I.S.T.S Records :: 2003

Nettement plus confidentiel que les sorties d'Aceyalone et Myka Nyne est ce Gumbo, moins célèbres les pseudos P.I.T'S et K.I.T'S. Derrière le premier se cache pourtant ni plus ni moins que le P.E.A.C.E. de cette même Freestyle Fellowship (celui auquel le hip hop doit "For no Reasons", le plus beau des titres du groupe) et derrière le second son cousin, à l'origine chanteur de rythm'n blues. Installés désormais à Oakland, dans la Bay Area (l'autre base du hip hop West Coast Underground avec leur Los Angeles natale), les deux compères proposent avec ce disque discret sorti sur un label improbable un résumé de leurs travaux communs. Nous l'avons vu avec les deux albums précédents, les incursions de la Fellowship dans les musiques black du passé sont une chose aussi ancienne qu'établie. Mais cette fois, c'est l'album tout entier qui est funk. Pas du funk d'époque, les cousins et leurs invités (Pep Love des Hieroglyphics et Bicasso des Living Legends) rappent plus qu'ils ne chantent, mais du putain de funk rap de pokémons de l'an 2000, façon Outkast (la parenté avec le duo d'Atlanta est frappante sur "What the don't Know" ou sur le hitesque "Fonk 4 Me" mais n'allez pas croire que Big Boi et Andre 3000 aient influencé ces gens, c'est tout le contraire). L'ensemble est sans doute moins ambitieux et plus ouvertement ludique que les deux albums précédemment cités, mais aussi plus homogène. K.I.T'S et P.I.T'S Present Gumbo n'est presque jamais extraordinaire, mais il est rarement saoulant (sauf pour ceux, ils sont nombreux, qui sont allergiques au funk). Et surtout il contient une petite tuerie, un tube en puissance, un "D.S.L." pour lequel bien d'autres se damneraient.