Pyscho+Logical, 2003

Avec Necro, c'est clair, on n'est pas chez les pédés. Que le fameux producteur et pornographe new-yorkais voit son album chroniqué dans le même temps que les tapettes d'Anticon et me voilà un homme mort (ou tout du moins inondé d'emails d'insultes rédigés en lettres capitales). Pas de compositions compliquées aux charmes lents sur la version instrumentale de Gory Days. Pas d'arpèges, pas de samples improbables. Au contraire, place aux boucles, aux bonnes vieilles boucles répétées telles quelles ou presque sur 4 minutes de long, avec autant de pianos dégoulinants et d'orgues ruisselantes que possible. L'album est bourré d'artifices, d'effets traumatisants ("Circle of Tyrants") ou larmoyants ("Poetry is the Streets"), C'est grossier, c'est grotesque, c'est forcé, c'est excessif, c'est inutile, c'est navrant, c'est ridicule et c'est formidable. C'est Necro. Alors bien sûr, il manque l'essentiel, il manque la raison d'être du disque original, il manque cette déferlante immense et inimaginable de violence, de sexe, de sang, de foutre et de chair. Avec cet instrumental, nous perdons bon nombre des jouissances de Gory Days. Mais nous gagnons un nouveau et inestimable compagnon pour nos folles soirées gore ou sado-masochistes.

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