Dès les premiers titres, plus encore à partir du troisième, et quasiment jusqu'à la fin, cet album ressemble abusivement à du Prefuse 73. Comme si une année avait été suffisante pour que Vocal Studies + Uprock Narratives donne naissance à de parfaits clones.

Sellwell / Studio !K7 / Pias :: 2002 :: acheter ce disque

Dès les premiers titres, plus encore à partir du troisième (le bien nommé "Artifical MC"), et quasiment jusqu'à la fin, cet album ressemble abusivement à du Prefuse 73. S’y font jour en permanence les mêmes crépitations, les mêmes sautillements, les mêmes emballements, les mêmes voix maltraitées et les mêmes raps malaxés que ceux qu’affectionne Scott Herren, en tout juste un peu plus durs, plus électroniques. Comme si une année avait été suffisante pour que Vocal Studies + Uprock Narratives donne naissance à de parfaits clones.

Le passif de Chris de Luca au sein de Funkstörung et ses travaux à la jonction du hip hop et de la musique électronique incitent pourtant à traiter ce Deadly wiz da Disko autrement que comme une pâle copie. Même si l'intournable comparaison, trop systématisée, risque de tourner à leur désavantage, l'Allemand et son comparse Peabird livrent un peu plus qu'un succédané. Cet album est celui grâce auquel ils comptaient booster leur label commun, Sellwell Productions : il aurait été surprenant qu'ils n'y glissent pas une bonne poignée de titres largement recommandables.

Et de fait, dès "Super Glitcher", un morceau très immédiat sur lequel intervient Beans, ou plus tard sur l'excellente construction en trois temps de "I Gonna Give It to You", à simple titre d'exemple, l'album dévoile quelques pépites. Peabird et Chris de Luca prennent aussi bien soin de varier les nuances et le parfum. C'est ainsi que "Deadly wiz da Disko", le titre, s'agrémente d'accents latins, que "Wrong Number" et "Bumble Beez" s'aventurent en terres ambient, que "Horns of Jericho" s'appuie sur des guitares rock et que l'album lui même se termine par des rythmiques jungle. Tout cela pour annoncer que l'écoute répétée de Deadly wiz da Disko fait rapidement oublier les premières impressions et laisse place à un objet qui vaut par lui-même un large détour.