Fake For Real - MICHAEL AZERRAD - Our Band Could Be Your Life - CommentairesDepuis 1997 : critiques, dossiers, sélections et autres papiers, dédiés au rap (et parfois à d'autres musiques)2024-03-27T16:27:19+01:00Sylvain Bertoturn:md5:9657343115092fe5bdec3c371b40bcaeDotclearMICHAEL AZERRAD - Our Band Could Be Your Life - Robinurn:md5:f6d95ae2658f3c069ad087d604499e912009-05-12T22:27:21+00:002009-05-13T09:08:44+00:00Robin<p>Et bien merci beaucoup à tous les deux, je vais pouvoir me repérer un peu mieux dans tout ça et ça me fait pas mal de choses à me mettre dans les oreilles !</p>MICHAEL AZERRAD - Our Band Could Be Your Life - codotusylvurn:md5:f2bd59537622b7ae5105f9705cc7b5bd2009-05-08T16:01:52+00:002009-05-19T08:47:45+00:00codotusylv<p>Le fait est que je n'ai pas tout écouté de cette scène et de ces groupes. Par exemple, je suis un très grand fan de Hüsker Dü, mais je n'ai aucun Black Flag, ni aucun Butthole Surfers. Pour le reste, Pialey a dit l'essentiel, rien à ajouter sur les Minutemen, Mission of Burma, Minor Threat, Fugazi, etc... Je vais juste compléter un peu :</p>
Hüsker Dü, Zen Arcade et New Day Rising oui. Et Warehouse: Songs of Story, plus tardif.<P>
Sur Sonic Youth, Sister et Daydream Nation sont bien, mais perso mon préféré est Evol. Et il y a des titres d'anthologie sur le très inégal Bad Moon Rising.<P>
Big Black, je ne connais que Songs about Fucking, et je n'y ai jamais aimé que la reprise de "The Model".MICHAEL AZERRAD - Our Band Could Be Your Life - pialeyurn:md5:bfebff2de5b11998d375e55687bc37c32009-05-08T15:21:31+00:002009-05-08T15:48:05+00:00pialey<p>Robin, si je m'en tiens aux groupes cités dans le livre d'Azerrad, je te conseillerais d'écouter: <br />
- Black Flag: The First Four Years (la compilation des premières années avant l'arrivée de Rollins au chant), Damaged (le classique) et In My Head (mon disque préféré du groupe -moins punk et plus sabbathien.)<br />
- Minutemen: Double Nickels On The Dime est le choix le plus évident, un double lp gargantuesque... Plus concis et supérieurs à mon sens What Makes a Man Start Fires? et Buzz or Howl Under the Influence of Heat feront une bien meilleure introduction à l'univers des Minutemen. <br />
- Mission Of Burma: Le ep Signal Calls & Marches est indispensable dans le genre! Si tu as de la chance, il existe une vieille compilation chez Rhino qui combine ce disque avec leur premier véritable album (VS). <br />
- Minor Threat: simple. La totale est disponible chez Dischord sur un seul et même cd (Complete Discography)<br />
- Hüsker Dü: le classique du groupe reste Zen Arcade. Après, un peu comme pour le Double Nickels des Minutemen - c'est un double album. La version cd est donc limite indigeste. Mon conseil pour la période la plus punk/noise sera l'excellent Everything Falls Apart et pour le versant plus power pop New Day Rising <br />
- Replacements: Let It Be - chef d'œuvre! Pour la période plus franchement punk Sorry Ma, Forgot to Take Out the Trash. Mais y'a du bon sur quasiment tous les disques du groupe! <br />
- Sonic Youth: Sister et Daydream Nation dans un premier temps. Un disque avant Evol / un disque après Goo. <br />
- Butthole Surfers: Mmm... pas facile... le classique, c'est Locust Abortion Technician, mais tu risques d'y perdre ton latin... mais après tout pourquoi pas! Les Butthole Surfers c'est un peu n'importe quoi. Alors tu peux aussi bien tenter Rembrandt Pussyhorse ou Hairway To Steven... <br />
- Big Black: la compilation du lp Atomizer et du ep Headache qui porte le nom de The Rich Man's Eight Track Tape est le meilleur choix possible pour découvrir le groupe. Songs About Fucking est tout aussi recommendable! <br />
- Dinosaur Jr: Je vais dire You're Living All Over Me. Si tu aimes, tu peux continuer avec Bug et Green Mind... <br />
- Fugazi: pfff... je ne sais pas moi... pour le première période 13 Songs, la compilation des premiers ep et le premier lp Repeater. Ensuite In On The Kill Taker, Red Medecine et The Argument.<br />
- Mudhoney: Mouais... euh... le disque que je préfère reste Every Good Boy Deserves Fudge. Mais il est impossible de parler de Mudhoney sans nommer Superfuzz Bigmuff! <br />
- Beat Happening: ah! Mon groupe préféré du lot. Une certaine idée du punk... Le plus représentatif serait Jamboree. Après ça va sembler abusé mais à mon avis, autant taper directement dans le coffret Crashing Through - tu ne le regretteras pas! <br />
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Voilà! <br />
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</p>MICHAEL AZERRAD - Our Band Could Be Your Life - Robinurn:md5:29c7e8b05b7289bfb009faf2e639a5802009-05-05T18:15:57+00:002009-05-05T19:29:29+00:00Robin<p>Bel article ! Pour m'intéresser à cette scène, je me demandais (je sais que c'est une question assez compliquée) ce que tu conseillerais / préfères de chacun de ces groupes ?</p>MICHAEL AZERRAD - Our Band Could Be Your Life - basscadeturn:md5:e1dae4ae213ce90ee38dbd6e512c69ad2009-03-08T13:31:55+00:002009-03-08T13:31:55+00:00basscadetToujours peu clair.<P>
En tout cas, ce qui est sûr, c'est que Cabaret Voltaire ne sont pas très subtil quand ils s'inspirent du jazz à leurs débuts, pas plus que Neubauten quand ils s'inspirent de Strauss !
MICHAEL AZERRAD - Our Band Could Be Your Life - codotusylvurn:md5:29fcff3111d7e53544b72b57aefb10072009-03-08T13:25:26+00:002009-03-08T13:25:26+00:00codotusylv<p>Ce que j'ai voulu dire c'est : le post-punk ne s'inspire pas des sons de la musique classique et du jazz (en tout cas pas autant que le prog), il est plus subtil, mais on y retrouve l'idéologie élitiste et avant-gardiste à l'oeuvre également (pas forcément de façon généralisée, certes), dans ces musiques.
</p>MICHAEL AZERRAD - Our Band Could Be Your Life - basscadeturn:md5:8b9b777e164f9c1a5bbee484ea325aad2009-03-08T13:21:53+00:002009-03-08T13:23:22+00:00basscadet<p><I>"Ils commettent la même erreur que leurs aînés du rock progressif : penser que l'avenir du rock passe par le présent des musiques plus élitistes et savantes. Contrairement au prog, ils ne vont pas s'inspirer du jazz ou du classique pour faire évoluer leur musique"</I><P>
Euh... Non. Discute deux minutes avec un mec comme Berrocal et tu verras que c'est limite le contraire. Idem pour Cabaret Voltaire ou même Einstürzende Neubauten, This Heat.<P>
Et puis "comme le prog - les musiques plus élitistes et savantes" avant de "Contrairement au prog - pas de jazz ou du classique".<P>
?!</p>MICHAEL AZERRAD - Our Band Could Be Your Life - Ledesturn:md5:d8eb4e233d83d42e9d9a9c24dc0b034f2009-03-06T09:13:24+00:002009-03-06T09:13:24+00:00Ledest<p>J'aime autant Television que Pere Ubu, mais je reste persuadé que David Thomas a eu la démarche de proposer une nouvelle façon d'appréhender l'héritage des Stooges, alors que Television synthétise ce qu'il s'est fait de mieux en pop et jazz (souvenir d'une interview de Tom Verlaine où il racontait de façon très romantique les longues heures que lui et ses amis passaient à écouter en appartement les disques Impulse et ESP au début des 70's).<P>
Television s'inscrit dans une continuité, alors que Pere Ubu a tenté de dynamiter tout ça...</p>MICHAEL AZERRAD - Our Band Could Be Your Life - codotusylvurn:md5:bbe3e4213bb766775f580b09f57d946e2009-03-06T08:36:52+00:002009-03-06T08:37:06+00:00codotusylv<p>Oui, tu as raison pour Patti Smith. Si le post-punk c'est l'avant-gardisme du début du XXème (Reynolds parle beaucoup de Dada), Patti Smith, c'est le romantisme et le symbolisme du XIXème. Moins convaincu pour Television, dont l'influence est aussi considérable que celle de Pere Ubu (si c'est à sa postérité qu'on doit évaluer l'oeuvre d'un artiste, ce dont je ne suis pas convaincu). Quant à la mystique de la révolution...</p>MICHAEL AZERRAD - Our Band Could Be Your Life - Ledesturn:md5:4748c38f7f00e02f01097ec47d20e59a2009-03-05T09:18:11+00:002009-03-05T10:24:40+00:00Ledest<p>Au niveau de la production, de l'esthétique sonore Patti Smith et Television sont moins une révolution que Pere Ubu ou Cabaret Voltaire... David Thomas arrive a te faire danser en gueulant comme un porc qu'on égorge, P.I.L propose un mix inédit de dub rocker's (influence Sly & Robbie 75-79) avec des plans de gratteux prog joués au ralenti.... Même si c'est pas innocent (d'accord avec la démarche artistique qui s'inspire de l'idéologie avant gardiste pré 20ème), c'est qd même inédit et ça a bousculé pas mal les choses, plus que Patti Smith et son éternel idéal adolescent...</p>MICHAEL AZERRAD - Our Band Could Be Your Life - codotusylvurn:md5:2003ae7fff30b2d8b179bbcd1ed116072009-03-05T08:52:26+00:002009-03-06T08:37:15+00:00codotusylv<p>Ce clivage, c'est une grille de lecture intéressante et pertinente, mais il ne faut pas lui accorder une importance disproportionnée, comme pourrait le faire quelqu'un qui découvrirait cette scène par le livre de Reynolds. Bien d'autres lignes de clivage aussi déterminantes ont traversé le punk et l'après-punk.<P>
En lisant Reynolds, on a parfois l'impression qu'il y a vraiment des groupes arty et upper class d'un côté, et des bourrins passéistes prolos de l'autre. Le problème, c'est que ça ne marche pas, même en regardant de près les groupes typiques de ces deux modèles (en gros, PIL Vs les Ramones). Par exemple, quand tu dis de PIL, Père Ubu et Cabaret Voltaire qu'ils sont <I>"des groupes qui ont des influences revendiquées, mais ils obeissent à leur propre logique, ils ont une démarche artistique et sonore, ils bouleversent l'ordre des choses"</I>, franchement, n'est-ce pas aussi le cas de Television et de Patti Smith ?<P>
Ce qui fait la grande différence en fait, ce n'est pas la préoccupation esthétique (elle est largement répandue, hormis peut-être chez Crass, je ne sais pas), c'est le rapport au passé, au passé rock plus précisément. PIL, Père Ubu (et encore...) et Cabaret Voltaire vont reprendre à leur compte l'idéologie avant-gardiste du XXème siècle, celle selon laquelle on peut accoucher volontairement et délibérément du futur, par l'expérimentation (une vision quasiment scientiste de la musique), la rupture ou je ne sais quoi. Ce faisant, même si les groupes cités ont accouché largement d'autant de chefs d'oeuvre que Television ou les Ramones (j'adore Pere Ubu, j'aime Metal Box, Cabaret Voltaire ça me parle moins), ils commettent la même erreur que leurs aînés du rock progressif : penser que l'avenir du rock passe par le présent des musiques plus élitistes et savantes. Contrairement au prog, ils ne vont pas s'inspirer du jazz ou du classique pour faire évoluer leur musique (c'est peut-être en cela qu'ils leur sont souvent supérieurs), mais de l'idéologie avant-gardiste qu'ils ont appris dans les livres (pour les prolétaires cultivés) ou dans les écoles d'art.<P>
Ce que je reproche à Simon Reynolds, c'est une faute qu'on a tous commis un jour ou l'autre : essayer d'objectiver, de définir et d'expliquer ses goûts personnels. Il définit ce qui sépare le post-punk des autres, et après il met dans la catégorie post-punk tout ce qui lui a plu, y compris des trucs qui ne correspondent pas des masses à sa propre définition (il est d'ailleurs révélateur que tous les groupes qu'il cite sont les chouchous de la presse anglaise de l'époque, donc pas des groupes qui répondaient aux même critères, mais plutôt ceux, extrêmement différents, grâce auxquels il a forgé ses propres goûts). Mais en quoi les Specials ou Suicide correspondent-ils davantage à sa définition du post-punk que Television ?<P>
En parlant de Television, c'est vraiment le groupe qui le met mal à l'aise. Quand il en parle, il part dans un argumentaire peu convaincant pour dire que Television est un groupe revivaliste parce qu'il y a du Byrds dedans. Mais The Fall n'a-t-il pas fait une relecture très comparable du kraut rock ? Plus tard, il explique que U2 est un groupe post-punk, qu'il a massifié les recettes du post-punk, mais avant, il rappelle que ce groupe doit l'essentiel de son son et de son influence aux mêmes Television. Faudrait savoir.
</p>MICHAEL AZERRAD - Our Band Could Be Your Life - Ledesturn:md5:a869d9c5187cc1d4f56f08e1bb3e50a22009-03-04T09:02:17+00:002009-03-04T09:04:30+00:00Ledest<I>Je lui reproche aussi de faire de cette ligne de clivage quelque chose de plus radical qu'elle ne l'était vraiment, typologisant les groupes de façon un peu forcée : Patti Smith, Television et Blondie n'étaient pas post-punk, mais ils étaient largement autant sinon plus des art fags que Joy Division et The Fall (des vrais prolétaires, instruits mais prolétaires). Et le Clash a des caractéristiques qu'on retrouve dans tous les après punk.</I><P>
Oui mais ce clivage est pertinent quand on s'attache à la production et à l'esthétique sonore...<P>
Patti Smith est arty mais nullement visionnaire, c'est une poétesse qui déclame ses textes, la musique est assez middle of the road (j'aime bien Horses)...<P>
Television est un grand groupe de rock certes avant-gardiste mais avec une esthétique 60's, on pense aux Byrds, le 1er album a un son typique des productions du label de jazz "impulse" (ce qui est un compliment)....<P>
Les Clash certes s'éloignent du rock, mais leurs excursions reggae ou hip hop sont assez convenues et ne pervertissent jamais le genre... Leurs héritiers ce sont avant tout La Mano Negra et consorts...<P>
Ce qui n'est pas le cas de P.I.L, Pere Ubu, Cabaret Voltaire, des groupes qui ont des influences revendiquées, mais qui obeissent à leur propre logique, ils ont une démarche artistique et sonore, ils bouleversent l'ordre des choses... Pour un résultat un peu bancal souvent génial... A ranger dans ta discothèque près de Sun Ra et Lee Perry !</p>MICHAEL AZERRAD - Our Band Could Be Your Life - Ledesturn:md5:ceaa2297f220fb65d08d97d063aa67b22009-03-04T08:36:37+00:002009-03-04T08:36:37+00:00Ledest<p>On est d'accord.... Il y a beaucoup de subjectivité et de mauvaise foi dans sa thèse, mais c'est ça qui est cool !</p>MICHAEL AZERRAD - Our Band Could Be Your Life - codotusylvurn:md5:2423401b52c10c30acf7d478723d47a02009-03-04T08:33:19+00:002009-03-04T08:36:48+00:00codotusylv<p>Cette différence existe, cette analyse est juste. Le punk s'est scindé entre un punk bas du front prolétaire avec des crêtes d'un kilomètre de haut d'un côté (Discharge, the Exploited, les punk not dead), et un post-punk arty et sophistiqué de l'autre, qui va nous mener aussi bien à l'indus qu'à la synth pop. Ce que je reproche à Reynolds, c'est de surestimer la présence de l'élément prolétaire et bas-du-front dans le punk du départ. Dès l'origine, le punk était un mouvement plutôt arty et sophistiqué. Le post-punk, c'était plus une poursuite du "projet" punk d'origine que le punk not dead.<P>
Je lui reproche aussi de faire de cette ligne de clivage quelque chose de plus radical qu'elle ne l'était vraiment, typologisant les groupes de façon un peu forcée : Patti Smith, Television et Blondie n'étaient pas post-punk, mais ils étaient largement autant sinon plus des art fags que Joy Division et The Fall (des vrais prolétaires, instruits mais prolétaires). Et le Clash a des caractéristiques qu'on retrouve dans tous les après punk (le côté punk not dead avec l'engagement politique et Cut the Crap, le côté on s'extirpe du rock sur certains titres de Sandinista, ou au contraire, le côté on assume le passé rock à fond sur London Calling et Combat Rock).<P>
Même chose pour Azerrad, c'est une grille de lecture qu'on peut utiliser, mais qu'il ne faut pas forcer ou généraliser, pour comprendre le hardcore et le post-hardcore américain.
</p>MICHAEL AZERRAD - Our Band Could Be Your Life - Ledesturn:md5:39ca26981664c91f49f50ac4dbff017c2009-03-03T08:52:12+00:002009-03-03T08:52:30+00:00Ledest<p>Oui mais justement, Reynolds fait clairement la différence entre "ces deux types de post punk", les art fag et les tatoués ; et si tu reprends l'interprétation de Pialey du bouquin de Azerrad, c'est un peu la même problématique mais dans le contexte post hardcore américain...</p>MICHAEL AZERRAD - Our Band Could Be Your Life - codotusylvurn:md5:d8e7c06b5dc3b70580d65eead5b410ec2009-03-03T08:49:41+00:002009-03-03T09:01:29+00:00codotusylv<p>Les punks tatoués n'étaient pas les "vrais" punks. C'était déjà du punk réinventé. Un autre post-punk.
</p>MICHAEL AZERRAD - Our Band Could Be Your Life - Ledesturn:md5:3e240238becf0680be24296590dee2932009-03-03T08:48:23+00:002009-03-03T08:48:23+00:00Ledest<p>Le point de vue de Pialey légitime plutôt l'intro de Rip It Up de Simon Reynolds, Pavement est un groupe "post punk" renié par les punks (les vrais, les tatoués...)
</p>MICHAEL AZERRAD - Our Band Could Be Your Life - Pialeyurn:md5:66db5f553b25b87be64e7281b5c4a9032009-03-03T08:33:55+00:002009-03-03T09:00:53+00:00Pialey<p>Oui je suis bien conscient de simplifier mais j'ai lu ce bouquin il y a style 6 ans et j'avoue que les détails m'échappent un peu... Sur les origines upper class de Mascis ou McKaye, tu as complétement raison. Pour ce qui est de l'analyse, je renvoyais plutôt à la post face, le reste du livre tenant beaucoup plus de la biographie... Je reviendrai sur le sujet à l'occasion !</p>MICHAEL AZERRAD - Our Band Could Be Your Life - codotusylvurn:md5:7af826da4dbeb0c38605f79b696117292009-02-26T08:49:30+00:002009-03-03T08:35:10+00:00codotusylvJe ne trouve pas Azerrad si naïf.
Je me souviens de cette comparaison entre Pavement et les groupes alternatifs d'avant, mais pas sous les termes d'une opposition entre bourgeois et prolétaires. Azerrad célèbre la diversité tant sociale que musicale du rock alternatif américain dans son bouquin, il parle d'une colonne vertébrale hardcore bas-du-front à laquelle vont se greffer des trucs aussi différents que Beat Happening, Butthole Surfers et Sonic Youth. Il rappelle aussi qu'il y a beaucoup de gens lettrés et de bonne famille parmi les groupes qu'il cite, comme J. Mascis et Gibby Haines (il a bossé chez Peat Marwick !), et même Ian MacKaye qui vient d'une famille plutôt bobo. Il montre aussi que c'est souvent une plus grande culture musicale qui a distingué les meilleurs groupes des pires dans cette scène (Greg Ginn est devenu fan de musique avec l'American Gothic de David Ackles, pas avec Never Mind the Bollocks). Enfin, il montre à quel point le mythe d'un rock alternatif prolo a été une construction, montée en partie par Sub Pop pour faire fantasmer les Anglais (qui sont devenus furieux quand ils ont réalisé que tous les membres de Mudhoney n'étaient pas des prolos).<P>
Ce qu'il regrette, ce n'est pas l'embourgoisement du genre, mais : 1 - le fait qu'avec la perspective de pouvoir vivre confortablement de cette musique, on devient plus ouvert aux compromis musicaux ; 2 - le fait qu'elle tend à se dynamiter en micro-scènes, par opposition à la solidarité d'avant qui poussait des groupes aussi différents que Black Flag et Sonic Youth à s'acoquiner, et qui n'existait déjà plus au temps de Pavement (la suffocation insulaire) ; 3 - la fin de la foi du charbonnier, et cette façon de jouer avec distance et ironie avec les codes inventés par le rock alternatif (Pavement encore).<P>
Tu parles d'une analyse, mais justement, je trouve son livre très peu analytique. C'est une histoire qu'il nous livre, un scénario un peu holliwoodien, une jolie histoire américaine (tu bosseras, tu souffriras, tu failliras parfois, mais au bout tu connaîtras la rédemption). C'est moins clinique et rigoureux qu'un bouquin de Reynolds, pour poursuivre la comparaison que je fais dans mon article, où on sent la patte de l'historien de formation (je ne sais plus quelle est celle d'Azerrad) malgré un parti-pris subjectif revendiqué.MICHAEL AZERRAD - Our Band Could Be Your Life - Pialeyurn:md5:43de6e225e53fa2a7af07aa6fa87d6132009-02-26T08:42:16+00:002009-03-03T09:01:06+00:00Pialey<p>L'analyse d'Azerrad est intéressante mais il a tendance à idéaliser quelque chose qui ne l'était vraiment pas, idéal. Les pages sur Black Flag ou Butthole Surfers - c'est limite le cœur des ténèbres! Ce qu'oublie Azerrad, c'est que des groupes qui galèrent et tournent dans des camionnettes pourries il y en a encore pas mal... Ils n'auront certainement jamais l'importance musicale de leurs illustres aînés, mais ils sont toujours là. A vouloir assimiler punk 77 et rock alternatif on finit dans une impasse c'est certain. Rien de commun entre Black Flag et les Shins - nous sommes d'accord. Il faudra se tourner vers les groupuscules hxc ou crust pour retrouver ce romantisme de la galère qui semble tant séduire Azerrad dans ses récits. Je crois que ce qui le fascine le plus en fait c'est le côté odyssée humaine. De voir qu'une bande de crétins pauvres et drogués aient pu sortir des disques importants et créer de véritables réseaux à travers les USA, reste pour lui un mystère et un sujet d'émerveillement. Du coup de voir des kids comme ceux de Pavement, lettrés et de bonnes familles devenir les mascottes de la scène alternative lui semble être presque une défaite... c'est assez cohérent mais un rien constipé comme point de vue, non!?!?</p>