S’il existait un concours officiel des meilleurs rappeurs non signés, Toolshed aurait pu gagner plusieurs fois. Le groupe de London, dans l'Ontario, a beau avoir produit trois albums plus réussis les uns que les autres, tous ont été autoproduits. Mais depuis l’aventure Sequestrians et ce quatrième disque sorti fin 2006, c’est sur Backburner que ce trio ô combien atypique propose son rap endiablé. Oh, le label de Jesse Dangerously, Bending Mouth, Wordburglar et Johnny Hardcore n’est certes pas le plus illustre et le plus exposé de la scène rap, fut-elle canadienne. Mais cela fait plus sérieux, et c’est peut-être un premier pas timide vers une exposition méritée. En tout cas, Timbuktu, Choke et Psybo semblent avoir saisi l’occasion pour sortir un de leurs disques les plus festifs, comme en témoignent des "Texas Rangers", des "Irish Carbomb" et des "Random Update" plus entraînants que jamais, même si le noir "Relapse" et le lent "Last Time" final avec Selfhelp de Bending Mouth apportent ce qu’il faut de contraste.

TOOLSHED - Relapse

Mais pour l’essentiel, les habitués du groupe se sentiront à leur aise avec Relapse. Toolshed, c’est toujours un rap à plusieurs voix aussi enjoué qu’au temps de la old school, un hip-hop riche en refrains et renforcé par des scratches dynamiques, les samples très organiques choisis par Timbuktu et la présence d’un batteur (Danny Miles) qui donnent aux beats l’impression d’être taillés pour le live. A cela s’ajoutent des exercices ludiques tels que ce "Wookie Boots" infesté de références à Star Wars, de "La Marche de l’Empire" aux grognements de Chewbacca, qu'ils ont longtemps proposé sur Myspace. La formule est si constante qu’il est toujours aussi ardu de comparer un disque de Toolshed à ses prédécesseurs et qu'elle en devient lassante, parfois ("Known Aim" avec Fritz tha Cat). Mais dans l'ensemble, ça n'est que du bonheur.

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