2012)
- GUNPLAY - 601 & Snort (2012)
- CURRENSY - Cigarette Boats (2012)
- KENDRICK LAMAR - Section 80 (2011)
- THE ROOTS - Undun (2011)
- PEEZY - No Hooks II (2019)
- CESCHI - The One Man Band Broke Up (2010)
- MAKALA - Radio suicide (2019)
- EVIDENCE - Cats & Dogs (2011)
- SERENGETI - Family & Friends (2011)
- 03 GREEDO - First Night Out (2017)
- 1995 - La source (2011)
- LOMEPAL - Flip (2017)
- MIKE - War In My Pen (2018)
- ROC MARCIANO - Marcielago (2019)
- YOUNG THUG - Slime Season 2 (2016)
- YOUNG SCOOTER - Street Lottery (2013)
10% de vrais bons skeuds et de la validation de hype dans tous les sens... c'est bien complaisant envers le commercial tout ça, dommage pour l'évolution de ce site que j'appréciais bien y a longtemps.
@Namir : Les dernières récriminations qu'on a reçues ici, c'était pour dire qu'on était de sales snobs de l'underground obsédés par les inconnus de Detroit, il faudrait se mettre d'accord...
Sinon, juste pour essayer de faire avancer le schmilblick, ce sont lesquels les 10% de bons skeuds ?